Cette année, le LUC Floorball Épalinges est passé en première ligue. Artisan de cette victoire, Jessy Ducommun effectue aussi un master à l’Unil. Rencontre.
« C’est une belle fin de saison ! », se réjouit l’attaquant, assis à une table, devant l’auditoire 1129 de l’Anthropole. En décrivant cette promotion, Jessy Ducommun s’anime et parle d’un véritable parcours du combattant : « Pour quitter la deuxième ligue, mon équipe a d’abord dû disputer 20 matchs avant d’affronter les moins bien classés de la première ligue. » Cette dernière victoire obtenue après un match serré disputé à Schwytz est venue comme une délivrance, confie celui qui, à 23 ans, termine à l’Unil sa première année de Master en sciences du mouvement et du sport, en orientation Gestion du sport et des loisirs.
« J’ai commencé l’unihockey à 6 ans, dans mon quartier, avec des potes, et je n’ai plus jamais lâché la canne. J’aime la rapidité, l’intensité de ce sport, qui est quand même moins violent que le hockey sur glace, même si les charges, épaule contre épaule, sont autorisées », raconte le joueur qui concilie « assez facilement » entraînements et études.
À 18 ans, après avoir évolué dans le club de Cheseaux-sur-Lausanne, puis au LUC, le jeune homme veut tenter sa chance au sein du seul club romand en ligue nationale B, Floorball Fribourg. « J’avais besoin de rêver, de voir plus loin. » Depuis, et après quelques allers-retours entre les deux clubs, à cause de la pandémie, mais aussi de la longueur des trajets, Jessy Ducommun a posé son sac dans les vestiaires du LUC. « C’était devenu lourd de penduler, de finir les entraînements très tard et d’étudier à l’Université en parallèle », explique-t-il. Aujourd’hui, le sportif se réjouit d’être de retour dans la région lausannoise et d’avoir pu participer à cette promotion.
Maintien possible
Ce n’est pas la première fois que le club change de ligue, mais cette année il a des chances d’y rester au-delà d’une saison, estime son vice-président, Stéphane Billeter. En 2016 il s’agissait surtout d’une promotion administrative (le nombre de clubs sélectionnés est passé de 10 à 12), et en 2023 l’équipe était « vraiment très jeune. Il y a deux ans, le niveau de jeu était là, mais il manquait aux unihockeyeurs de l’expérience dans la gestion du match et une certaine maturité. Des éléments que l’équipe a depuis gagnés », précise-t-il. Notamment grâce à des joueurs comme Jessy Ducommun qui évoluent à un excellent niveau depuis plusieurs années. « Discret dans les vestiaires, Jessy est très efficace et se donne à fond pour trouver des solutions sur le terrain lors des moments clés d’un match. Son expérience amène évidemment un petit plus à toute l’équipe », relève Stéphane Billeter, qui travaille en tant qu’analyste développeur au sein de la Faculté des HEC de l’Unil.
Le maintien en première ligue n’est pas le seul objectif du LUC Floorball Épalinges, qui veut devenir un pôle de formation pour les jeunes joueurs de la région lausannoise, avec comme objectif une entrée en ligue B. « C’est faisable à moyen ou long terme », estime Jessy Ducommun, qui ne compte pas lâcher l’unihockey de sitôt.
S’investir aussi hors du terrain
Une fois diplômé, il souhaite s’engager autant sur le terrain qu’en dehors afin d’augmenter la visibilité et la couverture médiatique de ce sport en Suisse, qui figure parmi les quatre meilleures nations du monde, aux côtés de la Suède, de la Finlande et de la République tchèque. « J’aimerais aussi m’investir davantage au sein du comité, qui travaille dans l’ombre pour permettre aux joueurs de se concentrer sur le terrain, et rendre ainsi au club ce qu’il m’a donné toutes ces années. »
Texte écrit par Diane Zinsel
Sport confidentiel en Romandie
Avec plus de 33’000 licenciés, l’unihockey est le deuxième sport d’équipe en salle le plus populaire en Suisse après le volley et, au passage, devant le hockey sur glace, indique le vice-président du LUC Floorball Épalinges, Stéphane Billeter. Mais 90% des joueurs évoluent outre-Sarine, ce qui explique aussi pourquoi il n’y a que des équipes alémaniques en ligue A. La Suisse romande est un peu à la traîne, notamment par manque d’infrastructures – le sport se joue dans l’équivalent de trois salles de gym. Pour pallier cette lacune, elle a développé des rencontres en quatre contre quatre sur des terrains plus petits. « Les équipes comme la nôtre, qui veulent évoluer à un niveau semi-professionnel, doivent jongler avec les terrains disponibles dans leur région », ajoute Stéphane Billeter. Lors de la saison 2025-2026, pour la première fois, sur les 12 équipes qui s’affronteront en première ligue, trois sont romandes (Lausanne, Aigle (VD) et Corcelles (NE)).