De nos jours, deux disciplines se partagent l’étude du ou des rêve(s) : les neurosciences et la psychanalyse. Tandis que celles-là délaissent volontairement le contenu du rêve pour ne plus s’intéresser qu’à l’activité cérébrale durant le sommeil, celle-ci ne se préoccupe que du plaisir qu’il signifierait. Faute d’y chercher autre chose, on ne trouve donc plus aujourd’hui dans nos rêves qu’un souhait déformé – peut-être même n’y a-t-il plus rien d’autre à y trouver.
Cette situation s’est cristallisée au tournant du XXe siècle, cependant qu’une alternative était esquissée, en marge de ce dilemme désenchanté, non par des psychologues ou des médecins de métier, mais par deux écrivains qui ont partagé un penchant de jeunesse pour les spéculations onirologiques : Maurice Maeterlinck et Alfred Jarry. Chacun d’eux a contribué sans le savoir à l’élaboration d’une théorie du rêve qui n’a finalement jamais vu le jour ; une théorie dont l’histoire – si tant est qu’elle soit possible – n’est faite que d’avortements et de recommencements.
L’ouvrage de Michael Roelli est issu de son mémoire de master à la Section de français de la Faculté des lettres.
Michael Roelli, La science plus immédiate du rêve. Esquisses littéraires d’une théorie qui n’aura jamais vu le jour, postface de Christophe Imperiali, Lausanne, Archipel, vol. 26, coll. « Essais », 2018.