Site 5 – ANTHROPOSOL ARTIFICIEL

Nom complet : ANTHROPOSOL ARTIFICIEL compacté rédoxique superposé à un FLUVIOSOL

Qu’est-ce-qu’un anthroposol ?

Un anthroposol est un sol fortement modifié ou fabriqué par l’homme. L’ANTHROPOSOL ARTIFICIEL compacté rédoxique superposé à un FLUVIOSOL du site 5 a subi une artificialisation, ce qui signifie que le sol originel n’est plus reconnaissable car il a été détruit, remanié ou enfouit.

Ce sol se divise en deux parties. Les premiers 70 cm depuis la surface sont constitués de remblais anthropiques, contenant des cailloux de tailles variées ainsi qu’un mélange de blocs angulaires et arrondis. Les racines diminuent avec la profondeur, par contre les blocs ainsi que les taches d’oxydoréduction augmentent. Le sol devient également de plus en plus compacté. Cette partie du sol est très probablement liée à la construction de la route nationale.

La deuxième partie du sol, au-delà de 70 cm constitue le solum originel, un FLUVIOSOL comportant deux horizons de loam sableux, sans blocs ou cailloux, riches en racines, avec quelques traces d’oxydoréduction dans l’horizon le plus profond. Ces horizons se sont déposés dans un système fluviatile, lors de crues. C’est le sol tel qu’il aurait été à cet endroit sans l’influence de l’homme. Ce FLUVIOSOL a été recouvert et compacté.

Les traces rougeâtres correspondent à des taches d’oxydation, dû à une réaction chimique du fer qui change d’état en passant de l’état réduit (Fe II) à l’état oxydé (Fe III). Ce changement d’état est dû à la transition entre un milieu anoxique et un milieu oxique. En s’oxydant, le fer prend une couleur rouge/orange rouille et devient immobile alors que lorsqu’il est réduit il a une légère teinte grisâtre/verdâtre et devient mobile ; il migre principalement en profondeur.


Vidéo de présentation du site par Pascal Vittoz, Maître d’enseignement et de recherche, Institut des dynamiques de la surface terrestre, Université de Lausanne.


Fiche pédologique (PDF)

Forme d’humus (PDF)

Relevé de végétation (PDF)


Le sol vu au microscope :

Les sols des fosses numéro 1 à 4 sont issues de processus naturels. L’ANTHROPOSOL ARTIFICIEL, quant à lui, ne présente que peu ou pas de processus pédogéniques naturels, ce qui s’observe par un manque de logique pédologique entre les différentes profondeurs observées. Par exemple, la matière organique est en général plus abondante dans les horizons de surface. Dans ce profil, on la trouve principalement en profondeur. Ci-dessous, on peut observer des photos de gastéropodes, indiquant tout de même le milieu de la rivière proche de la rivière

Les photos ci-dessous montrent les dépôts horizontaux, sous forme de bande, typique de remblais et de modification anthropique des sols. La présence de coquille de gastéropode indiquent le côté humide du site, en lien avec la proximité de la rivière. Malgré la perturbation anthropique, des biosphéroïdes, en forme de granule et produits par les vers de terre, sont tout de même visibles dans les horizons de surface. L’activité de la faune a donc pu reprendre malgré la grande perturbation ayant eu lieu.

  • Laminations anthropiques d'un possible remblais de terre

Quiz :

1. Quel(s) est/sont les principaux indices d’un sol anthropisé ?

La présence de fer
Mauvaise réponse. Essayez encore une fois !
La compaction
C’est la bonne réponse. Seule la compaction n’est causée uniquement par l’homme, les deux autres facteurs peuvent se retrouver dans des sols naturels.
Une répartition non homogène des racines
Mauvaise réponse. Essayez encore une fois !

 

2. Un sol retourné/remanié par l’homme met peu de temps à redévelopper les processus pédologiques (association de phénomènes naturels qui mènent à une évolution du sol dans le temps).

Vrai
Mauvaise réponse. Essayez encore une fois !
Faux
C’est la bonne réponse. Les humains remettent l’horloge pédogénétique à zéro lors d’activités d’excavation et de remaniement. Il faut plusieurs dizaines d’années avant que le processus se remette en marche et il faut plusieurs siècles avant que l’action de l’homme ne soit plus observable.

 

3. Le processus pédologique dans ce sol :

Est à l'arrêt
Mauvaise réponse. Essayez encore une fois !
A redémarré mais évolue au ralenti
C’est la bonne réponse. En effet, le processus repart de zéro mais la compaction anormale par la pelle mécanique rend le sol beaucoup plus dur qu’un sol naturel et les racines des plantes ont plus de peine à se mettre en place.La faune du sol et l’écoulement de l’eau à travers le sol sont perturbés, créant des conditions particulières, elles aussi, moins propices au développement du sol.
A redémarré et évolue normalement
Mauvaise réponse. Essayez encore une fois !

 

4. Pourquoi des conditions réductrices engendrent-elles une migration du fer ?

Car le fer réduit précipite sous forme de Fe(OH)3 après le retour en conditions oxiques
Mauvaise réponse. Essayez encore une fois !
Car le fer une fois réduit rentre en solution et est emporté (lixiviation)
C’est la bonne réponse. Le fer une fois précipité en Fe(OH)3 n’est plus soluble et ne peut donc plus être transporté par l’eau, alors que le fer réduit Fe2+ est soluble (et donc très mobile) et transporté par l’eau. Il y a donc migration de celui-ci vers les horizons plus profonds.
Car le fer rentre en solution et d’autres cations prennent sa place dans le complexe organo-minéral
Mauvaise réponse. Essayez encore une fois !
Car le fer réduit se lie exclusivement aux argiles et est emporté lors de la migration d’argile (processus d’argilluviation)
Mauvaise réponse. Essayez encore une fois !

 

5. Quelle pourrait être la cause des taches d’oxydoréduction dans l’horizon IIJp2 du sol ?

Des anoxies liées à la rétention d’eau à cause de la compaction, comme pour l’horizon Ztrg3
Mauvaise réponse. Essayez encore une fois !
Des anoxies liées aux mouvements de la nappe phréatique qui crée un environnement anoxique quand elle est haute
C’est la bonne réponse. En effet, les battement de la nappe créent des zones anoxiques dans lesquelles les taches d’oxydoréduction peuvent se former.
IIJp2 est un horizon d’accumulation du fer
Mauvaise réponse. Essayez encore une fois !
Les taches d’oxydoréduction dans cet horizon se sont formées avant l’anthropisation et sont des reliques du solum originel
Mauvaise réponse. Essayez encore une fois !

 

6. Le fer oxydé peut avoir trois formes différentes, l’une d’elle est très présente dans les sols riches en fer et est responsable des traces couleur rouille une fois hydratée, laquelle ?

Oxyde de fer (II) – FeO (Oxyde ferreux)
Mauvaise réponse. Essayez encore une fois !
Oxyde de fer (III) – Fe2O3 (Oxyde ferrique)
C’est la bonne réponse. En effet, seul le fer ferrique (III) dans son état oxydé a la couleur rouille. Le fer ferreux, dans son état réduit (II) a une teinte légèrement grisâtre/verdâtre.
Oxyde de fer (II, II) – Fe3O4 (Oxyde magnétique)
Mauvaise réponse. Essayez encore une fois !