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Alessia Bottani
« L’année 1946 a été, dans toute l’Europe, celle du triomphe des ciné-clubs. Ils se multipliaient, ils gagnaient les petites villes, ils répondaient au besoin d’effacer les privations du temps de guerre et de retourner à l’âge d’or du cinéma. Pour les cinémathèques, ils représentaient le contact avec le public et une fenêtre ouverte sur le monde. […] On a du mal à réaliser combien le débat était brûlant au lendemain de la guerre. Ciné-clubs, cinémathèques : même combat. Il y avait là une honnêteté profonde et un besoin d’action commune, de culture de masse, de progrès social qui était sans doute une illusion, mais qui a fait de cette époque, comme le Front Populaire ou le Printemps de Prague, un moment privilégié de l’Histoire ». (Raymond Borde, Les cinémathèques)1
La complexité des liens entre histoires des ciné-clubs et des cinémathèques a été souvent commentée. Dans quelques cas célèbres, le rapport fut de l’ordre de la gestation, comme à Paris où le Cercle du Cinéma constitua le socle de la Cinémathèque française (1936)2, ou à Bruxelles où le Club de l’Ecran engendra la Cinémathèque de Belgique (1938)3. Les origines de la Cinémathèque suisse présentent une légère variante par rapport à ce « schéma ». Fondée à Lausanne en 1948, elle doit indirectement son existence à un club créé au début des années 1930 mais dans une tout autre région du pays, le Bon Film de Bâle4. En effet, c’est en son sein qu’a pris corps le premier projet d’Archives cinématographiques suisses (1943) dont la Cinémathèque suisse reprend, très officiellement, l’héritage spirituel et matériel cinq ans plus tard. Entretemps, un Ciné-club aura également vu le jour à Lausanne (1946), qui jouera un rôle décisif dans le transfert des Archives bâloises à Lausanne et la fondation de la Cinémathèque suisse.
Pour comprendre les relations entre ces deux associations-clés de la vie culturelle et cinématographique lausannoise et poser des jalons afin d’en déterminer les spécificités, nous avons voulu remonter aux origines. Les débuts du Ciné-club de Lausanne sont peu connus, tout comme la manière dont son activité et ses acteurs interagissent avec la Cinémathèque dans sa période de mise en place. En retraçant les étapes initiales du club et en se limitant aux cinq premières saisons (1946-1951), marquées par la naissance de la Cinémathèque et par la double « gouvernance » de Claude Emery –, nous nous efforcerons de repérer les points de rencontre et les lignes de partage entre lesquels s’écriront, vingt années durant, des histoires communes… et néanmoins distinctes.
Récits et souvenirs
Freddy Buache a souvent évoqué comment Henri Langlois, secrétaire général de la Cinémathèque française, maître d’œuvre de l’exposition Images du cinéma français à l’automne 1945, aurait profité de son séjour à Lausanne pour inciter quelques jeunes gens à créer un ciné-club dans leur ville5. A cette date, il n’existe en Suisse que quelques clubs, concentrés dans les cantons alémaniques ; en terre francophone, seule la Guilde du film de Neuchâtel (°1940) est alors active. Un an plus tard, Genève et La Chaux-de-Fonds renouent avec des expériences tentées dans les décennies précédentes, et Lausanne rejoint un mouvement qui s’étend vite dans tout le pays. Langlois connaît alors très bien les animateurs du Bon Film à Bâle dont plusieurs membres ont fondé les Archives cinématographiques suisses et auxquels il prodigue de nombreux conseils dès la mise en place de l’institution. Il est en rapports réguliers avec eux, leur fournit des films et leur en emprunte.
Trois précieux documents conservés dans le Fonds René Favre de la Cinémathèque suisse permettent de retracer la constitution et le lancement du club lausannois. Le premier, signé Pierre-V.[Vincent] Deluz, premier secrétaire du CCL, est constitué de huit pages manuscrites non datées, qu’on peut situer aux alentours de février 19476 ; il y récapitule en détail les contacts et démarches entreprises depuis le début et explique les divers aspects organisationnels, sous forme de conseils adressés en particulier « aux remplaçants Denoréaz et Emery »7. Le deuxième document (incomplet), trois pages ayant pour titre « Guide et Mémoire à l’Usage des Remplaçants au Secrétariat », n’est ni signé ni daté, mais pourrait, d’après son contenu, remonter à la même période que le premier, et être attribué au même Deluz8. Le troisième, intitulé « Notices sur la Fondation du C.C.L. », est un bref résumé daté de février 1948, que Deluz rédige au moment de sa démission du Comité et qu’il signe comme « ex-secrétaire »9.
« Certifié peut-être exact »
Selon les « Notices » de Deluz, l’initiative de la création du CCL reviendrait à Henri Ramseyer, qui aurait écrit, début 1946, au magazine Ciné-suisse pour connaître la marche à suivre. Il aurait, par la suite, été contacté par quatre lecteurs : André Burnand, Raymond Rochat, Renato della Torre et Deluz lui-même. C’est ce petit groupe qui donne naissance au Ciné-club de Lausanne, officiellement fondé le 8 juin 1946, lors d’une réunion organisée la veille.
Si l’on croise ce récit avec le courrier des lecteurs de Ciné-suisse, on trouve en effet plusieurs échanges concernant la création d’un ciné-club à Lausanne dans les premiers mois de l’année 1946. La toute première lettre est cependant le fait d’un certain « Alexis », avec lequel Ramseyer demande à entrer en contact quelques mois plus tard. La revue joue donc les intermédiaires via sa rubrique « On répond », suggérant au premier de s’informer auprès du « Film-Club de Zurich », et relayant quelque temps après l’appel du second : « M. H. Ramseyer, Trois-Rois 7, à Lausanne […] désirerait entrer en contact avec “Alexis”, correspondant lausannois auquel il fut répondu dans le no 269, ou avec tout autre lausannois s’intéressant, comme lui, à la fondation d’un ciné-club » (fig. 1). Mais aucun « Alexis » ne figure sous ce prénom peut-être d’emprunt, dans les premières archives du CCL ; son identité reste mystérieuse et Deluz n’en fait pas mention. Il est vrai que ce dernier a lui-même relativisé ses propres souvenirs en paraphant son texte d’un « Certifié peut-être exact par l’ex-secrétaire », savoureuse mention renvoyant l’historien à la subjectivité du témoignage.
Premières démarches
On ignore si les fondateurs du CCL ont suivi le conseil de Ciné-Suisse et pris contact avec le club zurichois. Ils écrivent en tout cas à son homologue bâlois Le Bon Film10, un des plus anciens clubs du pays, lié aux Archives cinématographiques suisses (Schweizerisches Filmarchiv) dont le siège est alors à Bâle. C’est Peter Bächlin, secrétaire des Archives et lui-même membre du Bon Film, qui les encourage en ce sens, en réponse à une lettre du CCL datée du 1er juin11. Trois semaines plus tard, le 21 juin 1946, l’Assemblée générale constitutive du CCL réunit, d’après Deluz, une quinzaine de participants à l’Hôtel de la Paix – parmi lesquels Jean-Pierre Moulin, promis à une longue carrière de journaliste de presse et de radio, écrivain et chansonnier en France12. Un comité, présidé par Henri Ramseyer, est alors désigné13.
