Critique de la raison narrative. Le récit dans l’ère digitale (annonce de parution)

Alessandro Leiduan, Critique de la raison narrative. Le récit dans l’ère digitale, Ovadia, 2021.

Les narratologues se sont octroyé un domaine de recherche exceptionnel: l’étude du récit dans toutes ses variantes possibles et imaginables. L’étendue de ce domaine est virtuellement infinie, dès lors qu’on peut y englober tant les récits factuels (de nature historiographique ou journalistique) que les récits fictionnels sous toutes leurs formes (à savoir un éventail de textes allant des fictions intemporelles du patrimoine littéraire classique aux plus récentes expérimentations de l’imaginaire transmédiatique digital). Le récit étant un fait universel, attesté sous toutes les latitudes géographiques et historiques, la discipline universitaire qui en a pris en charge l’étude, la narratologie, aurait eu la possibilité d’exercer une force d’attraction puissante sur toutes les autres disciplines universitaires travaillant sur des corpus narratifs ou para-narratifs, en leur fournissant des outils méthodologiques fiables et efficaces pour explorer tous les méandres du «cosmos» narratif balisé par les textes pris en examen.

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Livres de voix. Narrations pluralistes et démocratie (Appel à contributions)

Livres de voix. Narrations pluralistes et démocratie

Journée d’études organisée par Alexandre Gefen (CNRS) et Frédérique Leichter-Flack (ScPo / CHSP) 

Importée depuis le vocabulaire musical dans les années 60 par Mikhail Bakhtine, la notion de polyphonie définit l’ambition du roman moderne à faire entendre les consciences caractérisées et individualisées de ses personnages. Marqueur de l’avènement de l’individualisme moderne et d’un pluralisme que l’on peut considérer comme une forme de démocratie du roman, la polyphonie a connu depuis The Ring and the Book de Robert Browning (1869) des formes accusées faisant entendre des regards divergents sur un même événement. Les exemples donnés par William Faulkner dans Le bruit et la fureur ou Toni Morrison pour Beloved aux USA ne doivent pas faire oublier ceux donnés par Les Mendiants de Louis-René des Forêts ou Belle du Seigneur d’Albert Cohen, ou encore les expérimentations de Mario Vargas Llosa ou Roberto Bolaño. Le roman choral contemporain à plusieurs narrateurs en est l’héritier moderne (pensons par exemple à l’œuvre de Maylis de Kérangal), tout autant que les écritures polyphoniques semi-fictionnelles (Daewoo de François Bon) ou non fictionnelles (Dans le nu de la vie : récits des marais rwandais de Jean Hatzfeld). La non-fiction polyphonique a connu avec le prix Nobel de Svetlana Alexievitch une sorte de consécration, faisant des « livres de voix » un genre majeur du premier XXIesiècle. Les voix, vecteurs de l’individuel, y servent la quête d’un collectif, le lieu d’articulation problématique d’un nous où s’engendrerait une histoire commune riche de ses discordances. 

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Lewis Carroll’s « Alice » and Cognitive Narratology (Annonce de parution)

Francesca Arnavas, Lewis Carroll’s « Alice » and Cognitive Narratology. Author, Reader and Characters, DeGruyter, « Narratologia », 73, 2021.

We live in an age that is witnessing a growing interest in narrative studies, cognitive neuroscientific tools, mind studies and artificial intelligence hypotheses. This book therefore aims to expand the exegesis of Carroll’s « Alice » books, aligning them with the current intellectual environment. The theoretical force of this volume lies in the successful encounter between a great book (and all its polysemous ramifications) and a new interpretative point of view, powerful enough to provide a new original contribution, but well grounded enough not to distort the text itself. Moreover, this book is one of the first to offer a complete, thorough analysis of one single text through the theoretical lens of cognitive narratology, and not just as a series of brief examples embedded within a more general discussion. It emphasises in a more direct, effective way the actual novelty and usefulness of the dialogue established between narrative theory and the cognitive sciences. It links specific concepts elaborated in the theory of cognitive narratology with the analysis of the « Alice » books, helping in this way to discuss, question and extend the concepts themselves, opening up new interpretations and practical methods.

Francesca Arnavas, University of Tartu, Estonia.

Cahiers de narratologie n°38 : Lusor in Fabula. Jeu vidéo et nouvelles frontières du récit (annonce de parution)

Nous avons le plaisir de vous annoncer la parution du n°38 des Cahiers de Narratologie, dirigé par Laura Goudet et Tony Gheeraert (janvier 2020) : « Lusor in Fabula. Jeu vidéo et nouvelles frontières du récit ».

À partir de différentes méthologies inspirées par la narratologie et la ludologie, le numéro analyse la position du joueur dans les différents dispositifs narratifs mis en œuvre dans le jeu vidéo.

