Situé à quatre kilomètres au nord-ouest de Lausanne, le château de Mézery abrite l’un des plus beaux salons peints du canton de Vaud. En 2011 et 2012, son nouveau propriétaire fait entièrement rénover le bâtiment et ses boiseries peintes sont conservées et restaurées par l’Atelier Saint-Dismas.
Classé au patrimoine depuis 1981, cet ensemble peint est constitué de 26 panneaux en bois de sapin formant un cycle de 19 scènes qui font pour la plupart référence aux divertissements de la noblesse de l’Ancien Régime, la danse, la musique et le théâtre d’une part, la promenade, la chasse et la pêche d’autre part. A ces thématiques s’ajoutent quelques scènes pastorales ou galantes et une scène militaire.
Auteur : MVD
Monique Fontannaz & Anna Pedrucci, « Château de Coppet. Histoire et archéologie: un état des connaissances »
Le château de Coppet compte parmi les châteaux classiques les plus imposants de Suisse romande avec celui de Prangins. Son aspect actuel paraît relativement homogène et résulte essentiellement des travaux de reconstruction effectués par Jean-Jacques Hogguer ; mais, malgré les apparences, la construction du château s’est échelonnée sur plus de quatre siècles (de la fin du XIIIe siècle à 1715-1720).
Les travaux de restauration systématique du château, qui touchent aujourd’hui à leur fin avec la campagne en cours sur les façades côté lac et Lausanne, ont permis d’en affiner la connaissance, grâce à la recherche d’archives, à la fouille et à l’analyse archéologique.
Dave Lüthi, « L’école-usine. L’Ecole des métiers de Lausanne. Chronique d’une (très) lente gestation »
En 1931, l’Ecole des métiers de Lausanne ouvre ses portes. Son architecture moderne est due à un quatuor d’architectes quelque peu dissonant, mené par Jacques Favarger ; structure en béton armé, toiture plate, rationalité du plan sont loués dans les revues d’architecture d’alors. Pourtant, il aura fallu un tiers de siècle (1897-1931) pour que le projet voie le jour : construire un établissement de formation pour les futurs ouvriers n’est pas une évidence au début du XXe siècle. Et, par conséquent, l’architecture choisie reflètera la conception qui prévaut alors pour ce genre de programme : il s’agit moins d’une école que d’une usine, préparant les élèves à leur future vie professionnelle.
Blaise CHRISTEN, « Les pièces musicales du château de Denens »
Le présent article se donne pour objectif d’illustrer la pratique musicale dans le milieu patricien du Pays de Vaud, à l’aide d’un fonds de partitions provenant du château de Denens, déposé en 1960 aux Archives Cantonales Vaudoises par M. Charles de Buren.
Helen BIERI THOMSON, « D’un inventaire à l’autre. Damas, indiennes et tapisseries au château de Prangins »
A la lumière de deux inventaires de biens, établis à quarante ans d’intervalle, cet article se propose d’étudier les tentures murales posées dans les salles de réception du château de Prangins au XVIIIe siècle et de voir comment le choix de celles-ci éclaire les stratégies de représentation des propriétaires. En effet, tout comme un mobilier raffiné, des portraits de famille ou des objets de valeur tels que lustres et miroirs, les étoffes dont on revêt les murs sont des signes de distinction.
Dave LÜTHI, « Portrait mobilier d’une famille patricienne. Le cadre de vie des Gingins au XVIIIe siècle : entre opulence contrôlée et obligation sociale »
Situé à proximité du Milieu du Monde, le château de La Sarraz est devenu pour un temps un centre de recherches approfondie sur le mobilier et les œuvres servant de décor à la vie quotidienne d’une famille patricienne sous l’Ancien Régime : les Gingins.
Bien que sporadiquement habité par la famille durant le XVIIIe siècle, le château abrite aujourd’hui dans ses salles une très importante collection d’objets mobiliers de cette époque (meubles, peintures, horloges, porcelaine, orfèvrerie, objets d’art, etc.) qui témoignent du train de vie aisé de certains de ses membres. Si ces objets ne se trouvaient pas à l’origine au château – ils y ont été rassemblés au XIXe siècle par les derniers descendants des Gingins –, la reconversion du bâtiment en « Musée romand » dès 1912 a permis de les mettre en scène dans des period rooms caractéristiques du temps, de manière à donner l’illusion qu’ils sont toujours à leur emplacement initial.
Nathalie DESARZENS, « De la résidence patricienne au musée. La maison Buttin-de-Loës à Grandvaux »
Ouverte au public en tant que musée depuis 1941 et classée « monument historique » en 1955, la maison Buttin-de-Loës à Grandvaux est encore fort peu connue.
Cet article se propose de retracer les grandes lignes de son histoire, du XVIe au XXe siècle, et de présenter les différents aménagements – notamment au niveau architectural et des décors peints – commandés par les propriétaires successifs, désireux de vivre dans une maison belle et confortable.
Brigitte PRADERVAND, « Décors des hôtels de ville régionaux. Découverte des tableaux du XVIIe siècle de l’hôtel de ville d’Yverdon »
L’hôtel de ville d’Yverdon conserve plusieurs œuvres sur toiles, exposées actuellement dans la salle de la Municipalité. La découverte récente de six panneaux dans les combles, aux sujets très diversifiés, vient enrichir considérablement le corpus des œuvres.