A partir de ce mois de juin 1946, le CCL effectue ses premières démarches afin de mettre en place son activité, c’est-à-dire trouver une salle et obtenir des films ainsi que l’autorisation de les diffuser. La requête d’une patente auprès du Département de Justice et Police de la Ville laisse entrevoir aux animateurs le fonctionnement de la censure… et, déjà, les moyens de la contourner14. Sur un autre plan, les échanges qu’ils instaurent avec les Archives bâloises et l’Association cinématographique suisse romande (ACSR) sont essentiels à la mise en route du club.
Au lendemain de la première Assemblée générale du CCL, Pierre-V. Deluz demande aux Archives la liste des copies disponibles en vue de l’organisation d’une semaine du film à Lausanne en septembre15. Peter Bächlin temporise et insiste pour connaître d’abord les statuts du club et ses conditions de projection. Le CCL s’exécute début juillet16. Mais la réponse de Bâle se fait attendre près de trois mois : en octobre, les Archives acceptent enfin de louer des copies au CCL sous réserve d’un accord préalable de l’ACSR, et sous condition de séances à huis clos réservées aux adhérents du club, sans vente de billets.
Entretemps, le CCL a trouvé bon accueil auprès de Charles Jung, directeur de la Maison du Peuple et membre de l’ACSR, auquel Deluz reconnaît un rôle central. C’est dans ses murs que le CCL est officiellement inauguré le 28 octobre avec A nous la liberté de René Clair17. Le soutien de Jung est indispensable au CCL car les projections ne peuvent se tenir sans l’aval de l’ACSR. Son secrétaire, Maître Rey-Willer, donne son accord pour la projection, le 25 novembre à la Maison du Peuple, de Birth of a Nation (Naissance d’une nation) de Griffith, film proposé par les Archives bâloises et issu de leurs collections – dont la copie donnera d’ailleurs du fil à retordre à l’opérateur18.
La saison 1946-1947
Ce premier accord, fruit de longues tractations tripartites, entre le CCL, les Archives bâloises et les défenseurs des salles romandes se situe dans un contexte de fortes tensions entre Archives d’un côté, exploitants et distributeurs de l’autre, qui explique en partie les atermoiements de Peter Bächlin à l’égard des clubs au cours de ce dernier trimestre de l’année 1946. En tant que membres de la Fédération internationale des Archives du film (FIAF), les Archives bâloises sont alors le seul organe en Suisse autorisé à assurer la liaison avec les cinémathèques étrangères et à procurer aux clubs, par ce biais, des copies de classiques convoités. Mais d’après le « Guide et Mémoire à l’Usage des Remplaçants au Secrétariat », les premiers échanges du CCL avec les Archives bâloises sont laborieux : retards de courriers, malentendus, gestion chaotique de la correspondance et des copies. « Bâle nous semble […] entièrement désorganisé » conclut l’auteur. Cependant, d’autres raisons pèsent sur cette confusion initiale : la communication entre les Archives et la Cinémathèque française, principale pourvoyeuse de copies, n’est pas toujours fluide, et les Archives traversent par ailleurs une période de transition avec d’importants changements d’organigramme19.
Dans le courant de la saison 1946-1947, tandis que la collaboration entre Paris et Bâle permet progressivement une offre de copies de la Cinémathèque française à destination des clubs suisses20, à Lausanne, les animateurs du tout nouveau CCL entreprennent sans attendre une série de démarches afin d’obtenir des titres et de mettre sur pied des séances : tour à tour, les membres du comité sollicitent les légations américaine et britannique à Berne, les distributeurs (DFG, Elite-Film, Monopol-Films, 20th Century Fox, Emelka), ou des personnalités telles qu’André Bazin et André Gide.
Le programme de la première saison du CCL témoigne à la fois de la recherche de classiques du cinéma mondial et de la variété des contacts entrepris : y figurent entre autres Sous les toits de Paris (loué à l’ex-directeur de la société Ciné-Office) (fig. 3), Mädchen in Uniform (Jeunes filles en uniforme) (copie sans sous-titres fournie par Elite-Film), M (le Maudit) (Emelka ?), Boudu sauvé des eaux et Un chien andalou (copies de la Cinémathèque française transmises par les Archives cinématographiques suisses) ou Drôle de drame (Rex Film)21.
Comité
Très vite, René Dasen, puis Claude Emery, René Favre et Michel Denoréaz22, notamment, rejoignent l’organisation du club. Les nouveaux arrivés prennent bientôt la relève, plusieurs fondateurs quittant Lausanne pour mener à bien leur carrière (Ramseyer s’installe comme photographe à Payerne, Della Torre sera ingénieur en Italie, et Moulin correspondant de presse à Paris). A la fin de l’année 1946, le CCL passe sous la présidence du typographe André Burnand. A ce moment, le club ne compte qu’une cinquantaine de membres23, ce dont s’inquiète le secrétaire Deluz lors d’une réunion avec les autres ciné-clubs romands : « Faire une monstre campagne de propagande par les journaux et la radio. (Le ciné-club de Genève est en train d’arranger une émission hebdomadaire de critique de film pour chaque lundi). Le ciné-club de Lausanne est en immense retard sur les 3 autres clubs, par le nombre de ses membres (360 à Genève, 200 à La Chaux-de-Fonds, 300-500 à Neuchâtel) »24.
Malgré tout, le club attire rapidement ceux qui, à Lausanne, s’intéressent ou touchent déjà au cinéma. Se regroupe et se constitue ainsi autour de lui un petit réseau sur lequel se construira, en partie, la Cinémathèque suisse. Deluz cite, par exemple, pour la présentation des séances en cas d’absence de René Dasen, animateur attitré, les noms de Georges Duplain, critique cinématographique à la Gazette de Lausanne, et d’Emile Grêt, rédacteur à Ciné-suisse25. Le soutien de plusieurs journalistes spécialistes de cinéma (Duplain, Dasen, mais aussi Jean Nicollier, Jean-Pierre Thevoz) lui est acquis. Il se maintient voire se renforce au moment de la création de la Cinémathèque suisse.
Claude Emery et la Cinémathèque suisse
Après le départ d’André Burnand en mai 1947, Claude Emery accède à la Présidence du CCL et prend en charge la programmation de la deuxième saison. Le système mis en place par les Archives cinématographiques suisses avec l’appui de la Cinémathèque française se consolide, et le CCL présente, entre autres copies venant de Paris, Der Blaue Engel (L’Ange bleu), La Chienne, Jeanne d’Arc, Gösta Berling et un programme de Primitifs français. Les Archives procurent également une copie du Kid grâce à la Cineteca italiana, et organisent une tournée de conférences du documentariste anglais Basil Wright, qui fait étape à Lausanne en janvier 1948. D’autre part, poursuivant ses propres négociations, le CCL loue notamment une copie de Lifeboat d’Hitchcock à la 20th Century Fox, et propose une séance de films d’animation autour de Ji?í Trnka via l’Ambassade de Tchécoslovaquie.
Au cours de la saison 1947-1948, le fonctionnaire des PTT Claude Emery s’initie donc aux rouages de la programmation et engage ses premiers échanges avec les Archives bâloises.
En février 1948, il succède à Jean Borel à la Présidence de la Fédération suisse des Guildes du film et des ciné-clubs (FSGFCC)26. C’est à ce titre qu’il négocie, à partir de l’été, le transfert à Lausanne des Archives cinématographiques suisses dont la survie paraît menacée. A l’automne, en l’attente d’une décision sur le sort de l’institution, il se voit confier par les autorités bâloises l’intérim du secrétariat des Archives et gère, à ce titre, l’expédition des copies aux ciné-clubs suisses.
