Pour une théorie du récit impliquée :
outils narratologiques et enseignement du français
UNIL / HEP Vaud, 6 & 7 mars 2025.
Comité d’organisation: Raphaël Baroni, Vanessa Depallens, Sonya Florey, Olivier Stucky et Gaspard Turin.
Programme
Jeudi 6 mars, Salle Villanova, UNIL
9h00-9h30
9h30-10h15
10h15-11h00
11h00-11h15
11h15-12h00
12h00-12h45
12h45-13h45
13h45-14h30
14h30-15h15
15h15-15h30
15h30-16h15
16h15-17h00
R. Baroni, Introduction
A. Rabatel, Le point de vue
S. Patron, Le narrateur / la narratrice
PAUSE
A. Brügger, Approches énonciatives
J. Meizoz, Postures d’auteur
REPAS
V. Jouve, Le personnage
M. Marti, La métalepse
PAUSE
M. Escola, Les textes possibles
A. Maignant, La narration non-fiable
Vendredi 7 mars, HEP Vaud, salle C33-720
9h00-9h45
9h45-10h30
10h30-10h45
10h45-11h00
11h00-11h30
11h30-12h00
12h00-12h15
12h15-13h30
13h30-14h00
14h00-14h30
14h30-14h45
14h45-15h00
15h00-15h30
15h30-16h00
16h00-16h15
16h15-16h30
16h30-17h30
J.-M. Adam, L’épisode
J. David, Le « relatable »
PAUSE
V. Depallens & S. Florey, Introduction
Y. Renaud, S2: écrire le point de vue interne
L. Bolliger, S2: variation du point de vue
Discussion
REPAS
V. Depallens, S1: écrire une description réussie
M. Béguin & S. Florey, S1: passion et schéma quinaire
Discussion
PAUSE
C. Detcheverry, P: narratologie transmédiale
S. Aeby et G. Cordeiro, P: système récit-personnages
Discussion
PAUSE
Table ronde : N. Denizot, C. Gabathuler, J.-L. Dufays et J.-F. Boutin.
Argumentaire
Ce colloque marque l’aboutissement du projet de recherche « Pour une théorie du récit au service de l’enseignement » (FNS n° 197612). Il abordera les rapports entre enseignement et narratologie, en envisageant la théorie narrative comme une pourvoyeuse d’outils pour l’analyse et la production de récits dans la classe de français. S’inscrivant dans le sillage d’une journée d’étude qui avait permis de retracer les processus de scolarisation de la narratologie et de tirer un premier bilan de ses usages scolaires actuels (cf. Turin, Mahieu & Baroni 2023), le présent colloque entend s’orienter vers de nouveaux horizons. En effet, si les disciplines scolaires orientées sur l’apprentissage de la langue première restent un lieu privilégié pour se familiariser avec les mécanismes des « textes qui racontent », les enquêtes de terrain tendent à montrer que l’outillage mobilisé dans les classes de français n’a guère évolué en un demi-siècle (voir Mahieu 2023 ; Denizot 2023), alors que la théorie du récit, elle, n’a jamais cessé d’évoluer, profitant de apports de la linguistique textuelle et de la stylistique, des sciences cognitives et de la rhétorique, de la sociologie et de l’éthique.
Face à ce constat, il s’agit de s’intéresser à de nouvelles ressources théoriques mobilisables pour l’enseignement du français. Les modèles élaborés au cours des dernières décennies apparaissent en effet plus sensibles à la matérialisation linguistique ou médiatique des phénomènes narratifs, aux expériences concrètes des sujets lecteurs ainsi qu’à la rhétorique des discours et à leur ancrage social. De ce fait, les outils narratologiques actuels semblent à même de répondre aux défis de l’enseignement du français aujourd’hui : au-delà des dérives technicistes et applicationnistes dénoncées par les didacticien·ne·s depuis une trentaine d’années, ils permettent une meilleure articulation entre analyse littéraire et apprentissage de la langue, entre étayage argumentatif et expérience esthétique ou entre description formelle et évaluation éthique ou esthétique.
En invitant des théoricien·ne·s du récit qui se sont intéressé·e·s aux prolongements didactiques des approches théoriques qu’ils et elles ont contribué à façonner ou à promouvoir, le premier volet du colloque mettra l’accent sur quelques notions actuellement plus ou moins exclues de la culture scolaire, mais susceptibles d’enrichir l’enseignement du français. On passera notamment en revue des notions rarement mobilisées telles que la narration non fiable, la posture auctoriale, la métalepse, les textes possibles ou le « relatable ». On reviendra également sur quelques notions classiques telles que le personnage, le temps, le point de vue ou le narrateur, en les revisitant sous l’angle des approches linguistiques et stylistiques récentes.
