La Direction de l’UNIL a débloqué 800’000 francs pour la promotion de la carrière académique des femmes, en particulier pour permettre aux facultés de répondre à la demande d’enseignantes souhaitant augmenter leur taux d’activité.
Cheffe du Bureau de l’Égalité, Carine Carvalho Arruda avait mis en avant cette problématique lors de la réalisation des plans d’action des facultés en faveur de l’égalité. « Nous avons pu observer des cas concrets et si vous prenez les chiffres vous voyez que le temps partiel, qui reste assez rare pour les postes professoraux et de MER à l’UNIL, où la norme est le temps plein, concerne davantage les femmes que les hommes », esquisse-t-elle. Les raisons d’un temps partiel ne sont souvent pas les mêmes pour les femmes que pour les hommes.
Si beaucoup de pères sont très actifs dans les soins aux enfants, le temps partiel masculin est en effet souvent lié au cumul de plusieurs activités professionnelles (académiques ou pas) ou associatives. En revanche, les femmes utilisent généralement le temps partiel comme un moyen de concilier le travail et les charges familiales. Ainsi, lorsque ces charges familiales diminuent, le temps partiel demeure, même s’il n’est plus souhaité. « Même en dehors de la problématique des charges familiales, le temps partiel subi est une réalité plus fréquente pour les femmes que pour les hommes », précise Carine Carvalho.
« C’est une bonne nouvelle »
La mesure financière décidée par la Direction lui paraît donc tout à fait bienvenue, dans la mesure où le temps partiel pouvait représenter un pis-aller pour certaines enseignantes et pour les facultés. « C’est une bonne nouvelle. Il s’agit de permettre aux femmes professeures ou MER engagées faute de mieux à temps partiel de travailler si elles le souhaitent à temps complet. Ceci est d’autant plus important que, malheureusement, cette situation de travail n’est pas toujours prise en considération dans l’évaluation d’un dossier académique, ce qui peut desservir certaines carrières féminines. Il est en effet difficile de maintenir un dossier concurrentiel à temps partiel », conclut Carine Carvalho.
Avec l’augmentation des subventions des collectivités publiques, la Direction a décidé cette année de prioriser cette mesure. « Cela nous avait été demandé par plusieurs personnes et par les facultés depuis longtemps et cette mesure nous tenait à cœur à toute la Direction, d’autant plus que si l’on veut progresser dans une carrière académique, entre enseignement, recherche, et service administratif, c’est de toute façon bien plus que du plein temps », soulignait la rectrice Nouria Hernandez encore en poste lors de cette décision.