En quelques mois, grâce aux multiples casquettes de son entreprenant président, le CCL se retrouve ainsi sur le devant de la petite scène cinématographique suisse. Son histoire sera désormais étroitement liée à celle de l’association Cinémathèque suisse qui voit le jour en novembre 1948, et dont Claude Emery est le premier directeur. Au début, l’idée d’une fusion semble même avoir traversé l’esprit d’Emery – qui envisage aussi de réunir la Cinémathèque et la FSGFCC en une seule et même organisation27. S’il finit par y renoncer28, l’indépendance proclamée semble surtout d’ordre statutaire, tant les équipes sont liées. Sur les neuf membres fondateurs de la Cinémathèque, trois font partie du Comité du CCL (René Dasen, Claude Emery, René Favre), et trois autres en sont adhérents (Raymond A. Bech, Albert Mermoud, Jean-Pierre Vouga). De plus, outre Emery, un autre homme-clé est activement engagé dans la gestion des deux associations : René Favre, trésorier (et vice-président) du CCL et… de la Cinémathèque.
Comment qualifier les liens du CCL et de la Cinémathèque suisse nouvellement créée ? Peut-on parler « d’émanation » ? En effet, le Comité du CCL n’a jamais élaboré de projet de cinémathèque à proprement parler – nulle trace de discussions en ce sens –, d’autant que des Archives existaient déjà, à Bâle, au moment de sa constitution. Cependant, l’idée de venir en aide aux Archives bâloises et de les transférer à Lausanne est bien à mettre au crédit des hommes qui, à ce moment, présidaient au sort du club : Emery, Favre, peut-être Dasen – sans compter d’autres interlocuteurs « externes » tels Henri Langlois. D’autre part, ce n’est certes pas au nom du CCL qu’Emery négocie la reprise des Archives bâloises, mais à celui de la FSGFCC ; toutefois, l’activité du club en ville de Lausanne depuis 1946 a donné au projet un ancrage local déterminant, dans la mesure où il fallait rallier le soutien des autorités municipales, seuls partenaires reconnus par les autorités du Canton de Bâle-Ville pour traiter d’une éventuelle cession. Ainsi, sans être une « création » ex nihilo du CCL, la Cinémathèque suisse doit grandement sa fondation à Lausanne au club et à ses animateurs – même si d’autres acteurs importants sont également à prendre en compte dans ce qui fut un processus complexe.
A ses débuts, la Cinémathèque ne dispose pas de lieu ni de mandat de projection ; le CCL constituera en quelque sorte sa vitrine, tout en bénéficiant à son tour d’une attention accrue du fait de ses liens privilégiés avec l’institution, fût-elle encore embryonnaire. Dès lors, les séances seront organisées tantôt en collaboration, comme celles avec invitation (Jean Painlevé), tantôt sous une étiquette unique, celle du CCL. Et par l’entremise du très consciencieux René Favre, bien des acrobaties comptables achèveront de sceller l’union entre les deux associations, le CCL mettant d’emblée les maigres ressources obtenues par la location de films à la disposition de la Cinémathèque qui, en ces temps initiaux, manque cruellement de liquidités29.
Celle-ci commence véritablement à se mettre en route avec le déménagement des Archives bâloises à Lausanne en mai 1949. Dès l’été, forte des échanges noués de longue date avec Henri Langlois, elle reprend la formule des circulaires inaugurée par Bâle et propose aux ciné-clubs de tout le pays une liste de films pour la saison à venir. Claude Emery se trouve désormais aux deux bouts de la chaîne, en quelque sorte fournisseur et client.
Alors que la sélection de la Cinémathèque inclut trois titres des collections héritées de Bâle sur un total d’une quinzaine de programmes (Don Quijote [Don Quichotte], Mat’ [La mère], Le jour se lève)30, le CCL ne semble retenir que le premier pour sa saison 1949-1950. Cependant, sur les 25 films présentés31, une bonne partie arrive de Paris, via la Cinémathèque suisse qui joue à plein son rôle d’intermédiaire : c’est le cas, entre autres, de La Passion de Jeanne d’Arc, Konets Sankt-Peterburg (La fin de St-Petersbourg), Potomok Tchingis-Khana (Tempête sur l’Asie), Que Viva Mexico ! et Thunder over Mexico (Kermesse funèbre), Le sang d’un poète, Die Abenteuer des Prinzen Achmed (Les aventures du prince Ahmed), L’affaire est dans le sac ou d’Un chapeau de paille d’Italie32.
Au mois de juin 1950, la tournée en Suisse de Jerzy Toeplitz, Président de la Fédération internationale des archives du film (FIAF) et de l’Union mondiale du documentaire, qui accompagne une sélection de courts métrages documentaires polonais, est une proposition de la Cinémathèque suisse aux clubs, selon un modèle de conférences déjà éprouvé par les Archives bâloises33.
Enfin, cette quatrième saison du CCL marque la naissance d’une initiative toute locale qui deviendra l’un des traits les plus « politiques » du club – et de la Cinémathèque, qui s’y associera bientôt : l’organisation de sorties à Evian pour contourner la censure du Canton de Vaud. Au programme de la première « sortie » du CCL sur la rive française du Lac Léman, le 30 avril 1950 : Scarface de Howard Hawks, dont la projection à Lausanne avait été interdite quelques mois auparavant (fig. 4). Plus de 400 membres font le déplacement pour voir une copie doublée en français, procurée par la Fédération française des ciné-clubs. L’événement, commenté dans la presse, offre au club une publicité inattendue34.
Freddy Buache, agent de liaison
« Cette association répondait à de profonds désirs, perceptibles dans toutes les classes sociales. Elle attirait non seulement les jeunes impatients d’explorer un monde inconnu, mais aussi des gens d’âge mûr qui souhaitaient revoir les œuvres du passé, les muets russes et allemands ou les films des cinéastes français d’avant-guerre : ceux de Vigo, dont Zéro de Conduite restait interdit par la censure, et surtout de Renoir. […] Les soirées et les après-soirées de projections, à la Maison du Peuple, conféraient une vitalité extraordinaire à la vie intellectuelle de Lausanne. Chacun, sincèrement convaincu d’œuvrer à la transformation du monde, y tissait des réseaux fraternels en communiquant à ses voisins ses goûts et ses dégoûts »35.
Freddy Buache, qui se souvient ici de la passion entourant les séances du Ciné-club à ses débuts, adhère au CCL en automne 1948 avec son ami Charles Apothéloz36. Alors âgé de 24 ans, il vient de rejoindre l’association étudiante des Belles-Lettres, où il s’occupe de théâtre avec Apothéloz. En novembre 1948, la Compagnie des Faux-Nez est créée à Lausanne autour de la reprise du spectacle Les Faux-Nez (d’après un scénario de Sartre), monté par Apothéloz dans le cadre des Belles-Lettres. Buache et une dizaine d’autres personnes y participent ; ils se présentent avec succès au concours des Jeunes compagnies à Paris en juin 194937. A Paris, Buache reprend contact avec Henri Langlois, dont il avait fait la connaissance à Lausanne trois ans plus tôt à la faveur de l’exposition du Palais de Rumine. Vivant de petits contrats et de piges dans les journaux romands, il dispose d’une liberté que n’ont ni Emery ni Favre, respectivement employés aux PTT et à la Direction des Ecoles. C’est ainsi qu’il se met au service du CCL, de la Cinémathèque et de Langlois en faisant la navette entre Lausanne et Paris, où il va chercher des copies destinées au circuit des ciné-clubs suisses, fréquente le tout Saint-Germain-des-Prés et tisse des liens avec artistes et intellectuels, qui constituent ses premiers réseaux38.
