L’amour est un ruisseau tumultueux

Deux couples sur le point de se marier, des hésitations, des relations floues, agrémentées de stratagèmes et quiproquos: la dernière pièce, posthume, de Musset, est une comédie qui nous parle de cette réticence à s’engager. Pièce de salon, elle devient entre les mains de Christian Geffroy Schlittler, qui poursuit ici son travail de réappropriation des classiques, le matériel de base d’un travail scénique très intéressant, qui n’oublie pas d’être drôle.

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Quand l’amour offre la liberté

Deux royaumes voisins, un prince dont la laideur n’a d’égal que son esprit, deux princesses, l’une belle et l’autre intelligente, des fées: au premier abord, tout semble rester fidèle au conte de Perrault. Mais rapidement la pièce s’écarte du conte, pour affirmer avec force l’amour et l’ouverture contre une uniformité des beautés et des intelligences. Laurent Brethome signe avec Riquet une mise en scène qui chante le refus de l’acceptation d’un destin tout tracé et le courage de tracer sa propre route loin des conventions.

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Le bonheur mis à la question

Le bonheur, c’est quoi? Un gène ? Un ventre plat, des vacances à la plage, des solutions miracles comme en proposent les magazines bien-être ? Peut-on le trouver grâce aux théories philosophiques d’Aristote, Locke ou Bentham ? Ou encore à travers Jésus ou dans le travail? Dans une société ou l’injonction à être heureux est omniprésente, la cie Voix Publique fait voler en éclat les stéréotypes et lieux communs qui entourent cette notion, dans un tourbillon chaotique d’énergie et de rire. Un vrai moment de bonheur (sic!) à apprécier jusqu’au 11 mai au Centre Pluriculturel d’Ouchy.

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Scènes de la vie théâtrale

Sexe, violence et déception. Dans cette adaptation des Scènes de la vie conjugale, série réalisée par Ingmar Bergman pour la télévision suédoise en 1972, c’est un portrait sans fard de la vie de couple, en 6 scènes, que dresse la compagnie belge tg STAN jusqu’au 8 mars au théâtre Saint-Gervais. Plongeant dans les incohérences, les peurs et la tendresse qui constituent souvent la vie en couple, Ruth Vega Fernandez et Frank Vercruyssen nous offrent un moment magique. Les deux comédiens côte à côte, face au public, la pièce se clôt telle qu’elle s’était ouverte. Mais du couple parfait aux divorcés devenus à nouveau amants adultères, la roue a tourné sans revenir à la même place.

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Immortels stéréotypes

Dans Immortels, Nasser Djemaï veut montrer les préoccupations et les crises d’identité d’un groupe de jeunes d’aujourd’hui à l’orée de l’âge adulte : stéréotypes et éléments convenus, dans une pièce qui peine à convaincre. Dès le début de la pièce, l’exposition se faisant en voix off et les sept comédiens se découpant sur un fond lumineux, Nasser Djemaï montre sa maîtrise dans la construction d’instants scéniques frappants.

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Quarante minutes de beauté, de douleur et de terre

Théâtre ou performance? C’est un objet particulier que Cedric Leproust nous invite à éprouver à l’Arsenic, jusqu’au 15 décembre. Une réflexion sur la mort et la fragilité de notre corps, nourrie par des souvenirs d’enfance et des emprunts à Beckett, Shakespeare et d’autres, d’une esthétique puissante, entre dénuement total et explosions visuelles. C’est dans le hall de l’Arsenic que Cedric Leproust nous présente Kiki, vieux chien à roulettes, seul souvenir de son parrain, mort peu de temps après lui avoir offert ce jouet lorsqu’il avait un an. Ce moment qu’il nous invite à partager avec lui est une exploration de la présence de la mort dans notre mémoire, dans notre corps. Ce qui nous constitue, et nous défait tout autant. “Ce n’est pas un paradoxe que de dire que nous mourrons parce que nous avons vécu”.

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Un homme, qui joue une femme déguisée en homme, embrasse une femme, jouée par un homme

Entre faux-semblants et déguisements, Galin Stoev reprend dans sa mise en scène du Triomphe de l’amour de Marivaux à Vidy, avec une distribution entièrement masculine, un procédé qui n’a plus grand chose d’élisabéthain mais devient une célébration extravagante du travestissement. Un mélange audacieux et heureux entre burlesque et réflexion sur les troubles de l’identité. L’intrigue de cette comédie est des plus simples : Léonide, princesse de Sparte, se déguise en Phocion, jeune homme du monde, pour entrer dans la demeure de son ennemi politique et philosophique, l’ermite Hermocrate, afin de séduire son disciple, Agis, dont elle est tombée amoureuse.

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Valse au bout de la nuit

Sur scène, dix couples se succèdent, emportés par la valse vertigineuse de la séduction et du sexe. Faisant tourner autant ceux qui sont en bas que ceux qui dominent dans l’échelle sociale, cette Ronde laisse peu de choses intactes sur son passage, stigmatisant aussi bien l’hypocrisie du mariage bourgeois que l’amour-propre du poète. Et quand la danse se termine, il ne semble rester que l’acte sexuel lui-même.

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