Les théoricien·ne·s du récit, quel que soit leur ancrage disciplinaire, seront invité·e·s non seulement à expliciter la valeur éducative de leurs outils pour la classe de français, mais également à envisager les conditions susceptibles de favoriser leur scolarisation. Dans quelles progressions inscrire ces notions ? Quelle « élaboration didactique » (Halté 1992 : 121-122) opérer pour les rendre efficaces ? Quels usages scolaires ouvrent-ils pour l’analyse et la production de récits ? Ce panorama permettra pour le moins d’opérer un élargissement et une dénaturalisation de la boite à outils telle qu’elle s’est enracinée dans les pratiques scolaires.
Susan S. Lanser estime que la « narratologie est trop importante pour être laissée aux narratologues » (2019 : 14). Suivant ce principe salutaire, il s’agira dans un deuxième volet de s’écarter résolument des approches hypothético-déductives, afin d’examiner à nouveaux frais les terminologies et concepts narratologiques du point de vue de leurs usages scolaires, des niveaux primaires jusqu’au secondaire 2. Il s’agira d’adopter une démarche « implicationniste » (Canvat 2000 : 64), consistant à se fonder sur les pratiques scolaires pour interroger les savoirs de référence et les inciter à se renouveler. Ce second volet invitera par conséquent des formateur·rices et des praticien·nes à évoquer la place et les usages de la boite à outils narratologique dans l’enseignement du français aux différents degrés du cursus scolaire.
Ces réflexions seront accompagnées d’une table ronde donnant la parole à quatre didacticien·ne·s du français (J.-F. Boutin, N. Denizot, J.-L. Dufays, C. Gabathuler), qui évoqueront les défis et les enjeux de la narratologie dans la culture scolaire, en retissant des liens entre les perspectives ouvertes par les deux journées du colloque.
Contact : Pour toute information complémentaire, écrire à raphael.baroni@unil.ch
Références
Canvat, Karl (2000), « Quels savoirs pour l’enseignement de la littérature ? Réflexions et propositions », in Enseigner la littérature, Toulouse, Delagrave / CRDP, p. 57-72.
Denizot, Nathalie (2023), « L’aventure scolaire de la narratologie », Transpositio, n° 6, en ligne.
Halté, Jean-François (1992), La Didactique du français, Paris, P.U.F., coll. Que sais-je ?
Lanser, Susan S. (2019), « The (Ir)Relevance of Narratology », in Relevance and Narrative Research, M. Chihaia & K. Rennhak (dir.), London, Lexington Books, p. 3-18.
Mahieu, Luc (2023), « La narratologie en classe de français : premiers résultats d’une enquête internationale », Transpositio, n° 6, en ligne.
Turin, Gaspard, Luc Mahieu, Raphaël Baroni (dir.) (2023), « Les outils narratologiques pour l’enseignement du français : Bilan et perspective », Transpositio, n° 6, en ligne.
Modalités pratiques
Frais : Il n’y a aucun frais d’inscription. Le colloque est entièrement financé par le projet de recherche FNS. Les conférences sont ouvertes au public qui souhaiterait y assister. Aucune inscription n’est exigée.
Lieu : L’événement aura lieu du jeudi 6 au vendredi 7 mars 2025, alternativement sur le campus de l’UNIL (dans le bâtiment Villanova) et sur le site de la Haute école pédagogique du canton de Vaud (dans le bâtiment C33, salle 720).
Logement : Les logements des conférenciers·ères étrangers·ères seront assurés sur la base de trois nuits d’hôtel, du mercredi 5 mars au samedi 8 mars, avec petit déjeuner compris. Le nom de l’hôtel sera communiqué ultérieurement. Le comité d’organisation gère les réservations et le paiement du logement.
Transport : Les titres de transport des conférenciers·ères ne résidant pas à Lausanne seront remboursés sur la base d’un trajet en train au tarif de la seconde classe. Les titres de transport doivent être achetés à l’avance et seront ensuite remboursés. Pour le remboursement, il faudra remplir un formulaire et fournir les titres de transport originaux ainsi que les preuves de paiement (relevé de carte bancaire). Il s’agira aussi de signer une déclaration attestant qu’aucune autre institution n’a été sollicitée pour le remboursement.
Repas : Les repas de midi et les pauses café sont offerts à tous·tes les conférenciers·ères, ainsi qu’un repas festif le soir du jeudi 6 mars. Pour ce repas, il est obligatoire de vous inscrire avant le 1er février 2025, en indiquant éventuellement vos restrictions alimentaires (végétarien, sans gluten, allergies, etc.). L’inscription se fait par courriel à raphael.baroni@unil.ch