Ses liens avec le CCL et la CS se renforcent fin 1949. Epris de poésie, il concrétise alors un de ses rêves en fondant une revue d’art et de littérature, Carreau, avec François Lachenal et Georges Peillex. Au-delà de ses ambitions consistant à « promouvoir des artistes innovateurs et anti-conformistes »39, la revue a ceci d’original qu’elle offre, à ses débuts, un espace au CCL et au Comité romand de la FSGFCC, bénéficiant en retour de leurs fichiers d’adhérents40. Jusqu’en 1951, René Dasen est le principal auteur des articles sur le cinéma, Buache se consacrant, dans un premier temps surtout, au théâtre et à la littérature. Michel Denoréaz et René Favre apportent également leur contribution dans ces pages qui accueillent à l’occasion Georges Franju ou Jean Painlevé41. Au bout de quelques numéros, Carreau devient l’organe officiel de l’Œuvre (OEV), association professionnelle liée aux arts appliqués dont Buache est nommé secrétaire, et dont le bureau, place de la Cathédrale à Lausanne, sera le premier véritable siège de la Cinémathèque42.
Conflits et réorganisation
L’inauguration officielle de la Cinémathèque suisse, en novembre 1950, est l’occasion d’une « Semaine du cinéma » annoncée en grande pompe dans le programme du CCL et d’un bal organisé et financé par le club43. L’idée d’un bal du cinéma avec des vedettes venant de Paris avait d’ailleurs été caressée depuis deux ans déjà par le CCL, mais repoussée faute de forces et de ressources44. L’événement se solde par un important déficit qui grèvera longtemps les finances du club. Il révèle également une gestion des dossiers problématique de la part de Claude Emery et une incompatibilité de fond entre ses multiples fonctions. En effet, les trois instances qu’il dirige ont des intérêts divergents, qui finissent par éclater au grand jour. Ainsi que l’explique Raymond Borde, « En Hollande […] et en Suisse […], les liens étaient si étroits que l’idée d’archive eût été inconcevable sans l’existence d’un réseau de projections assuré par les ciné-clubs. […] Cependant, le problème était complexe. Les ciné-clubs disposaient de l’argent frais qui manquait aux cinémathèques. En les aidant, ils avaient donc tendance à les annexer et à en faire de simples offices de distribution de films. C’est ce qui arriva en Suisse […] : la Fédération des groupements de spectateurs sauva financièrement les Archives de Bâle, qui étaient moribondes et qui prirent à Lausanne un nouveau statut, celui de Cinémathèque suisse45. Mais les guildes et les clubs représentaient une très grande force, ils avaient un besoin dévorant de films classiques, ils témoignaient une belle indifférence pour les problèmes de conservation, et ils soumirent la Cinémathèque à des pressions tumultueuses »46.
Le 4 novembre, le directeur de la Cinémathèque est sommé de quitter la Présidence de la FSGFCC ; le 5 décembre, il est démis de sa charge de Président du CCL, reprise par René Favre. En difficulté, Emery renonce à la direction de la Cinémathèque fin mars 1951.
Après une période de transition assurée par René Favre, Freddy Buache, qui avait pris part à l’organisation de la Semaine du cinéma47, est désigné pour assumer les affaires courantes de la Cinémathèque. Tout en assurant la trésorerie et la gestion de la jeune institution, Favre prend quant à lui durablement en main le destin du ciné-club, qui entame alors sa cinquième année d’existence.
Pour le CCL comme pour la Cinémathèque, une nouvelle période commence, caractérisée par une plus claire séparation des pouvoirs en même temps que par une « union sacrée » contre les adversaires de tous bords – de la censure à la FSGFCC, avec laquelle les relations sont loin de s’apaiser après le départ d’Emery. Le CCL et la Cinémathèque connaîtront dès lors un développement parallèle, tout en restant indissociablement liés, concertant leur programmation, voire leurs comptabilités – Favre continuant d’assurer la trésorerie des deux associations pendant toute l’existence du CCL48. Outre les aides matérielles ponctuelles apportées par le club à la Cinémathèque, le CCL constituera pour cette dernière, à l’instar des autres ciné-clubs suisses, une source de revenus régulière grâce à la location de films, avec un rythme de séances particulièrement soutenu49.
Vingt ans après : du Ciné-club à la Cinémathèque
Mais au début des années 1960, le club perd du terrain. En Suisse comme ailleurs en Europe, le contexte a changé pour les ciné-clubs, marqué entre autres facteurs par l’essor des cinémas d’art et d’essai, phénomène particulièrement aigu en France où il est décrit ainsi par Raymond Borde : « les ciné-clubs ont été dépouillés d’une grande part de leur fonction “d’art et d’essai” par les salles commerciales. Ils ont évolué, loin des cinémathèques. Celles-ci ont organisé leurs propres structures de contact avec le public ». Même si la situation suisse diffère au plan institutionnel de la française, il faut constater qu’à Lausanne, la projection de classiques n’est plus l’apanage du CCL – la Cinémathèque organise en alternance ses propres séances, quoique à une moindre fréquence, le Ciné-club universitaire a fait son chemin depuis sa fondation en 1950 et surtout sa relance en 195750, et quelques salles se sont ouvertes aux reprises, comme le Bourg ou le Lido. Toutefois, lorsqu’en 1963, le club adresse un questionnaire aux membres qui n’ont pas renouvelé leur adhésion, afin de comprendre « l’hémorragie de ses effectifs », les réponses révèlent surtout que le rythme des séances hebdomadaires, dicté par le contrat du CCL avec les salles, est désormais inadapté51.
Trois ans plus tard, le club est acculé par l’ACSR, qui remet en cause la convention en cours depuis les années 1950 et impose un quota de 12 séances annuelles difficilement viable pour l’association réduite à quelques centaines de membres – dernier rebondissement dans les difficiles relations du club avec les salles lausannoises, dont les exigences et les coûts de location obligèrent le CCL à de multiples déménagements tout au long de son existence52.
L’épineuse coexistence avec le circuit commercial, la chute libre du nombre d’adhérents dans une conjoncture socio-culturelle bien différente par rapport à celle de l’immédiat après-guerre, ainsi que l’absence de relève au sein du Comité finissent par avoir raison de la bonne volonté des animateurs53. Vingt ans après la création du CCL, l’Assemblée générale du 22 septembre 1966 vote sa dissolution et passe le témoin… à la Cinémathèque.
Le CCL cède à la CS ses avoirs ainsi que les copies acquises au fil du temps et, dans une lettre annonçant sa liquidation à la Direction de Police, demande le transfert de son autorisation de projection à son profit : « les cinéphiles lausannois ont vivement insisté pour que se poursuivent à Lausanne – siège de la Cinémathèque suisse et du Musée national du cinéma – les projections didactiques des films d’archives que seule notre ville a le privilège d’abriter en Suisse. Il serait donc louable que l’autorisation, accordée pendant 20 ans au Ciné-Club de Lausanne, ne soit pas simplement rayée par vos registres, mais transférée à la Cinémathèque suisse, pour les séances qu’elle assumerait directement à l’intention du groupe de cinéphiles que constituent les ex-membres du Ciné-Club de Lausanne. […] Nous allons donc vers une concentration de plus en plus caractérisée des séances culturelles du 7ème art par les soins exclusifs de la Cinémathèque suisse, ce qui est aussi une façon de mettre de l’ordre dans la maison »54. C’est ainsi qu’après avoir partagé l’Aula de Béthusy avec le CCL pendant plusieurs années, la Cinémathèque y prend ses quartiers deux fois par mois (17 séances prévues en 1966/1967, hors semaines du cinéma, contre une quarantaine en moyenne organisées jusqu’alors par le CCL)55.
