Helen BIERI THOMSON, « D’un inventaire à l’autre. Damas, indiennes et tapisseries au château de Prangins »

A la lumière de deux inventaires de biens, établis à quarante ans d’intervalle, cet article se propose d’étudier les tentures murales posées dans les salles de réception du château de Prangins au XVIIIe siècle et de voir comment le choix de celles-ci éclaire les stratégies de représentation des propriétaires. En effet, tout comme un mobilier raffiné, des portraits de famille ou des objets de valeur tels que lustres et miroirs, les étoffes dont on revêt les murs sont des signes de distinction.

Dave LÜTHI, « Portrait mobilier d’une famille patricienne. Le cadre de vie des Gingins au XVIIIe siècle : entre opulence contrôlée et obligation sociale »

Situé à proximité du Milieu du Monde, le château de La Sarraz est devenu pour un temps un centre de recherches approfondie sur le mobilier et les œuvres servant de décor à la vie quotidienne d’une famille patricienne sous l’Ancien Régime : les Gingins.
Bien que sporadiquement habité par la famille durant le XVIIIe siècle, le château abrite aujourd’hui dans ses salles une très importante collection d’objets mobiliers de cette époque (meubles, peintures, horloges, porcelaine, orfèvrerie, objets d’art, etc.) qui témoignent du train de vie aisé de certains de ses membres. Si ces objets ne se trouvaient pas à l’origine au château – ils y ont été rassemblés au XIXe siècle par les derniers descendants des Gingins –, la reconversion du bâtiment en « Musée romand » dès 1912 a permis de les mettre en scène dans des period rooms caractéristiques du temps, de manière à donner l’illusion qu’ils sont toujours à leur emplacement initial.

 

Gilles PROD’HOM, « Le décor du salon de la maison du Pommier 7 à Neuchâtel: une oeuvre totale de l’ébéniste vaudois Pierre Abraham Guignard »

Situe?e au pied du cha?teau de Neuchâtel, la maison de la rue du Pommier 7 a conserve? une partie de son ame?nagement inte?rieur du XVIIIe sie?cle, en particulier le de?cor du salon, un ensemble de boiseries et de mobilier Louis XVI remarquablement conserve?. Le fonds du peintre Maximilien de Meuron, de?pose? aux Archives d’Etat de Neuchâtel, contient plusieurs pie?ces relatives aux travaux effectue?s par son pe?re Pierre-Henri, proprie?taire de la mai- son de?s 1775. Ces documents permettent de mieux e?clairer la créations du de?cor du salon, ainsi que d’esquisser la carrie?re de son auteur prèsume?, le menuisier, e?be?niste et de?corateur vaudois Pierre-Abraham Guignard.

Dave LUTHI, « Enseignement Architecture & Patrimoine: projets en cours et à venir »

Fondé en 1972 sous le nom d’Histoire de l’art monumental régional, l’enseignement d’Architecture & Patrimoine est aujourd’hui quarantenaire, l’âge (vraiment) adulte! Un colloque a été organisé à cette occasion les 25 et 26 octobre pour célébrer cette longévité mais aussi pour réfléchir aux enjeux actuels de la recherche sur le patrimoine régional en Suisse.

Wally DE MARCO, « L’art de la ferronnerie à Lausanne autour de 1900. Artisans et techniques »

Lausanne recèle des trésors inattendus au détour de ses rues. La ville a bénéficié d’un essor considérable au tournant des XIXe et XXe siècles et, en raison de l’accroissement de sa population – elle quadruple de 1850 à 1910 –, quelques 1500 maisons particulières voient le jour entre 1890 et 1910. L’architecture s’accompagne presque immanquablement de décors métalliques: ils sont l’objet de cette étude.
La profession de ferronnier s’inscrit dans une très ancienne tradition. Les gestes ont peu évolué, bien que les machines facilitent sa tâche grâce à la puissance motrice des presses hydrauliques et des pilons qui rendent le forgeage moins pénible et plus rapide. Le métier s’apprend dans les ateliers, par la pratique quotidienne.

« « Qu’est-ce que l’Art Nouveau? ». Des apprentis vaudois à l’Exposition universelle de 1900 à Paris », sources présentées par Dave Lüthi.

Deux apprentis menuisier et tapissier vont visiter l’Exposition universelle de Paris en 1900, grâce à une subvention de l’Etat de Vaud. Dans de petits cahiers manuscrits, ils livrent une vision étonnamment clairvoyante de l’art de leur l’époque. Une source inédite, publiée et présentée par Dave Lüthi.

Patricia BRAND, « Une remarquable channe en étain pour aborder l’histoire de la corporation des drapiers d’Yverdon (XVIe-XVIIIe siècles) »

Le Musée d’Yverdon et région conserve dans ses collections une remarquable channe en étain de 1680 ayant appartenu à la corporation des drapiers d’Yverdon. Acquise par le musée en 1992, cette pièce permet d’évoquer une page encore peu connue de l’histoire économique d’Yverdon à l’époque préindustrielle et plus particulièrement celle de l’industrie drapière .
En 2004, un mémoire de licence sur une manufacture de laine yverdonnoise à la fin du XVIIe siècle a permis une première approche de ce thème; par la suite, le travail d’inventaire des collections d’histoire du Musée d’Yverdon et région pour lequel l’auteure de l’article a été mandatée a suscité un nouvel intérêt pour cette channe. C’est ainsi qu’il est possible aujourd’hui de présenter les grandes lignes de cet intéressant chapitre de l’histoire yverdonnoise.