Officiellement lancé le 12 mars 2024, Interface vise à développer la recherche à fort impact social. Détails avec Cléolia Sabot, sa coordinatrice.
Quelle est la raison d’être d’Interface ?
Cléolia Sabot : L’objectif consistait à décloisonner la recherche classique, qui a lieu dans un cadre académique précis. La recherche partenariale permet de travailler de manière rapprochée avec les administrations publiques, les ONG, les entreprises, les associations et les fondations qui pourraient bénéficier d’un accompagnement scientifique pour répondre à certains besoins. Interface financera en outre des recherches qui ne sont pas soutenues par des fonds classiques type FNS, par exemple. Nous avons également une mission de catalyse dans cette communauté, en animant, entretenant et développant un réseau et en suivant les projets menés.
D’où l’idée de ce fonds est-elle venue ?
C’est un projet important du Plan d’intentions de la Direction actuelle pour encourager des pratiques de recherche novatrices et au service de notre environnement social, économique et politique. Les partenaires extérieurs sont intéressés à travailler avec l’UNIL – après tout, nous avons une communauté de 25’000 personnes à disposition susceptibles de collaborer. En revanche, il est généralement difficile de savoir où et à qui s’adresser. Notre mission consiste donc à être un premier interlocuteur et à diriger ces partenaires vers les chercheuses et les chercheurs compétents ou le service pertinent, et aussi à évaluer si leur requête entre dans le cadre de la recherche partenariale. Évidemment, les collaborations que notre communauté entretient de manière autonome avec des partenaires externes pourront également perdurer.
Quel type de résultats attend-on de ces collaborations ?
Du dépliant à l’exposition, toutes les formes sont possibles, pour autant qu’elles ne soient pas en premier lieu académiques, l’idée étant de répondre à la demande du partenaire sur la forme et sur le fond. Le format est défini d’emblée. Bien entendu, les résultats peuvent également faire l’objet d’une publication scientifique par la suite, mais pas exclusivement.
Cela implique-t-il un changement de posture chez les chercheurs et chercheuses ?
Pour certains, oui, mais les collaborations externes sont largement répandues à l’UNIL, par les enseignants-chercheurs et les services. Ce dialogue est même sa marque de fabrique, il figure d’ailleurs dans sa baseline, « le savoir vivant ». Interface institutionnalise et développe cette culture, qui fait intimement partie de l’identité de l’UNIL, et entend construire une communauté autour de ces pratiques.
Interface apporte-t-il un soutien exclusivement financier ?
Non, il sera également méthodologique. Il s’emploie en outre à ce que les résultats soient obtenus sur un relativement court terme : 6 à 18 mois contre plusieurs années pour les recherches classiques. Un des instruments d’Interface permettra de répondre aux requêtes en continu : une fois déposées en ligne, elles sont évaluées au fur et à mesure par un comité de sélection. Des appels à projets ponctuels et thématiques sont également prévus. Grâce à Confluence, les étudiantes et les étudiants sont déjà en mesure de réaliser un mémoire au service de la demande sociale.
Auriez-vous un exemple concret à nous donner ?
Un établissement scolaire de Thonon-les-Bains est intéressé. La Ville de Vevey, elle, souhaite réaménager des espaces publics. Nous allons prochainement lancer ces projets, en collaboration avec des membres du corps estudiantin ainsi qu’avec des chercheuses et des chercheurs. Pour le reste, nous en sommes au stade des contacts, mais j’ai rencontré plusieurs potentiels partenaires susceptibles de travailler avec l’UNIL.
Revivez le lancement d’Interface en images grâce à la Galerie du mois de l’uniscope.