Le Service de la recherche de l’UNIL innove constamment pour répondre aux défis de la digitalisation et renforcer les collaborations institutionnelles. Les chercheuses et chercheurs de l’UNIL bénéficient d’un appui stratégique essentiel pour leurs projets. Interview de son directeur, Julian Randall.
Quel bilan personnel tirez-vous de vos trois années passées à la tête du Service de la recherche de l’UNIL ?
Julian Randall : J’ai eu l’opportunité de créer ce service de A à Z, ce qui m’a permis de rassembler une équipe initialement composée de six personnes, chacune travaillant de manière indépendante, et d’instaurer une véritable culture de coopération, tant au sein de l’équipe qu’avec nos partenaires. Aujourd’hui, nous sommes près de 20. Ensemble, nous avons coconstruit des structures, défini une stratégie et mis en place des politiques et des procédures. Cette expérience particulièrement enrichissante m’a permis de développer des compétences clés en leadership. Je suis fier d’avoir su inspirer mon équipe et renforcer une culture de collaboration solide. Ces trois années ont été un apprentissage constant, et je suis convaincu que les fondations posées continueront à porter leurs fruits dans l’avenir.
Comment l’équipe du service s’est-elle structurée et quelles sont ses valeurs ?
Nous avons structuré le service autour des valeurs de professionnalisme, d’expertise et de mutualisation. La moitié de notre équipe se concentre sur le financement de la recherche, en centralisant les informations et en coordonnant les efforts entre les chercheuses et chercheurs et les services. L’autre moitié intervient dans des domaines transversaux comme l’open science, l’éthique, l’informatique et la communication, proposant des prestations allant du soutien métier à la gestion de projets institutionnels.
Quels types d’acteurs et d’actrices de l’UNIL le SR soutient-il ?
Nous soutenons trois groupes principaux : la Direction et ses services, les décanats et la communauté des chercheuses et chercheurs de l’UNIL. Sur le plan central, nous participons notamment à l’élaboration des orientations stratégiques de l’institution. Au niveau facultaire, nous travaillons avec les décanats et le personnel de soutien pour offrir un appui ciblé. Ces forces facultaires font partie intégrante du Réseau de soutien à la recherche (RSR), que le SR coordonne. Quand une question dépasse les capacités d’un autre membre de ce réseau, alors les chercheuses et chercheurs sont pris en main par le service.
Quels services supplémentaires avez-vous mis à disposition de la communauté ?
Pour ne donner qu’un exemple, nous avons un rôle de pilotage pour l’initiative TransNUM (comme précisé dans le Plan d’intentions 2021-2026 de l’UNIL, TransNUM vise à répondre aux défis de la digitalisation en matière d’enseignement, de recherche et aussi dans le domaine administratif, ndlr), qui inclut le programme IRIS et remplacement de Serval. Par ailleurs, la Commission d’éthique de la recherche (CER-UNIL) bénéficie d’un hébergement ainsi que d’un élargissement de ses compétences. Nous pilotons également le projet de réforme de l’évaluation de la recherche dans le cadre de CoARA, une coalition de 546 organisations publiques et privées à travers le monde partageant une même vision, celle d’une évaluation de la recherche, des chercheuses et chercheurs et des organismes de recherche, qui valorise la diversité des résultats, des pratiques et des activités contribuant à améliorer la qualité et l’impact de la recherche.
Où en sont les relations de l’UNIL avec l’Europe depuis le lancement des négociations CH-UE ?
Depuis le 18 mars 2024, les négociations entre la Suisse et l’Union européenne sur l’association à Horizon Europe ont avancé, même si on reste formellement un pays tiers non associé. Cependant, étant donné l’avancement des négociations, l’UE a autorisé les chercheuses et chercheurs établis en Suisse à participer en tant que « bénéficiaires » à l’appel pour les ERC Advanced Grants 2024 (Transitional Arrangement 2024). En outre, l’activation partielle de l’arrangement transitoire 2025 par l’UE en juillet 2024 permet également aux scientifiques basés en Suisse de prendre part à trois appels 2025 de l’ERC : les Starting Grants, les Synergy Grants et les Consolidator Grants. La pleine association de la Suisse reste un objectif stratégique, notamment pour l’accès aux financements de la recherche et à une coopération accrue en innovation. Cependant, cette association dépend des relations globales entre la Suisse et l’UE. L’intégration dans Horizon Europe fait partie d’un « paquet » plus large de négociations qui inclut d’autres dossiers bilatéraux importants.