Dans sa dernière circulaire, René Favre invite les membres du CCL à adhérer aux « Amis de la Cinémathèque suisse », qui « assureront une double fonction : leur appui matériel direct à la Cinémathèque suisse et le maintien, à Lausanne, de séances de cinéma de caractère éclectique »56. La Cinémathèque relaie l’appel dans son propre communiqué : « A la suite de la dissolution du Ciné-Club de Lausanne et conformément aux vœux exprimés lors de la dernière assemblée générale de cette association, il apparaît clairement que les cinéphiles lausannois désirent avoir la possibilité de poursuivre leurs investigations culturelles dans le domaine du septième art. C’est pourquoi, la Cinémathèque suisse organisera deux séances de projection, chaque mois, le vendredi soir, jusqu’au début de l’été 1967. Les films présentés au cours de ces soirées, placées sous l’égide des “Amis de la Cinémathèque”, seront de grands classiques ou des ouvrages récents qui échappent encore aux circuits commerciaux. Dans la mesure du possible, et à titre d’expérience, les efforts de programmation porteront sur le jeune cinéma contemporain et sur des rencontres avec de jeunes cinéastes »57. Au moment où le témoin change de mains, vingt ans de programmes construits en étroit partenariat par le CCL et la Cinémathèque, nourris par les échanges avec de nombreux collègues européens, aboutissent donc à cette profession de foi, où Freddy Buache, auteur présumé du communiqué, trace une direction forte sur ce que peut être le rôle d’une cinémathèque en matière de diffusion, à la fois garante de la mémoire et fenêtre sur un présent en train de s’écrire.
La projection de L’Âge d’or de Buñuel à Béthusy le 21 octobre 1966 inaugure de fait bien plus qu’une nouvelle saison (« L’importance de cette soirée se passe de commentaires ! », conclut le communiqué). Le programme 1966/1967, placé à l’enseigne des « Amis de la Cinémathèque suisse », introduit une nuance significative qui marque à la fois « l’absorption » du CCL par la Cinémathèque et la progressive institutionnalisation de cette dernière en tant qu’organe de diffusion du cinéma58. La saison suivante, l’étiquette des « Amis » disparaît au profit de la simple mention « Cinémathèque suisse » – un glissement sémantique qui entérine une double mue : celle du Ciné-club de Lausanne au sein de la Cinémathèque suisse, et celle de la Cinémathèque comme acteur culturel, dont la position se trouve ainsi subitement et durablement renforcée.
Dans cette évolution, une nouvelle étape autrement plus spectaculaire adviendra quinze ans plus tard avec l’installation au Casino de Montbenon (1981). En se dotant de sa propre salle de cinéma – qui avait tant manqué au Ciné-club –, l’institution parachèvera sa mue, donnant enfin un port d’attache à ses activités de programmation si longtemps dispersées, et les ramenant symboliquement au centre : au cœur de la ville, et au centre de ses missions.
Repères
8 juin 1946 : fondation du Ciné-club de Lausanne
juin – décembre 1946 : Henri Ramseyer, Président
28 octobre 1946 : 1ère séance du CCL à la Maison du Peuple
décembre 1946 – mai 1947 : André Burnand, Président
mai 1947 – 5 décembre 1948 : Claude Emery, Président
21 février 1948 : Claude Emery, Président de la FSGFCC
3 novembre 1948 : fondation de la Cinémathèque suisse, Claude Emery directeur
décembre 1949 : premier numéro de Carreau
3 novembre 1950 : inauguration officielle de la Cinémathèque suisse
5 décembre 1950 : René Favre, Président ad intérim
22 mai 1951 : René Favre, Président (>1966)
22 septembre 1966 : dissolution du CCL
Notes
1. Raymond Borde, Les cinémathèques, Lausanne, L’Âge d’homme, 1983, pp. 102-103.?
2. Voir Laurent Mannoni, Histoire de la Cinémathèque française, Paris, Gallimard, 2006, pp. 29-37.?
3. Voir Jean Brismée, Cinéma : cent ans de cinéma en Belgique, chap. 7 « La Cinémathèque et la deuxième vague », pp. 89-122, Liège, Editions Mardaga, 1995.?
4. Le Bon Film est officiellement fondé en 1938, faisant suite à des projections organisées sous le nom de « Der neue Montag » et dont les premières remontent à 1931. Voir : Thomas Tode, « Die Ritter des Unabhängigen Films. Basel, Enthusiasmus von Dziga Vertov und die Gründung von “Le Bon Film” », Filmbulletin, n° 331, juin 2013, pp. 33-39 ; Kaspar Birkhäuser, 50 Jahre Le Bon Film, Basel, Le Bon Film, 1981.?
5. Freddy Buache, Derrière l’écran. Entretiens avec Christophe Gallaz et Jean-François Amiguet, Lausanne, Payot, 1995 (réédition L’Âge d’Homme « Poche suisse », 2009).?
6. Datation basée sur le récit que livre Deluz du processus de constitution d’une Fédération suisse des ciné-clubs.?
7. Michel Denoréaz signe comme secrétaire du CCL en mars 1947, ce qui situe la fin du mandat de Deluz autour de février de la même année. Ce dernier reste néanmoins membre du Comité. Au verso de ce document, un brouillon de formulaire révèle par ailleurs que Deluz était vraisemblablement le fils d’un géomètre de Romanel-sur-Lausanne.?
8. Le ton est semblable à celui des autres écrits de Deluz, et nous excluons comme auteurs de ces lignes les (ex) membres du Comité (Ramseyer, Burnand) cités à la 3ème personne. Par ailleurs, le texte évoque des courriers de début février 1947 mais pas au-delà (toutefois le document est conservé de manière tronquée).?
9. Lettre de Pierre-V. Deluz au Comité du CCL, 03.02.1948, CS, CSL 1, Q 3.1 « Lausanne Ciné-club de L. », Chemise E 5.1 CCL « 1946-1947 + non datés ».?
10. Voir lettre de Robert Speitel (Le Bon Film) à Henri Ramseyer (CCL), 20.06.1946, CS, CSL 1, Q 3.1, ibid.?
11. Aucune copie de cette première lettre ne semble avoir été conservée à Lausanne. Mais Bächlin y fait allusion dans sa réponse datée du 11 juin 1946 (Lettre du Schweizerisches Filmarchiv [Peter Bächlin] au CCL [Henri Ramseyer], 11.06.1946, CS, CSL 1, Q 3.1, ibid.).?
12. Un procès-verbal très succinct, sans doute établi a posteriori, indique la date du 23 juin et liste les présences suivantes : A. Burnand, Ramseyer, J.L. Gonthier, P. Deluz, R. Vittone, Della Torre, Hartmann, Fessler, Moulin, Perret. (« Procès-verbal de l’assemblée de comité du 23 juin 1946 », 1 p. dactyl., Fonds René Favre – CSL 19, Boîte 11/12, Chemise « Ciné-clubs Lausanne – Ciné-club de Lausanne »). La presse ne donne pas de date dans le compte rendu de la constitution du CCL, elle précise juste : « Ce dernier [le Ciné-club de Lausanne] se propose de réunir tous les amateurs de bon cinéma et de leur présenter en séances privées des classiques du film » (Tribune de Lausanne, Feuille d’avis de Lausanne, 29 juin 1946).?
