La rentrée d’automne a lieu le 20 septembre en présentiel. Mais contrairement au semestre précédent, tous les cours ne sont pas également diffusés en ligne. Le point avec Emmanuel Sylvestre, responsable du Centre de soutien à l’enseignement.
Dans son plan d’intentions 2021-2026 publié en juin, la Direction de l’UNIL a exprimé sa volonté de réaffirmer l’UNIL comme une communauté fondée sur des échanges en présence. C’est pourquoi, en cette rentrée d’automne 2022, près de 17’000 étudiantes et étudiants sont invités à se rendre sur le campus en chair et en os. Avec un argument de choc : la fin de l’enregistrement systématique des enseignements. Toutefois, la possibilité de poursuivre la captation et la diffusion dans certains cas a été laissée aux facultés. Pourquoi ces exceptions et quels types de cours sont concernés ? Les réponses d’Emmanuel Sylvestre, directeur du Centre de soutien à l’enseignement (CSE).
Emmanuel Sylvestre, pour cette rentrée en présentiel, le choix de poursuivre ou non la captation et la diffusion des cours a été laissé à chaque faculté. Au final, quels sont les enseignements qui continueront d’être enregistrés ?
La diffusion hebdomadaire d’une quarantaine de cours a été planifiée au niveau de l’École de biologie et de l’École de médecine. Il s’agit principalement des cours qui ont lieu dans des salles dont la capacité ne permet pas d’accueillir tous les étudiants et étudiantes (notamment en première année de médecine, qui compte plus de 1000 personnes). Certaines facultés ont décidé de permettre à leurs enseignants et enseignantes de choisir par eux-mêmes d’utiliser ces outils numériques au cas où ils ou elles y voyaient une plus-value du point de vue pédagogique. Ce nombre reste relativement restreint.
Que devient l’offre de service et d’aide pour étudier et enseigner à distance déployée par le CSE durant ces deux ans de crise sanitaire ? Y a-t-il des nouveautés ?
Elle est toujours accessible. Nous continuons de consolider l’environnement numérique d’enseignement et d’apprentissage qui propose des outils en conformité avec le Règlement général sur la protection des données (RGPD). Comme nous nous redirigeons désormais vers des utilisations choisies et non pas subies pour des raisons sanitaires, il nous paraît important d’accompagner au mieux les enseignantes et enseignants qui se lancent dans ces approches. Pour cela, des numéri-labs offrent depuis le semestre dernier un espace d’expérimentation pour manipuler les outils et travailler sur son projet d’intégration du numérique dans l’enseignement. Ces laboratoires ont été développés dans le cadre d’un projet P8 « Renforcement des digital skills dans l’enseignement » soutenu par swissuniversities et que nous pilotons avec UniDistance. Quant à l’infrastructure de captation et diffusion mise en place dans les salles de cours en collaboration avec Unicom, le Centre informatique et Unibat, celle-ci reste également disponible et peut être mise au profit des organisatrices et organisateurs d’événements qui en font la demande.
Depuis mars, vous accompagnez l’institution dans une réflexion sur la pertinence des outils numériques pour l’enseignement. Quel est l’objectif de cette démarche ?
Une politique générale de captation devrait entrer en vigueur à l’UNIL à la rentrée d’automne 2023. Actuellement, nous sommes dans une phase transitoire qui nous permet de mener des consultations auprès des corps enseignant et estudiantin. Nous finalisons un document comprenant une revue de littérature visant à relever les avantages et les écueils des différents dispositifs au niveau des pratiques enseignantes et de l’expérience d’apprentissage étudiante, ainsi qu’un benchmark (indicateur de performance) des dispositifs actuellement en place dans les hautes écoles suisses et européennes.
Quels bénéfices peuvent apporter ces dispositifs pour l’apprentissage, par exemple ?
La diffusion en ligne présente principalement des avantages en termes d’égalité, diversité et inclusion, notamment pour les étudiantes et étudiants dyslexiques, malentendants ou allophones. Plus généralement et en dehors de la diffusion en ligne, la vidéo peut être utilisée dans une modalité d’enseignement hybride. Cela permet de structurer le cours différemment, en mettant la matière à disposition en amont et en dédiant les rencontres en présence pour des discussions et des activités autour de ce contenu, selon les principes de la « classe inversée ». Dans ce type de dispositif, la matière peut prendre la forme d’un podcast de qualité premium, travaillé et réalisé dans nos studios, réutilisable les prochaines années.
Dans le rapport annuel 2021, vous annonciez tester une nouvelle modalité d’examens… À quoi ressembleront les épreuves de cet automne ?
La quasi-totalité devrait se dérouler en présentiel, de façon traditionnelle. Mais une nouvelle formule est aujourd’hui à la disposition des enseignants et enseignantes qui le souhaitent. Il s’agit d’une évaluation effectuée sur ordinateur en salle d’examen, basée sur la pratique du bring your own device : chaque étudiant et étudiante vient avec sa machine ou avec du matériel prêté par l’Université. Une expérience pilote a été menée lors de la session de juin en École de biologie et en HEC. Les retours sont très bons. L’ordinateur est parfois plus adapté que le papier pour tester certains apprentissages comme des exercices de programmation informatique ou l’analyse de vidéos. Il présente aussi un avantage en matière de lisibilité des réponses pour les épreuves écrites et de correction automatique pour les QCM. À ce propos, nous proposons un nouveau service : l’analyse de la qualité docimologique d’un QCM, qui permet, par exemple, aux enseignantes et enseignants de prendre des décisions sur le maintien ou la suppression de certaines questions.