Il était une fois une thérapie

Imposant une thérapie familiale à Cendrillon, la nouvelle création de Laurent Gachoud et de la compagnie de l’Oranger revisite de façon contemporaine le célèbre conte inscrit dans nos mémoire par Perrault, les frères Grimm et Walt Disney. Elle en propose une lecture inédite, luminescente et poétique. « Une inspiration, une expiration. Une inspiration, une expiration » répète incessamment une voix off hypnotique alors que le public prend place.

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Opé-RAT rock

C’est « interpellée par l’injustice et la cruauté de la légende ancestrale du Joueur de flûte de Hamelin » que la compagnie vaudoise Pied de Biche choisit de se servir du fort potentiel de réinterprétation du mythe, en le transformant en un extraordinaire conte musical. Les cloches d’Hamelin sonnent. Plusieurs petites maisons « distordues » (aux allures de peintures cubistes) forment la ville. Les habitants de ce patelin allemand symbolisent, sans équivoque, la face sombre de notre société actuelle : violente, injuste, à la constante recherche du simple et pur profit.

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Donner sa langue au chat

La Compagnie La Fourmilière propose en ce moment une douce fable philosophique, humoristique et musicale adaptée de la célèbre bande dessinée Le Chat du Rabbin de Joann Sfar (première édition en 2002), déjà transposée au cinéma en long métrage d’animation par l’auteur et Antoine Delesvaux en 2011. La mise en scène colorée et épicée de Sarah Marcuse réveille tous les sens et pousse à la réflexion, à l’ouverture d’esprit et à la tolérance. Dans le plus grand noir du Théâtre de la Grange de Dorigny retentit une musique orientale. Une faible lumière, qui croît peu à peu, laisse apparaître les sept personnages.

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Se nourrir de théâtre

Après le succès de sa première saison en 2014, le Midi théâtre ! revient avec un menu alléchant. La recette est simple : trouvez un théâtre attaché à un restaurant, placez-y de bons comédiens et parsemez-y un public réceptif, ajoutez une pointe de convivialité, un brin de comédie, une pincée d’humour. Laissez mijoter. Servez le tout sur un lit de rösti. Vous obtiendrez indéniablement un plat original et savoureux, à déguster immédiatement. L’association romande Midi Théâtre !, constituée de plusieurs théâtres partenaires, a pour but « d’ouvrir les lieux en journée en proposant un nouveau rendez-vous théâtral et convivial ».

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Jadis raconte

« Jadis c’est qui ? Ben… Jadis, c’est moi. Jadis raconte. Jadis interprète les légendes de la mythologie antique »annonce Emmanuel Dorand, avec sa belle voix de conteur. Jadis c’est un personnage, mais c’est aussi ce merveilleux monologue intimiste, captivant et intemporel qui se joue en ce moment au Théâtre de Nuithonie, à Villars-sur-Glâne. Dans l’étroite salle d’exposition de l’Espace Nuithonie, où une petite vingtaine de spectateurs prend place, l’ambiance est inévitablement intime.

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Le Roi Lear a un gros nez rouge

La Compagnie L’Entreprise, venue tout droit de Marseille, cherche « un langage théâtral qui traverse les frontières et parle directement aux spectateurs ». Dans Les Clowns, Arletti, Zig et Le Boudu jouent au Roi Lear. Un savoureux mélange qui jongle entre la « haute culture littéraire » de Shakespeare et la culture populaire à laquelle appartient traditionnellement le clown. Le texte et la mise en scène balancent entre sérieux (s’il en reste) et comique, avec une grande poésie. Plic. Ploc. Plic. De grosses gouttes tombent une à une, dans le silence envoûtant de la Grange de Dorigny : nous sommes dans une grotte.

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Sous le vernis

Avec une mise en scène contemporaine de la comédie en un unique acte Vernissage de Václav Havel, le metteur en scène lausannois Matthias Urban et trois remarquables comédiens réactualisent le texte avec intelligence, poésie et délicatesse. La question de l’homme, du changement perpétuel et des apparences, souvent trompeuses, est soulevée. Sous un vernis laqué, clinquant et pourtant craquelé. Vernissage est la troisième et dernière pièce d’un triptyque (avec Audience et Pétition), composé entre 1975 et 1978 par le chef d’Etat, dissident politique et dramaturge tchèque Václav Havel.

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Une chèvre exotique

« Dans le paradis qu’a été mon enfance, La chèvre de Monsieur Seguin a été la première histoire qui m’a fait toucher du doigt, inconsciemment, confusément, le sens du tragique… » : José Pliya, auteur et metteur en scène de Monsieur, Blanchette et le Loup revisite avec humour, délicatesse, poésie et profondeur la célèbre nouvelle d’Alphonse Daudet, en y faisant surgir tout à la fois les aspects tragiques et profondément humains.

