En traduisant en anglais les Histoires ou Contes du temps passé (1697) de Charles Perrault, Angela Carter (1940-1992) a cherché à moderniser la langue et le message des contes avant de réécrire plusieurs d’entre eux pour sa propre collection de contes dans The Bloody Chamber (1979).
Martine Hennard Dutheil de la Rochère (Section d’anglais) montre comment ce projet de traduction a eu un impact significatif sur la propre pratique d’écriture de la romancière anglaise. L’auteure analyse les liens spécifiques entre la traduction des contes de Perrault par Carter et ses propres versions dans The Bloody Chamber. Elle y étudie notamment les récits du Chaperon Rouge, de Barbe Bleue, du Chat Botté, de La Belle et la Bête (d’après Beaumont), de La Belle au Bois Dormant et de Cendrillon.
Alors que la critique voit dans la démarche de Carter la volonté de subvertir les contes de fées classiques, cet ouvrage défend que la romancière retravaille ces « fables de l’expérience » dans une visée féministe qui fait de la lecture un outil d’émancipation.
Martine Hennard Dutheil de la Rochère, Reading, Translating, Rewriting : Angela Carter’s Translational Poetics, Detroit, Wayne State University Press, 2013.