Nathalie DESARZENS, « De la résidence patricienne au musée. La maison Buttin-de-Loës à Grandvaux »

Ouverte au public en tant que musée depuis 1941 et classée « monument historique » en 1955, la maison Buttin-de-Loës à Grandvaux est encore fort peu connue.
Cet article se propose de retracer les grandes lignes de son histoire, du XVIe au XXe siècle, et de présenter les différents aménagements – notamment au niveau architectural et des décors peints – commandés par les propriétaires successifs, désireux de vivre dans une maison belle et confortable.

Denis DECRAUSAZ, « La découverte de peintures murales au château de La Sarraz: un dossier à suivre »

A la suite d’une inondation survenue au château de la Sarraz entre le 26 et le 27 février 2012, le retrait des boiseries du Grand Salon a révélé la présence de plusieurs fragments de peintures murales. La richesse de ces dernières ainsi que l’ampleur des dégâts causés par l’eau ont nécessité la mise en place d’une équipe pluridisciplinaire, qui travaille actuellement à la protection et la documentation de ces précieux témoins de l’histoire de l’art régional.

ARHAM, « Patrimoine hors service. Un colloque organisé par l’Arham le 7 octobre 2011, à Lausanne »

Quelles sont les méthodes aujourd’hui appliquées en matière de conservation et de restauration des constructions à fonction utilitaire, qu’il s’agisse de sites industriels, de bâtiments ruraux ou d’équipements ? Alors que l’intérêt patrimonial de ces objets a réussi à s’imposer au cours du XXe siècle, quels sont les nouveaux enjeux auxquels est confrontée la préservation de ce type de constructions dont l’identification, la valorisation et la réhabilitation demeurent toujours problématiques ? En vue de faire un état de la situation, l’Association romande des historiennes et des historiens de l’art monumental a organisé le vendredi 7 octobre 2011 à Lausanne un colloque intitulé « Patrimoine hors service. Questions de valeur patrimoniale et de conservation des constructions à fonction utilitaire ».

Catherine SCHMUTZ-NICOD & Julian JAMES, « Décors « Belle Epoque ». De la réhabilitation à la restauration. L’exemple du peintre-décorateur Otto Haberer-Sinner (1866-1941) ».

A la faveur de la renaissance des arts décoratifs initiée à partir des années 1860 par un vaste Aesthetic Movement dans le Royaume-Uni, un nouveau courant s’impose peu à peu en Europe. Au nom du «culte de la beauté», les arts décoratifs envahissent les maisons, des modestes cottages aux habitations bourgeoises, ainsi que les lieux publics.
En Suisse, Otto Haberer représente l’un des personnages-phares de sa génération. En effet, il a été considéré en son temps comme un véritable spécialiste de décors d’hôtels et d’églises. Très souvent mandaté pour des projets d’envergure, implanté dans plusieurs villes, il a travaillé autant en Suisse romande qu’en Suisse alémanique et dans les Grisons, mais également en Allemagne, en Autriche et en Espagne, associant en virtuose des ornements architecturaux à des éléments floraux très réalistes, finement exécutés, et des personnages présentés en des raccourcis vertigineux, le plus souvent des femmes aux vêtements fluides et mouvementés, inspirés des maîtres baroques.

Tamara ROBBIANI, « Marcel Chollet, un peintre-décorateur méconnu autour de 1900 »

Oublié de nos jours, Marcel Chollet (1855-1924) était bien connu et apprécié à son époque, tant pour ses œuvres de chevalet, que pour ses travaux dans le domaine de la peinture décorative de bâtiment.
Le peintre entre en scène à un moment où, en Suisse, la peinture murale s’affirme comme un moyen privilégié d’expression identitaire nationale; il a ainsi été appelé à plusieurs reprises par les autorités fédérales, notamment en qualité de peintre-décorateur expérimenté et d’origine helvétique.