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Zweisprachige amitié

« Les amis sont rares et précieux » avance Thomas, l’un des quatre personnages, citant Aristote. Chambre d’Amis est un projet original, bilingue franco-allemand, traitant de la grande et complexe question de l’amitié. La pièce, dont le texte a été écrit pour l’occasion par Antoine Jaccoud, est elle-même née d’une véritable amitié entre la comédienne suisse Françoise Boillat et le comédien allemand Stefan H. Kraft. Créée en Allemagne en novembre 2014, elle est le fruit d’une belle collaboration entre la compagnie colognaise Futur 3 et la compagnie vaudoise Selma 35.

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Citoyens suisses: vos voix comptent!

C’est une Suisse un peu chauvine, désireuse (malgré les déchéances de la société occidentale) de défendre son héritage, son identité et surtout sa liberté d’expression, qui se dévoile sur scène, à travers des témoignages malicieusement amoncelés dans La Voix du peuple. Entre religion, nudité, armée, maraudage de noix, arnaques, immigration, salades, terrorisme, impôts et pollution… des voix se répondent, se confrontent, se confondent, dans une mise en scène truffée d’humour. En entrant dans la salle de la Grange de Dorigny, les spectateurs découvrent sur scène trois comédiens, assis sur un tabouret à traire et vêtus du costume traditionnel appenzellois.

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Huis clos

Quel verdict pour cet adolescent accusé du meurtre de son père ? Faut-il lui laisser la vie ? Lui donner la mort ? Son sort tient entre les mains de douze hommes, douze jurés qui confrontent leurs certitudes et leurs doutes, dans une mise en scène d’une grande intensité. Un véritable suspense psychologique sur un thème humaniste et actuel… Le décor relève d’une esthétique contemporaine : une salle de délibération encadrée par trois parois composées de bandes plus ou moins étroites. Ces dernières dessinent de grandes lignes diagonales blanches, qui s’entremêlent, telle une imposante toile d’araignée. Ce lieu hypnotisant évoque l’étouffement, la chaleur, la proximité, l’intimité, la tension. Douze hommes vêtus de gris entrent, les uns après les autres, en annonçant leur numéro de juré. Ils s’intègrent dans la composition visuelle, évoquant la peinture américaine de la première moitié du XXe siècle : comme dans un Pollock, ces touches grises parsèment alors le fond abstrait, noir et blanc. Tous sont bien différents : âges, habillement, allures, comportements, manières, expressions. Ils entrent, se saluent, se familiarisent avec le li

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Échos de mots, échos de corps

Échos qui résonnent, qui butent contre les parois rocheuses des Alpes, qui se répondent. Voix et corps s’assemblent, se dissocient, se multiplient, s’isolent. L’infinie puissance de la nature est évoquée par les mots de Ramuz et le travail scénique de la Compagnie MuFuThe dans cette mise en corps du roman Derborence… Scindés horizontalement en deux, trois pans de murs blancs encadrant la scène se replient de manière convexe au-dessus des comédiens. Ce décor escarpé et instable est mobile : les panneaux se redresseront dans la seconde partie du spectacle. Un ban

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Descente aux enfers

« L’amour et la souffrance sont la même chose » affirme Harry, protagoniste du roman de William Faulkner, Les Palmiers sauvages. La formule est reprise dans l’adaptation qu’en propose Séverine Chavrier au Théâtre de Vidy. Dans ce spectacle, qui reflète à merveille l’empreinte faulknérienne, les relations entre les personnages, mais également la relation à soi, sont explorées, décortiquées, analysées. L’amour absolu et passionnel est interrogé, par les mots de Faulkner et par la mise en scène de Séverine Chavrier, où les cinq sens sont mis en exergue…« Je n’aurais pas dû la connaître. » La pièce commence dans la nuit. Eclairés de brefs instants par des flashs, les deux seuls personnages de la pièce, Charlotte Rittenmeyer et Harry Wilbourne, changent de place et de postur

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Drôle d’illusion

L’Illusion comique , « étrange monstre » cornélien, est empreinte d’une grande liberté et d’une certaine folie, qui sont très bien exploitées dans cette mise en scène pétillante, mêlant le style classique à la modernité, l’alexandrin aux onomatopées, les personnages de Corneille à ceux de bandes dessinées… Projections, musique et bruitages, vitres sans tain et drapés nous font entrer dans l’illusion de la manière la plus plaisante qui soit.

Le vent souffle. La neige tombe tout autour des spectateurs. Derrière eux, les comédiens entrent en scène. Pridamant (Laurent Sandoz) est à la recherche de son fils Clindor (Simon Romang), qu’il n’a pas revu depuis dix ans. Son ami Dorante (Marc Zuchello) l’accompagne dans cette expédition. Un chemin montagneux les mène à la grotte du magicien Alcandre (Edmond Vuillioud), doté de multiples pouvoirs, dont celui qui permet de faire défiler la vie de Clindor sous les yeux de son père. Il s’agit d’une mise en abyme théâtrale : Pridamant et Alcandre sont spectateurs de ce qui se joue dans la vie de Clindor mais aussi sur la scène…

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