La littérature peut-elle parler du travail matériel ?
Parler d’une « littérature du travail », n’est-ce pas en soi un oxymore, une contradiction dans les termes ? Pourquoi, en effet, la littérature, envisagée comme activité esthétique par excellence, en viendrait-elle à prendre pour objet le travail ? Quelle importance les écrivains contemporains accordent-ils à la besogne quotidienne, aux gestes banals, aux lieux triviaux que sont l’usine et les locaux d’entreprise ? Pourquoi s’intéresser aux univers de travail pourtant éloignés du labeur d’écrivain ?
Si l’on admet le postulat d’une séparation entre le fait social du travail et les écrivains, on peut dès lors se demander comment ces derniers peuvent prétendre dire ou écrire le travail. Cet essai de Vivien Poltier, issu de son mémoire de Master en Section de français, développe une réflexion sur les difficultés éthiques, sociales et politiques auxquelles font face les écrivains qui prennent pour objet le monde du travail.
Axée sur l’analyse de trois ouvrages contemporains – Les Fils conducteurs de Guillaume Poix (2017), Le Quai de Ouistreham de Florence Aubenas (2010) et Le Laminoir de Jean-Pierre Martin (1995) –, cette étude explore les textes comme des configurations problématiques, traversées par des tensions qui se cristallisent au cœur de la représentation du travail.
Vivien Poltier, Une contradiction fondamentale dans la littérature du travail. Les spectres du conflit dans la littérature contemporaine (1980-2020), postface de Marta Caraion, Lausanne, Archipel, vol. 30, coll. «Essais», 2021.
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Vivien Poltier