La période à laquelle remonte les panneaux, le XVIIe siècle, est particulièrement faste pour les décors peints. Les hôtels de ville régionaux en particulier en conservent d’intéressants témoins, tant sur le plan stylistique que sur le plan symbolique, les œuvres commandées étant destinées à montrer des exemples édifiants pour les magistrats en charge du pouvoir. Les peintres, que l’introduction de la Réforme avait éloignés des églises, exercèrent leur art désormais dans le domaine municipal ou dans les maisons privées.
Alessandra PANIGADA, « Sauver Lavaux? Jean-Pierre Vouga (1907-2006) et la patrimonialisation du paysage vaudois »
Jean-Pierre Vouga est l’un des acteurs qui ont joué un rôle important dans la construction patrimoniale de Lavaux, dont le classement dans la liste des biens de l’Unesco en 2007 ne représente que la dernière étape.
Dans son rôle d’architecte de l’Etat de Vaud, Jean-Pierre Vouga participe en première ligne à l’affirmation de la pensée aménagiste en Suisse romande et à la promotion et mise en œuvre d’une « nouvelle politique cantonale en matière d’aménagement du territoire », avec l’idée fondamentale que le sol et l’espace sont des biens communs, des ressources matérielles et identitaires pour toute collectivité.
Béatrice LOVIS, « Le théâtre de Martheray par Alexandre Perregaux (1803-1805), ou La laborieuse entreprise »
De nombreux Lausannois se souviennent encore de l’ancienne chapelle de l’Eglise libre, sise à la rue Langallerie n° 5 à quelques pas du pont Bessières, avant qu’elle ne soit démolie en 1969 pour faire place à un centre commercial. Peu d’entre eux savent cependant que cet édifice fut à l’origine un théâtre, le premier théâtre en pierre construit dans le chef-lieu du Canton de Vaud, inauguré le 15 novembre 1804. L’histoire de cette salle de spectacle étant largement méconnue, notre étude souhaite retracer les circonstances de sa construction, ainsi que les principales tractations et transformations dont elle a fait l’objet, avant de fermer définitivement ses portes en 1860.
Gilles PROD’HOM, « Le décor du salon de la maison du Pommier 7 à Neuchâtel: une oeuvre totale de l’ébéniste vaudois Pierre Abraham Guignard »
Situe?e au pied du cha?teau de Neuchâtel, la maison de la rue du Pommier 7 a conserve? une partie de son ame?nagement inte?rieur du XVIIIe sie?cle, en particulier le de?cor du salon, un ensemble de boiseries et de mobilier Louis XVI remarquablement conserve?. Le fonds du peintre Maximilien de Meuron, de?pose? aux Archives d’Etat de Neuchâtel, contient plusieurs pie?ces relatives aux travaux effectue?s par son pe?re Pierre-Henri, proprie?taire de la mai- son de?s 1775. Ces documents permettent de mieux e?clairer la créations du de?cor du salon, ainsi que d’esquisser la carrie?re de son auteur prèsume?, le menuisier, e?be?niste et de?corateur vaudois Pierre-Abraham Guignard.
Anna PEDRUCCI & Olivier FEIHL (ARCHEOTECH), « Une nouvelle cheminée gothique découverte en vol »
Les relevés du Prieuré, de la Maison Pulliérane et de la Villa romaine, demandés par la Commune de Pully dans le cadre d’un projet de réhabilitation des bâtiments, ont permis la découverte d’une souche de cheminée, vraisemblablement gothique, jusqu’alors non répertoriée. Le survol des bâtiments au moyen d’un drone, nouvelle technique de prises de vue expérimentée par Archéotech SA pour le relevé des parties inaccessibles des bâtiments, a révélé que la cheminée située sur le pan sud de la toiture du Prieuré présente des caractéristiques qui permettent de la rattacher à la typologie des cheminées médiévales.
Denis DECRAUSAZ, « La découverte de peintures murales au château de La Sarraz: un dossier à suivre »
A la suite d’une inondation survenue au château de la Sarraz entre le 26 et le 27 février 2012, le retrait des boiseries du Grand Salon a révélé la présence de plusieurs fragments de peintures murales. La richesse de ces dernières ainsi que l’ampleur des dégâts causés par l’eau ont nécessité la mise en place d’une équipe pluridisciplinaire, qui travaille actuellement à la protection et la documentation de ces précieux témoins de l’histoire de l’art régional.
Martine JAQUET, « Quartier divers : le Vallon, entre patrimoine et mémoire »
Le quartier du Vallon retrouve une certaine actualité dans les préoccupations urbaines lausannoises. En effet, la démolition de l’usine d’incinération de ordures ménagères (UIOM) consécutive à la mise en service de Tridel dégage un important potentiel constructible dans ce quartier, longtemps menacé par des projets routiers, certains de grande envergure.
