« Profitez bien, entourez-vous d’amour ! »
Germaine Graf naît en 1919 à Morges. Elle grandit entourée de ses trois sœurs et vit une enfance heureuse au sein d’une famille attentive et aimante. Ses parents veillent à offrir à leurs filles une éducation de qualité.
Germaine Graf choisit de devenir modiste, un métier qui la comble. Elle fait preuve d’un talent remarquable et s’investit pleinement dans son apprentissage, remportant même un prix d’excellence à l’École professionnelle. Elle crée d’ailleurs un chapeau pour l’épouse du Général Guisan, un souvenir dont elle se montre fière !
Pendant son temps libre, elle chante dans un chœur, participe aux fêtes cantonales et se passionne pour la broderie. Ces années sont rythmées de joie, d’échanges, de rencontres familiales, de concerts, de musique et de chants. C’est également durant cette période qu’elle rencontre son futur mari.
Le couple se marie en 1944, Germaine Graf a 25 ans. Deux ans plus tard, elle est mère de deux enfants. Ce mariage, empreint d’un amour profond, dure 60 ans.
La famille évolue dans le respect de la foi, le goût du travail et l’amour du prochain. Germaine Graf cultive constamment la reconnaissance pour ce que la vie lui offre. Elle garde une attitude positive, même face aux épreuves de la guerre, lorsque la tristesse l’envahit parfois et que l’avenir de ses enfants semble incertain. La chorale et son cercle d’amies contribuent à maintenir une vie joyeuse et un équilibre familial solide.
Elle doit attendre l’âge de 52 ans pour obtenir le droit de vote, mais son indépendance se manifeste déjà dans d’autres sphères. Les changements dans le monde l’enthousiasment : le progrès technique, l’aviation, l’arrivée du réfrigérateur, la télévision et son impact sur la société… Tant de nouveautés traversent sa longue existence !
Jusqu’à plus de 68 ans, elle collabore avec son mari dans le salon de coiffure de Chauderon à Lausanne. Ensemble, ils partagent tout et travaillent main dans la main. Elle accueille les clients, encadre les apprentis et les collaborateurs. Dans les années difficiles, ils préfèrent gâter leurs employés à Noël plutôt que de s’offrir des cadeaux. Pour elle, l’intégrité et la reconnaissance envers autrui sont essentielles dans son métier.
Germaine Graf n’a jamais imaginé vivre si longtemps. En y pensant, elle se dit que son attitude positive et sa bienveillance y ont contribué. Elle n’a pas pratiqué de sport particulier, mais elle suit une alimentation saine et mène une vie remplie d’amour pour les autres.
À 105 ans, Germaine Graf est résidente à l’institut Béthanie à Lausanne, depuis trois ans. Elle trouve que c’est une bonne solution pour que ses enfants puissent avoir leur vie à eux. Sa famille lui rend régulièrement visite et elle se rend chaque dimanche chez sa fille et son beau-fils pour le repas de midi. Elle reçoit également la visite des enfants d’amis et d’employés disparus. Dans cet environnement bienveillant, entourée d’un personnel attentif, elle mesure chaque jour sa chance. La mort ne l’inquiète pas. Ses journées restent actives : elle participe aux cours de gymnastique et au chœur. Aux jeunes, elle recommande : « Profitez pleinement de la vie et entourez-vous d’amour ! »





