Hasard, causalité, contingence dans le récit (programme d’enseignement)

Programme du séminaire 2018-2019 du Centre de recherches sur les arts et le langage (CNRS/EHESS) « Recherches contemporaines en narratologie » organisé par Philippe Roussin (CNRS, CRAL) en collaboration avec Olivier Caïra (IUT Evry et EHESS), Anne Duprat (Université d’Amiens et IUF), Annick Louis (Université de Reims et CRAL) et John Pier (Université de Tours et CRAL). Le séminaire se réunit tous les quinze jours, les 1er, 3e et 5e mardi du mois, de 15h à 17h, au CRAL: 105, Boulevard Raspail, 75006 Paris, Salle 7. Les séances sont ouvertes au public!

Cette année le séminaire du CRAL portera sur le hasard, la causalité et la contingence dans le récit. Le hasard intéresse le récit, système non linéaire par excellence et modèle possible pour penser la complexité.

Existe-t-il une pensée, une technique, une pratique, une modélisation de la contingence qui soient propres au récit ? L’intrusion du hasard dans une histoire racontée est le signe d’un jeu mais pas toujours d’un trouble dans l’enchaînement des causes et des effets, puisqu’elle y reproduit les défauts de notre perception du réel. C’est bien pourquoi l’événement fortuit, l’acte aberrant, la rencontre improbable, la conséquence déplacée, la torsion imprévue de l’intrigue sont les outils de travail de la création narrative littéraire, depuis la recherche systématique de l’extraordinaire dans les premiers romans grecs jusqu’à la déconstruction de la causalité dans les récits des XXe et XXIe siècles, dans tous les média, en passant, entre autres, par l’intuition qui fonde le réalisme de Balzac : « Le hasard est le plus grand romancier du monde ».

En signalant un défaut de la logique qui organise le récit, l’intervention du hasard confirme et prolonge la fonction esthétique de celui-ci : elle met en évidence la complexité propre au récit comme système, sa capacité à faire émerger du nouveau et à modéliser différemment le monde.

C’est cette capacité que le séminaire propose d’explorer, en se consacrant aux relations entre hasard, causalité et contingence dans le fonctionnement du récit.

Mardi 6 novembre

Anne Duprat (Université d’Amiens et Institut Universitaire de France)

« Contingence/conséquence : le hasard et le récit »

Mardi 20 novembre

John Pier (Université de Tours et CRAL)

« Instabilités narratives »

Mardi 4 décembre

Gregory Currie (University of York)

« Agency and Cause in Stories »

Mardi 18 décembre

Carsten Meiner (Université de Copenhague)

« Topologie, convention et contingence »

Mardi 15 janvier

Olivier Caïra (IUT Evry et EHESS)

« Scénariser et improviser face au hasard : narratologie de l’interactivité »

Mardi 29 janvier

Raphaël Baroni (Université de Lausanne)

« Contingences diégétiques, lectoriales et auctoriales : pour une narratologie sans planification »

Mardi 5 février

Cristina Viano (Centre Léon Robin – CNRS Paris-Sorbonne)

« Chaînes causales et fictions chez Aristote »

Mardi 19 février

Olivier Guerrier (Université Toulouse Jean Jaurès)

« ‘Pour tant faut-il avoir les yeux ouverts aux commencements’ (Essais, III, 10) : Montaigne et la question du récit rétrospectif »

Mardi 5 mars

Claude Calame (EHESS)

« Hasard et agentivité dans la tragédie grecque: la triple motivation de l’action héroïque dans l’Œdipe-Roi de Sophocle »

Mardi 19 mars

Marina Grishakova (Université de Tartu)

« Predictive Mind and Narrative Uncertainty »

Mardi 2 avril

John D. Lyons (Commonwealth Professor of French at the University of Virginia)

« Tragédie et probabilité paradoxale au XVIIe siècle »

Mardi 16 avril

Elie During (Université Paris Nanterre)

« À quoi reconnaît-on un récit bergsonien ? La poétique de la durée à l’épreuve du simultané »

Mardi 7 mai

Richard Walsh (University of York)

« Creativity and the Recalcitrance of Narrative Cognition »

Mardi 21 mai

Philippe Roussin (CNRS, CRAL)

« Pensée de la narration et causalité, de Robert Musil à Yan Lianke »

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