13. Il est composé de Henri Ramseyer, photographe (Président), J-Michel Hartmann, comptable (Vice-président et trésorier), Pierre-V. Deluz, dessinateur (secrétaire), Francis Mühlethaler, photographe (archiviste), Jean Duboux, étudiant (rédaction du bulletin), J-Louis Gonthier, typographe. Sont nommés « vérificateurs » deux autres typographes : René Vittone et Gaston Burnand. (« Membres du Comité du Ciné-Club de Lausanne élus par l’Assemblée générale du 21 juin 1946 », CS, CSL 1, Q 3.1, ibid.)?
14. Voir Pierre-V. Deluz, notes manuscrites, s.d. [v. février 1947], CS, Fonds René Favre – CSL 19, Boîte 12/12, Chemise 1947-1949, § B. Le Département de Justice et Police et la Direction de Police, pp. 1-2.?
15. Ce projet ne verra pas le jour. Voir Correspondance CCL – Archives cinématographiques suisses, juin-octobre 1946, CS, CSL 1, Q 3.1, ibid.?
16. Des statuts sur six pages sont conservés à la Cinémathèque suisse avec la mention « Approuvés par l’Assemblée constitutive du 8 juin 1946 ». Deluz n’y fait pas allusion, et évoque quant à lui l’adoption, le 9 octobre, de statuts mis au point par Charles Gilliéron, avocat qui contacte le comité en septembre afin de mettre en place une coopération du CCL « avec la Société des Amis du cinéma en formation depuis quelques mois » (voir la lettre de Charles Gilliéron au CCL, 24.09.1946, CS, CSL 1, Q 3.1, ibid.). Personnalité affirmée, Gilliéron est alors chef de la Police cantonale de sûreté et Président de la Société romande de radiodiffusion. Il sera nommé l’année suivante Chef de service de la protection pénale du Département de Justice et Police, tout en siégeant, à partir de septembre 1950, au sein de la Commission suisse de télévision, où il côtoiera notamment René Dasen (membre dès 1951). Gilliéron poursuivra ainsi une double carrière juridique et dans le domaine de la télévision, devenant par exemple en 1957 secrétaire général de la Fédération européenne de radiodiffusion (« Commission nationale 8 juin 1951 et procès-verbaux 1950-1952 », Archives de la Ville de Lausanne, Fonds B3, 250.5.3.5).
La deuxième version des statuts du CCL, également conservée à la Cinémathèque suisse, est ramenée à deux pages. Les deux documents figurent toutefois dans des fonds différents. Les statuts du 08.06.1946 sont classés dans les archives administratives de la Cinémathèque suisse, CSL 1, Q 3.1, ibid. Ceux du 09.10.1946 sont conservés dans le Fonds René Favre – CSL 19, Boîte 11/12, ibid.?
17. La copie est louée par l’intermédiaire de Charles Jung, voir Pierre-V. Deluz, notes manuscrites, ibid. Les accords très contraignants entre l’ACSR et les distributeurs de films obligent ces derniers à ne fournir leurs copies qu’à des exploitants reconnus par l’ACSR.?
18. Voir correspondance du CCL avec les Archives cinématographiques suisses au sujet de cette projection, CSL 1, Q 3.1, ibid.?
19. Au mois de juin 1946, Heinrich Kuhn succède à Hermann Kienzle, premier Président de l’institution, et à la fin de l’année, Peter Bächlin quitte le secrétariat, qui sera repris par Harry Goldschmidt.?
20. C’est le 18.12.1946 que les Archives cinématographiques suisses envoient ce qui semble être leur première circulaire aux ciné-clubs et guildes du film suisses (CS, CSL 1, Q 3.1, ibid.). D’autre part, au cours de cette même saison, elles mettent sur pied des tournées de conférences à qu’elles proposent aux clubs, pratique poursuivie plus tard par la Cinémathèque suisse.?
21. Sont également projetés en 1947, en fin de 1ère saison ou au début de la 2ème – nous n’avons pu retrouver la date des séances – Bronenossets « Potiomkine » (Le Cuirassé Potemkine) et Man of Aran (L’homme d’Aran), dont les copies sont fournies, selon toute vraisemblance, respectivement par la Centrale du film à format réduit et par la légation britannique. En l’absence, dans les archives, du programme complet de cette saison, nous avons en effet croisé les informations livrées dans le « Guide à l’usage du Secrétariat » du CCL (ibid.), les notes manuscrites de Deluz (ibid.), la correspondance du club des années 1946-1947, les rares articles de presse faisant état de ces séances, ainsi qu’un feuillet de présentation du club que l’on peut dater de la fin de l’année 1947, et qui énumère les films projetés depuis les débuts (CS, Fonds René Favre – CSL 19, Boîte 11/12, ibid.). A noter que dans une lettre du 18.12.1946, le rédacteur de Ciné-Suisse Emile Grêt donne, notamment au CCL, plusieurs indications sur les copies intéressantes disponibles auprès des distributeurs et les contacts à prendre ; des conseils suivis à la lettre par les animateurs du CCL, ainsi que le révèle la correspondance (CS, CSL 1, Q 3.1, ibid.).?
22. D’après la correspondance, René Dasen fait partie du CCL au moins depuis août 1946. D’après les notes manuscrites de Deluz, Emery, Favre et Denoréaz intègrent le groupe en octobre de la même année, sans que l’on sache si leur arrivée précède ou coïncide avec l’inauguration du 28 du mois.?
23. Claude Emery, « Rapport présidentiel présenté à l’Assemblée générale du 12 février 48 », CS, CSL 1, Q 3.1, ibid.?
24. Pierre-V. Deluz, « Rapport sur la Réunion des Ciné-clubs romands du samedi 21 décembre 1946, à Lausanne », 22.12.1946, § e, CS, Fonds René Favre – CSL 19, Boîte 12/12, ibid.?
25. Dans ses notes, Deluz énumère, parmi les « personnes à tenir de temps à autre au courant de l’activité du CCL », précisément le critique Emile Grêt, avec cette remarque : « Ciné-Suisse son journal ouvre volontiers ses colonnes aux ciné-clubs romands » (Pierre-V. Deluz, notes manuscrites, ibid.).?
26. FSGFCC, « Procès-verbal de l’Assemblée générale du 21 février 1948 au Restaurant Beau-rivage, à Neuchâtel », CSL, Fonds René Favre – CSL 19, Boîte 12/12, ibid.?
27. Voir lettre de Claude Emery à Paulo Sales-Gomes (FIAF), 13.05.1949, CS, CSL 1.21 – FIAF 01, Chemise 21/2 E1 (Rome-Copenhague).?
28. « Réorganisation : Le prés.[ident] nous avise que lors de la dernière séance de comité de la Cinémathèque la question du rattachement du CCL à celle-ci a été discutée. Il fut décidé que le CCL garderait son autonomie » (CCL, « Procès-verbal de la séance du comité du 17 mars 1949 à la Glisse », CS, Fonds René Favre – CSL 19, Boîte 11/12, ibid.).?
29. Par exemple, en 1950, la cotisation annuelle de la Cinémathèque à la FIAF est avancée par le CCL, voir lettre de René Favre (Cinémathèque suisse) à Zika de Malewsky-Malevitch (FIAF), 16.03.1950, CS, CSL 1, CSL 1.21 – FIAF 01.?
30. CS, « Aux Guildes du Film et aux Ciné-Clubs », 16.08.1949, CS, Fonds René Favre – CSL 19, Boîte 12/12, ibid. [liste de films pour la saison 1949-1950].?