Karina QUEIJO, « Un chef-d’oeuvre pour modèle. La restauration des peintures murales de Montcherand (1902-1903) »

Autour de 1900, dans le cadre des restaurations des peintures murales médiévales en Suisse romande, se développe le souci de la préservation de l’authenticité des œuvres ou, du moins, de ce que l’on considère alors comme « authentique ». Paradoxalement, quand les décors peints découverts se révèlent trop lacunaires, on se permet non seulement de les compléter en reproduisant des motifs présents ailleurs dans le monument même, mais également en s’inspirant de décors issus d’autres monuments, plus ou moins voisins.
Une courte mise en contexte de la pratique de la copie lors de la restauration des monuments médiévaux permettra de comprendre pourquoi cette intervention est alors si largement répandue; l’analyse plus particulière du cas de l’église de Montcherand, dont le décor de l’abside est restitué en 1903 sur le modèle des peintures murales de l’église de Saint-Savin-sur-Gartempe en France – chef-d’œuvre de la peinture murale médiévale européenne – montrera à quel point les restaurations sont alors influencées par les études historiques en cours.

Monique FONTANNAZ & Fabienne HOFFMANN, « Du « capitaine tue tout » au vol d’hirondelles. Changement de décor à la Grand-Rue 9 à Moudon »

Par son architecture et son aménagement intérieur d’origine, la maison Grand-Rue 9-11 s’inscrit dans la bonne moyenne des demeures bourgeoises construites au milieu du XVIIIe siècle à Moudon. Les découvertes faites dans le cadre de la préparation du volume VIII des Monuments d’art et d’histoire du canton de Vaud et la récente restauration du décor de 1909 lui confèrent un intérêt nouveau. Elles offrent en effet une bonne illustration de l’évolution des goûts en matière de décor intérieur bourgeois entre 1749 et 1909.

Monique FONTANNAZ & Philippe JATON, « Nouvelles arcades gothiques mises au jour à la rue du Château 19 à Moudon »

Au moment de la rédaction du volume des Monuments d’art et d’histoire de la Suisse consacré à la ville de Moudon, la visite systématique des caves de la rue du Château fut l’une des recherches les plus passionnantes. Après avoir franchi le seuil de la porte en plein cintre s’ouvrant généreusement sur la rue, on descendait le large escalier couvert d’une belle voûte en berceau, puis on se trouvait dans un espace qui évoquait plus un édifice religieux qu’une cave des temps modernes.

Paul BISSEGGER, « Henry de Geymüller. Le monument historique, comme document et oeuvre d’art »

« Nous avons parlé du respect que l’on professe à Lausanne pour la mémoire de Viollet-le-Duc et, en effet, nulle part je n’ai rencontré quelque chose de pareil ; on ne veut, en quelque sorte, y voir que les côtés remarquables de sa nature, et on s’obstine généralement à être complètement aveugle sur ses nombreux défauts comme architecte et comme restaurateur. Il semble que l’on ne veuille pas croire qu’il a pu en avoir et que les travaux ordonnés par lui à la cathédrale ne sont dignes que de louange. Je n’en veux pour preuve que les trois articles de M. van Muyden publiés en 1891 dans la Gazette de Lausanne , sur les travaux de la cathédrale, dans lesquels, à côté d’un certain nombre d’observations peut-être fondées, il recommande de se tenir aux prescriptions de Viollet-le-Duc, avec une insistance digne d’une meilleure cause, et qui ne s’explique évidemment que par ce qu’il n’a pas encore eu le loisir de comparer, ni le gothique de l’invention de M. Viollet-le-Duc avec le gothique véritable, ni certaines théories de ses écrits avec la vérité des faits, ni sa manière d’agir, à la cathédrale de Lausanne, avec les principes élémentaires et fondamentaux de toute restauration consciencieuse. Il ne se doute pas de la légèreté incroyable des observations sur lesquelles parfois Viollet-le-Duc basait ses rapports, qui contenaient dès lors, on ne s’en étonnera plus, des erreurs vraiment énormes et parfois plaisantes. » (H. d. Geymüller, « Restauration de la rose de la cathédrale de Lausanne », 26 mars 1892)

Martine JAQUET, « Concilier sauvegarde et développement urbain: la protection du patrimoine bâti à l’échelle de la ville »

La sauvegarde du patrimoine est, en Suisse, l’affaire des cantons. Certaines villes ont cependant jugé utile de se pencher de plus près sur la question en créant des structures municipales de conservation des objets et ensembles patrimoniaux. C’est le cas de Lausanne, qui s’est dotée d’un délégué à la protection du patrimoine bâti. Cette initiative s’inscrit dans une réflexion plus large sur la signification de la protection du patrimoine à l’échelle locale et soulève un certain nombre d’enjeux quant à notre rapport à l’histoire et au contexte dans la ville d’aujourd’hui.