Le numéro est accessible en ligne : https://journals.openedition.org/narratologie/10767

SOMMAIRE :

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Cohabiter la fiction (annonce de parution)

On affirme souvent que les interprétations « savantes » des récits littéraires sont celles qui prennent leurs distances avec certains phénomènes relatifs à la pratique « ordinaire » de la lecture tels que l’implication affective dans l’histoire ou une forme de croyance en l’existence des personnages. Si des voix contraires s’élèvent depuis plusieurs années, cette position reste, implicitement ou explicitement, dominante dans les départements de littérature et les programmes de l’école publique.

Le présent essai fait l’hypothèse que la distinction entre lecture « ordinaire » et lecture « savante » est largement caduque, parce qu’aucun discours porté sur une fiction ne peut s’empêcher de proposer une version alternative du monde raconté, version à laquelle il fait semblant de croire. Cela revient à affirmer que chaque interprète se situe discursivement dans une position comparable à celle des personnages, non pas en habitant directement la fiction, mais, indirectement, en la cohabitant.

Aurélien Maignant, Cohabiter la fiction. Lecture ordinaire, univers de croyances et interprétation des mondes littéraires, Lausanne, Archipel Essais, vol. 28, 2020, 144 p.

Fabula propose de lire un extrait de cet ouvrage ainsi que la postface rédigée par Marc Escola, URL: https://www.fabula.org/actualites/a-maignant-cohabiter-la-fiction-lecture-ordinaire-univers-de-croyances-et-interpretation-des-mondes_99536.php

La marquise sortit à cinq heure (annonce de parution)

Marc Escola propose dans l’atelier de théorie littéraire de Fabula une fabuleuse anthologie de textes évoquant cette fameuse marquise et ses activités à lheure du thé (ou de l’apéro). Ce texte fascinant nous permet de réfléchir sur la place occupée par l’arbitraire et la contingence dans la fiction. Un texte à ne manquer sous aucun prétexte, pour constater qu’en effet, « une marquise et une pendule hantent depuis près d’un siècle la théorie du récit et l’histoire du roman ».

URL: https://www.fabula.org/atelier.php?La_marquise_sortit_a_cinq_heures%2E_Une_anthologie

Rythme / Rhythm

Par Jan Baetens

L’analyse temporelle du récit aborde généralement trois domaines: ordre, fréquence et durée (Genette 1972). Souvent pensée en termes de vitesse, l’analyse de la durée se donne pour but de décrire le rythme du récit. Elle regroupe un certain nombre de questions, tantôt formelles et tantôt thématiques, que Kathryn Hume énumère ainsi : a) descriptions en prose de vitesse physique, b) retardement narratif, c) le calcul du temps diégétique par page, d) les réflexions fictionnelles sur la vitesse comme donnée culturelle (Hume 2005 : 105).

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Mais où sont donc passés les scénaristes? (annonce de parution)

La revue online Création collective au cinéma consacré à l’écriture scénaristique, publie un numéro intitulé « Mais où sont donc passés les scénaristes? » dirigé par Martin Fournier et Nedjma Moussaoui. Le numéro en open access contient, entre autres, avec deux textes d’Alain Boillat portant sur le fonds Alain Tanner. Il accessible via le lien suivant: https://creationcollectiveaucinema.com/revue-n03-2020/

Nouvelle Revue d’Esthétique, n°26, 2020-2: Genette (annonce de parution)

Source : Fabula

La Nouvelle Revue d’Esthétique consacre sa dernière livraison de l’année 2020 à celui qui a sans doute le plus œuvré au rapprochement entre la théorie littéraire et l’esthétique : Gérard Genette, en publiant les actes du colloque d’hommage tenu à l’EHESS en octobre 2019 réunis par Marc Cerisuelo. En proposant d’amples parcours de l’œuvre du théoricien, le sommaire invite à ressaisir plusieurs des problématiques forgées entre le premier volume des Figures et le deuxième tome de L’Œuvre de l’art, et à repenser les relations entre les essais théoriques et la « suite bardadraque » publiée hors collection « Poétique ». Il lève aussi un coin du voile sur le fonds Raymonde et Gérard Genette déposé à l’EHESS, en offrant un rare document: un récit de « La Mort de Marcel » par Bergotte, exhumé une première fois à l’automne 1987 dans le second numéro de l’éphémère Journal littéraire d’Alain Garric.

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Formes narratives & culture médiatique (I) : Impact de la sérialité sur le récit audiovisuel (appel à contributions)

Colloque international, Université de Lausanne, 20-21 octobre 2021 

Ce colloque se prolonge les 21 et 22 octobre 2021 par « Formes narratives & supports médiatiques (II) : transferts, reconfigurations et évolution dans la bande dessinée ». 

Comité d’organisation 

Alain Boillat et Valentine Robert, Section d’histoire et esthétique du cinéma, Faculté des lettres, UNIL 

Comité scientifique Raphaël Baroni, Mireille Berton, Alain Boillat, Valentine Robert. 

Partenaires 

Raphaël Baroni, Gaëlle Kovaliv et Olivier Stucky du FNS Sinergia « Reconfiguring Comics in our Digital Era », UNIL & EPFL. 

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