Quel rôle a joué votre service dans le lancement des pôles de recherche nationaux (PRN) ?
Notre équipe a accompagné une dizaine de consortiums de recherche, organisant des ateliers transversaux et répondant aux besoins de chaque projet. L’UNIL a participé à plus de huit demandes de fonds PRN (NCCR), dont quatre en tant qu’institution hôte. Nous sommes confiants : l’UNIL continuera de profiter de cet instrument FNS qui vise à renforcer la collaboration interuniversitaire et interdisciplinaire à travers la Suisse.
Quelle a été la mission de la première retraite d’écriture pour l’appel SNSF Starting Grant 2024 ?
Organisée fin novembre 2023, cette retraite a permis à 13 candidates et candidats de se concentrer sur leurs propositions de manière intensive pendant deux jours. Alternant entre sessions d’écriture et présentations d’experts, l’objectif était de faciliter la compréhension des attentes du FNS pour les Starting Grants. Les retours des participantes et participants ont été positifs, de même que les avis de nos pairs basés dans d’autres institutions, et nous comptons améliorer le format pour les prochaines éditions.
Quels sont les objectifs des formations offertes aux chercheuses et chercheurs ?
Nos formations visent à faciliter les démarches essentielles à la recherche, comme le financement et la valorisation des résultats, et à renforcer les compétences en droits d’auteur et publications scientifiques. Ces initiatives permettent d’augmenter l’autonomie des chercheuses et des chercheurs et de les accompagner dans leur parcours professionnel.
Comment le service soutient-il les scientifiques pour le respect des procédures relatives aux marchés publics ?
Dans le cadre des projets de recherche, et pour toute acquisition de matériel ou commande de prestation de services, le Service de la recherche met à disposition un soutien adapté aux chercheuses et chercheurs en vue d’assurer la conformité aux marchés publics des procédures requises, favorisant ainsi une utilisation efficiente des fonds publics. Les seuils appliqués sont fixés par les bases légales de la « Loi sur les marchés publics » (LMP-VD) ainsi que par les directives internes de l’UNIL.
Comment le Service de la recherche soutient-il les questions d’éthique ?
Il inclut un délégué à l’éthique qui conseille les chercheuses et les chercheurs sur les questions de consentement, de protection des données et autres enjeux éthiques. Nous soutenons les facultés, coordonnons les travaux de la Commission d’éthique de la recherche (CER-UNIL) et contrôlons la liaison avec la CER-VD. Nous proposons également des formations pour sensibiliser nos scientifiques aux enjeux éthiques dans leurs travaux.
Quels ont été les principaux enseignements des Open Science Days ?
Organisés du 2 au 5 septembre 2024, ils ont marqué une première collaboration réussie entre l’UNIL, la HES-SO, la HEP Vaud et l’EPFL. Cet événement a permis d’aborder des thématiques cruciales comme la publication scientifique, les données ouvertes, l’éducation et les sciences citoyennes, avec des intervenants internationaux. Nous avons mis en évidence l’importance de rendre la recherche accessible tout en intégrant un changement de paradigme vers plus de transparence. Les retours des participantes et participants ont été très positifs, et nous envisageons de renouveler cet événement pour continuer à approfondir ces sujets avec le soutien de nos partenaires.
Comment le monde de la recherche à l’UNIL intègre-t-il l’intelligence artificielle ?
L’UNIL place l’IA au centre de sa stratégie de recherche, en renforçant les compétences internes et en s’assurant de son usage éthique et responsable. En partenariat avec le CHUV et d’autres institutions, nos chercheuses et chercheurs explorent non seulement les capacités techniques de l’IA mais aussi ses implications sociales et éthiques pour apporter des solutions bénéfiques à la société. Un groupe d’expertes et d’experts conseille l’UNIL sur les enjeux liés à l’IA, tandis que notre service soutient et initie des projets institutionnels dans ce domaine. Nous avons également lancé des ressources et formations pour sensibiliser nos chercheuses et chercheurs à l’IA, et un site web dédié, en cours de développement, qui mettra en lumière les expertises IA des différentes facultés et centralisera toutes les informations et initiatives de l’UNIL en la matière.