31. Présentés en 16 séances, v. compte-rendu de l’Assemblée générale du 19 mai 1950, « Au Ciné-club », rubrique « Chronique lausannoise », Feuille d’Avis de Lausanne, 20.05.1950, p.18.?
32. Pour reconstituer ces programmes et la provenance des copies, nous avons croisé, notamment, la liste des films pour la saison 1949-1950 de la Cinémathèque suisse (CS, « Aux Guildes du Film et aux Ciné-Clubs », 16.08.1949, CS, Fonds René Favre – CSL 19, Boîte 12/12, ibid.), les procès-verbaux du Comité du CCL (CS, Fonds René Favre – CSL 19, Boîte 11/12, ibid.), la correspondance du CCL (en particulier CS, CSL 1, Q 3.1, ibid.) et les traces sur l’échange de copies avec la Suisse conservés dans les Archives historiques de la Cinémathèque française (ADM-B231_1949, ADM-B238_1950).?
33. Officiellement, la première initiative en ce sens de la Cinémathèque suisse est la tournée de Jean Painlevé, organisée en Suisse romande en lien avec le CCL dès novembre 1948. En ce qui concerne la tournée de Jerzy Toeplitz, d’abord prévue en février 1950, puis en avril, elle fut repoussée de crainte d’une interdiction des séances de la part de la Police fédérale ou cantonale des étrangers. Dans le contexte tendu de la « guerre froide », la prise de parole d’un conférencier venu d’un pays socialiste tel que la Pologne était manifestement regardée avec suspicion par les autorités (Lettre de Claude Emery à la FIAF, 27.04.1950, CS, CSL 1.21 – FIAF 01, Chemise 21/3 [1950-1951]). Dans une circulaire de la Cinémathèque aux ciné-clubs, René Favre prend d’ailleurs grand soin d’écarter toute dimension politique de cette tournée, à une période très délicate pour la jeune institution qui attend alors ses premiers financements de la Ville de Lausanne : « Nous vous recommandons vivement la conférence de M. Toeplitz et vous assurons que le sujet traité reste absolument dans le cadre des préoccupations cinématographiques, sans aucune intention idéologique politique. Connaissant personnellement le conférencier et l’ayant hautement apprécié lors des congrès des cinémathèques, à Copenhague, en Belgique et à Rome, les membres de la commission exécutive de l’institution suisse se portent garants de l’impartialité de leur invité ». (René Favre [Cinémathèque suisse], lettre à « MM. les Présidents des Guildes et Ciné-Clubs de Suisse », 31.03.1950. CS, Fonds René Favre – CSL 19, Boîte 12/12, Chemise 1950-1951).?
34. Lettres de Claude Emery (CCL) à Jean-Pierre Barrot (Fédération française des ciné-clubs), 24.04.1950 et 16.05.1950, CS, CSL 1, Q3.1, Chemise E 5.1 CCL 1949-1967.?
35. Freddy Buache, Derrière l’écran, op. Cit., pp. 48-49 et 59-60.?
36. Freddy Buache et Charles Apothéloz sont inscrits au registre le 05.10.1948 respectivement sous le n° 289 et le n° 288 (Registre des membres du CCL, cahier manuscrit, CS, Fonds René Favre – CSL 19, Boîte 11/12, Chemise « Lausanne Ciné-club de Lausanne Registre des membres et cotisations »).?
37. Ils y remportent le 3ème Prix ainsi que le Prix de la mise en scène. Voir Joël Aguet, Notice sur la compagnie des Faux-Nez, Lausanne VD [version on-line wikipedia extraite de Kotte, Andreas (Ed.): Dictionnaire du théâtre en Suisse, Chronos Verlag Zurich 2005, vol. 1, pp. 563–564, consultée le 15.03.2015]. Voir aussi « Les “Faux-Nez” de Lausanne ont conquis Paris », Tribune de Lausanne, 26.06.1949, p.6 ; Ed. Dubois, « Jeunesse… jeunesse…! », Rubrique « Lettre de Paris », Feuille d’Avis de Lausanne, 28.06.1949, p. 2.?
38. Voir Freddy Buache, Derrière l’écran, op. cit., pp.55 et 62-65.?
39. Fabien Dubois et Fabio Gramegna, « Carreau : Positions », portail des Revues culturelles suisses, Université de Fribourg [lien consulté le 11.03.2015]. La revue deviendra successivement l’organe de l’OEV (1951) puis de la Guilde du Disque (1955).?
40. Voir Freddy Buache, ibid., pp. 60-62.?
41. En 1954, un an après le début de l’association entre Carreau et la Guilde du Disque, le 7ème art disparaîtra progressivement de ses pages ; le Bulletin de la Cinémathèque suisse, lancé à l’automne de la même année, ouvrira un nouveau lieu de réflexion entièrement consacré au cinéma. Freddy Buache et son équipe quittent Carreau en 1955, mais renoueront avec son esprit initial en fondant une nouvelle revue en 1957, Carrérouge. Voir le portail des « Revues culturelles romandes » : fiches sur Carreau et sur Carrérouge.?
42. Voir Freddy Buache, Derrière l’écran, op. cit., p.78-79.?
43. Voir notamment CCL [René Favre], « Rapport présidentiel », Assemblée générale, 22.05.1951, 5 p. dactyl., CS, Fonds René Favre – CSL 19, Boîte 12/12, Chemise 1950-1951 ; et ébauche de lettre du CCL au Syndic de Lausanne, 2 p. dactyl., sd [1952], ibid.?
44. V. CS, CSL 1, Q 3.1, Chemise E 5.1 CCL 1949-1967.?
45. A la lumière de nos recherches récentes, s’il y eut bien une volonté concrète de la part de la FSGFCC, sous la direction de Jean Borel puis de Claude Emery, de venir en aide aux Archives cinématographiques suisses entre 1947 et 1948, on ne saurait parler de « sauvetage financier ».?
46. Raymond Borde, op. cit., p. 103. Cette citation se conclut par un renvoi au Livre d’or de la Cinémathèque suisse, où ces conflits sont évoqués dans la chronologie initiale (La Cinémathèque suisse 1943-1981, Livre d’or, 1981, pp.11-14). Leur histoire cependant reste à faire. Signalons à ce sujet un premier défrichage réalisé dans le cadre de l’Option Archives du Master Réseau Cinéma CH (UNIL) : Raphaëlle Pralong, Nicolas Wittwer, « “Des chicanes bien désagréables” : Historique et implications du conflit entre la Fédération suisse des Guildes du film et des Ciné-clubs et la Cinémathèque suisse durant la période de sa constitution (1948-1952) », Prof. Laurent Le Forestier, 2012.?
47. Voir Freddy Buache, Derrière l’écran, op. cit., p. 67.?
48. Voir René Favre, « Déclaration. Concerne : prêt du Ciné-Club de Lausanne aux Séances de Béthusy de la Cinémathèque, 1966-1981 », 1 p. dactyl., 08.04.1983, CSL 1, Q 3.1, ibid.?