La Commune de Lausanne, par son service d’urbanisme, a entrepris une importante réflexion sur l’avenir du Vallon ; elle a engagé une démarche participative à laquelle ont été associés les habitants du quartier et ses usagers, en particulier celles et ceux qui y travaillent et y développent des activités, notamment culturelles ou sociales.
ARHAM, « Patrimoine hors service. Un colloque organisé par l’Arham le 7 octobre 2011, à Lausanne »
Quelles sont les méthodes aujourd’hui appliquées en matière de conservation et de restauration des constructions à fonction utilitaire, qu’il s’agisse de sites industriels, de bâtiments ruraux ou d’équipements ? Alors que l’intérêt patrimonial de ces objets a réussi à s’imposer au cours du XXe siècle, quels sont les nouveaux enjeux auxquels est confrontée la préservation de ce type de constructions dont l’identification, la valorisation et la réhabilitation demeurent toujours problématiques ? En vue de faire un état de la situation, l’Association romande des historiennes et des historiens de l’art monumental a organisé le vendredi 7 octobre 2011 à Lausanne un colloque intitulé « Patrimoine hors service. Questions de valeur patrimoniale et de conservation des constructions à fonction utilitaire ».
Dave LUTHI, « Enseignement Architecture & Patrimoine: projets en cours et à venir »
Fondé en 1972 sous le nom d’Histoire de l’art monumental régional, l’enseignement d’Architecture & Patrimoine est aujourd’hui quarantenaire, l’âge (vraiment) adulte! Un colloque a été organisé à cette occasion les 25 et 26 octobre pour célébrer cette longévité mais aussi pour réfléchir aux enjeux actuels de la recherche sur le patrimoine régional en Suisse.
Catherine SCHMUTZ-NICOD & Julian JAMES, « Décors « Belle Epoque ». De la réhabilitation à la restauration. L’exemple du peintre-décorateur Otto Haberer-Sinner (1866-1941) ».
A la faveur de la renaissance des arts décoratifs initiée à partir des années 1860 par un vaste Aesthetic Movement dans le Royaume-Uni, un nouveau courant s’impose peu à peu en Europe. Au nom du «culte de la beauté», les arts décoratifs envahissent les maisons, des modestes cottages aux habitations bourgeoises, ainsi que les lieux publics.
En Suisse, Otto Haberer représente l’un des personnages-phares de sa génération. En effet, il a été considéré en son temps comme un véritable spécialiste de décors d’hôtels et d’églises. Très souvent mandaté pour des projets d’envergure, implanté dans plusieurs villes, il a travaillé autant en Suisse romande qu’en Suisse alémanique et dans les Grisons, mais également en Allemagne, en Autriche et en Espagne, associant en virtuose des ornements architecturaux à des éléments floraux très réalistes, finement exécutés, et des personnages présentés en des raccourcis vertigineux, le plus souvent des femmes aux vêtements fluides et mouvementés, inspirés des maîtres baroques.
Tamara ROBBIANI, « Marcel Chollet, un peintre-décorateur méconnu autour de 1900 »
Oublié de nos jours, Marcel Chollet (1855-1924) était bien connu et apprécié à son époque, tant pour ses œuvres de chevalet, que pour ses travaux dans le domaine de la peinture décorative de bâtiment.
Le peintre entre en scène à un moment où, en Suisse, la peinture murale s’affirme comme un moyen privilégié d’expression identitaire nationale; il a ainsi été appelé à plusieurs reprises par les autorités fédérales, notamment en qualité de peintre-décorateur expérimenté et d’origine helvétique.
Wally DE MARCO, « L’art de la ferronnerie à Lausanne autour de 1900. Artisans et techniques »
Lausanne recèle des trésors inattendus au détour de ses rues. La ville a bénéficié d’un essor considérable au tournant des XIXe et XXe siècles et, en raison de l’accroissement de sa population – elle quadruple de 1850 à 1910 –, quelques 1500 maisons particulières voient le jour entre 1890 et 1910. L’architecture s’accompagne presque immanquablement de décors métalliques: ils sont l’objet de cette étude.
La profession de ferronnier s’inscrit dans une très ancienne tradition. Les gestes ont peu évolué, bien que les machines facilitent sa tâche grâce à la puissance motrice des presses hydrauliques et des pilons qui rendent le forgeage moins pénible et plus rapide. Le métier s’apprend dans les ateliers, par la pratique quotidienne.
Chloé MOREND, « Pédagogie et architecture: l’âge heureux du Heimatstil. L’exemple de L’Educateur »
La grande abondance d’écoles Heimatstil dans le canton de Vaud, et plus largement en Suisse, est loin d’être un hasard. Elle est due à la rencontre et à l’entente parfaite entre les idées des architectes du Heimatschutz et celles des pédagogues; ils développent une même vision de ce que doit être une école, c’est-à-dire un milieu esthétique où tout doit contribuer à éveiller chez l’enfant le sens du « Beau suisse ».
La revue hebdomadaire de L’Educateur, bien que publiée à Lausanne et souvent centrée sur le canton de Vaud, était une référence pour l’ensemble de la Suisse romande. Elle a accordé une véritable place à l’architecture dans l’éducation des enfants et a même proposé une réception des écoles Heimatstil bâties.