Mona Joseph, Les villas urbaines de Louis Bezencenet à Lausanne au tournant du XXe siècle

Alors qu’il est architecte à Lausanne dès 1870, Louis Bezencenet (1843-1922) ne réalisera ses premières villas urbaines que dans les années 1890, avant de s’y consacrer principalement à partir de 1900. L’apparition de ce type de chantier prend place dans la dernière phase de sa carrière et incarne un mouvement plus global de changement de pratiques quant à la construction de logements urbains à Lausanne au tournant du siècle, marqué notamment par les problématiques de l’hygiène ou l’essor des transports.

Constituant une part moins étudiée de la carrière de Bezencenet, qui est surtout connu pour ses édifices publics mais moins pour son architecture privée, il s’agira de s’intéresser à une étude croisée du développement d’une typologie et de la manière dont s’en empare Bezencenet dans différents chantiers qui témoignent de la diversité de ses possibles.

Lausanne, route du Pavement 30 à 34, les villas « Mont-Tendre », Chasseron » et « Le Salève », façades ouest, fin d’après-midi hivernal (photo Mona Joseph, 2022)

Martine JAQUET, « Quartier divers : le Vallon, entre patrimoine et mémoire »

Le quartier du Vallon retrouve une certaine actualité dans les préoccupations urbaines lausannoises. En effet, la démolition de l’usine d’incinération de ordures ménagères (UIOM) consécutive à la mise en service de Tridel dégage un important potentiel constructible dans ce quartier, longtemps menacé par des projets routiers, certains de grande envergure.
La Commune de Lausanne, par son service d’urbanisme, a entrepris une importante réflexion sur l’avenir du Vallon ; elle a engagé une démarche participative à laquelle ont été associés les habitants du quartier et ses usagers, en particulier celles et ceux qui y travaillent et y développent des activités, notamment culturelles ou sociales.

David RIPOLL, « Une architecture pour la forme: les salles de gymnastique à Genève (1830-1914) »

Comme la salle de classe, la salle de gymnastique est un passage obligé, mais davantage que la première, la seconde laisse des traces, elle résonne dans les mémoires du fait de sa fonction particulière. Terrain de jeux et d’épreuves, c’est le corps qu’elle met prioritairement en scène: un corps en mouvement et en formation, un corps à l’examen, réceptif sinon vulnérable. D’où une substance mémorielle vivace, on pourrait même dire persistante, faite de souvenirs sonores et olfactifs, de réminiscences du sol, du volume d’air, de l’architecture; de la salle proprement dite, mais aussi des locaux attenants, vestiaires et douches.
Si l’histoire de l’éducation physique a fait, elle, l’objet de nombreuses études en Suisse comme ailleurs, le lieu dans lequel la gymnastique a été pratiquée n’a pas beaucoup intéressé les historiens de la pédagogie ou de l’architecture. Tout en portant sur un contexte relativement restreint, l’étude qui suit laisse entrevoir la richesse du gisement sportif, tant du point de vue de l’art de bâtir que des idées sur lesquelles il se fonde.

Martine JAQUET, « Concilier sauvegarde et développement urbain: la protection du patrimoine bâti à l’échelle de la ville »

La sauvegarde du patrimoine est, en Suisse, l’affaire des cantons. Certaines villes ont cependant jugé utile de se pencher de plus près sur la question en créant des structures municipales de conservation des objets et ensembles patrimoniaux. C’est le cas de Lausanne, qui s’est dotée d’un délégué à la protection du patrimoine bâti. Cette initiative s’inscrit dans une réflexion plus large sur la signification de la protection du patrimoine à l’échelle locale et soulève un certain nombre d’enjeux quant à notre rapport à l’histoire et au contexte dans la ville d’aujourd’hui.