Le numéro 103 de la revue Communications, dirigé par Catherine Depretto, John Pier et Philippe Roussin, revient sur l’héritage du formalisme russe.
Proches des avant-gardes artistiques à leurs débuts, les formalistes russes ont révolutionné l’étude de la littérature, entre 1915 et 1930. Ils ont également joué un rôle essentiel et pionnier dans le développement des études de folklore, de la théorie du cinéma et de l’anthropologie structurale. Réduit au silence par le pouvoir, en URSS, à la fin des années 1920, le mouvement a ensuite en partie poursuivi et déplacé ses activités à Prague, entre 1929 et 1939.
C’est seulement à partir du milieu des années 1960, dans le contexte du » dégel « , que les recherches des formalistes ont été progressivement redécouvertes et reconnues à l’Est comme à l’Ouest et que s’est opéré le grand tournant de la prise de conscience de leur importance. Les découvertes du mouvement comptent aujourd’hui au nombre des acquis fondamentaux des sciences humaines du siècle passé. Cent ans après l’éclosion du formalisme, cinquante ans après son premier moment de diffusion en Occident, trente ans après l’ouverture relative des archives en Russie, le temps était venu d’évaluer son héritage et de réexaminer le contexte historique et culturel de ses travaux.
Ce numéro de Communications dédié à Tzvetan Todorov et dirigé par Catherine Depretto, John Pier et Philippe Roussin contient plusieurs inédits (un article de Boris Tomaševskij, paru en 1925, et des extraits de la correspondance de 1928-1929 entre Roman Jakobson, Victor Šklovskij et Jurij Tynjanov) et réunit quelques-uns des principaux théoriciens et historiens de la littérature, russes, tchèques, polonais, allemands, nord-américains et français spécialistes du domaine.
Accédez à la revue en ligne sur le site cairn.info.