49. Au début des années 1960, une saison du CCL compte une quarantaine de séances annuelles en moyenne (Lettre de René Favre et Colette Lambelet (CCL) à Robert Deppen (Directeur de Police), 25.11.1966, CS, CH.DP.140 VD.LSE « Ciné-club de Lausanne correspondance », Chemise > 1966). La valeur « économique » du CCL à l’égard de la Cinémathèque est suffisamment significative pour pouvoir être brandie par ses responsables comme argument, lorsque par exemple en 1956, confrontés à des problèmes de salle, le CCL et l’Université Populaire de Lausanne sollicitent la Municipalité afin de pouvoir utiliser l’aula du groupe scolaire du Belvedère. Ils concluent ainsi leur requête en quantifiant leur contribution à la Cinémathèque – alors présidée par le secrétaire municipal Marcel Lavanchy : « Nous signalons enfin que l’activité de nos deux associations [CCL et Université Populaire] procure à la Cinémathèque suisse un apport financier supplémentaire annuel de Fr. 2’000.- » (Lettre du CCL et de l’Université populaire à la Municipalité de Lausanne, 22.06.1956, CS, Fonds René Favre – CSL 19, boîte 12/12, Chemise [1955-1957]).
Par ailleurs, une étude détaillée permettrait de comparer la part du CCL avec celle des autres clubs suisses dans la location de copies à la Cinémathèque. Les circulaires du CCL à la Fédération des ciné-clubs du début des années 1960, récapitulant les films projetés par saison et l’origine des copies, semblent en tous cas confirmer la prédominance de la Cinémathèque dans la constitution des programmes du CCL à cette période. (voir Fonds René Favre – CSL 19, boîte 11/12, Chemise « Rapports de gestion 57-66 »).?
50. On annonce des projections au Studio, salle située à l’avenue Montchoisi en 1950. Un article de la Gazette de Lausanne (21.06.1956) prévoit le lancement prochain d’un Ciné-club universitaire – indiquant le caractère éphémère de son prédécesseur. Les débuts du Ciné-club universitaire sont généralement indiqués comme étant situés en 1957.?
51. « […] ce rapport succinct […] prouve notre erreur de tir lorsque nous supposions que la TV et les reprises commerciales d’œuvres classiques étaient les principales concurrentes de nos propres séances. Il apparaît en effet, si l’on postule pour la probité des réponses reçues, que les abandons du CCL sont dus avant tout au fait que : l’intensité de notre activité n’est plus proportionné à votre disponibilité. […] Par contrat, nous devons nous manifester tous les lundis, de 20 à 25 fois par hiver. Ce rythme martelé et le jour imposé (que d’aucuns qualifient de “mal choisi”) deviennent insoutenables au bout de quelques années ». (René Favre, « Bref rapport sur les raisons d’abandon du CCL par maints cinéphiles », 1 p. dactyl., mai 1963, CS, Fonds René Favre – CSL 19, boîte 11/12, ibid.)?
52. « Un ciné-club n’a droit d’existence que s’il respecte les règles du jeu que lui imposent les ass.[ociations] profess.[ionnelles] : jouer dans une salle affiliée à l’ACSR. Ici, se situe un quiproquo qui relève d’une position ambiguë des profess.[ionnels] 1) vous ne pouvez pas dépasser 12 séances par an 2) les salles nous sont refusées si l’on ne joue pas à des jours réguliers » ([René Favre], « Avenir du CCL », 5 p. dactyl. et manuscrites, s.d. [septembre 1966], ibid.).?
53. Voir aussi J.M. [Jean Matter], « Après vingt années d’une activité féconde – Le Ciné-club de Lausanne est mort », Tribune de Lausanne, 24.09.1966, p. 6.?
54. Lettre de René Favre et Colette Lambelet (CCL) à Robert Deppen (Directeur de Police), 25.11.1966, ibid.?
55. Ibid. et voir MEDAZ [Michel Denoréaz], « Une bonne nouvelle pour les amateurs de cinéma », Voix Ouvrière, 14.10.1966, p. 2.?
56. Circulaire CCL, sd [fin septembre -début octobre 1966], CS, CH.DP.140 VD.LSE « Ciné-club de Lausanne correspondance », Chemise > 1966.?
57. Cinémathèque suisse, communiqué, octobre 1966, CS, CSL 1, L1.1 1962-1993, Chemise « Programmes Béthusy 62-82 ».?
58. Les semaines du cinéma, dont celle du cinéma bulgare organisée dans la foulée (24-28 octobre 1966), semblent par contre être présentées comme des initiatives de la Cinémathèque suisse.?
Sources
[CS : Cinémathèque suisse]
–La Cinémathèque suisse 1943-1981, Livre d’or, Lausanne, 1981.
-Kaspar Birkhäuser, 50 Jahre Le Bon Film, Basel, 1981, Le Bon Film.
-Raymond Borde, Les cinémathèques, Lausanne, L’Âge d’homme, 1983.
-Jean Brismée, Cinéma : cent ans de cinéma en Belgique, Liège, Editions Mardaga, 1995.
-Freddy Buache, Derrière l’écran. Entretiens avec Christophe Gallaz et Jean-François Amiguet, Lausanne, Payot, 1995 / réédition L’Âge d’Homme, 2009.
-Aline Joost, « La sociabilité de la réception et les formes collectives de visionnement : l’exemple du Ciné-Club de Lausanne (1946-1966) », travail de séminaire, Histoire contemporaine, UNIL, Prof. François Vallotton, 2008.
-Laurent Mannoni, Histoire de la Cinémathèque française, Paris, Gallimard, 2006.
-Raphaëlle Pralong, Nicolas Wittwer, « “Des chicanes bien désagréables” : Historique et implications du conflit entre la Fédération suisse des Guildes du film et des Ciné-clubs et la Cinémathèque suisse durant la période de sa constitution (1948-1952) », travail de séminaire, Option Archives du Master Réseau Cinéma CH (UNIL), Prof. Laurent Le Forestier, 2012.
-Andrea Rusconi, « La cinémathèque c’est moi ! » Freddy Buache e la Cinémathèque suisse (1948-1975) : progetti culturali e dibattiti ideologici, mémoire de licence, Université de Fribourg, 2007, pp. 16-20.
-Thomas Tode, « Die Ritter des Unabhängigen Films. Basel, Enthusiasmus von Dziga Vertov und die Gründung von “Le Bon Film” », Filmbulletin, n° 331, juin 2013, pp. 33-39.
Ressources en ligne
–Notice sur Jean-Pierre Moulin dans la Base des écrivains vaudois nés au 20e siècle, site de la Bibliothèque cantonale universitaire de Lausanne [consultée le 12.01.2015].
-Portail des Revues culturelles suisses, Université de Fribourg [consulté le 11.03.2015].
-Joël Aguet, Notice sur la compagnie des Faux-Nez, Lausanne VD [version on-line wikipedia extraite de Kotte, Andreas (Ed.): Dictionnaire du théâtre en Suisse, Chronos Verlag Zurich 2005, vol. 1, pp. 563-564, consultée le 15.03.2015].
Documents d’archives
-Ciné-club de Lausanne, Statuts, 08.06.1946, 6 p. dactyl., CS, CSL 1, Q 3.1 « Lausanne Ciné-club de L. », Chemise E 5.1 CCL « 1946-1947 + non datés ».
-Lettre du Schweizerisches Filmarchiv [Peter Bächlin] au CCL [Henri Ramseyer], 11.06.1946, CSL 1, Q 3.1, ibid.
-« Membres du Comité du Ciné-Club de Lausanne élus par l’Assemblée générale du 21 juin 1946 », CS, CSL 1, Q 3.1, ibid.
-« Procès-verbal de l’assemblée de comité du 23 juin 1946 », 1 p. dactyl., CS, Fonds René Favre – CSL 19, Boîte 11/12, Chemise « Ciné-clubs Lausanne – Ciné-club de Lausanne ».
-Lettre de Charles Gilliéron au CCL, 24.09.1946, CS, CSL 1, Q 3.1, ibid.
-Ciné-club de Lausanne, Statuts, 09.10.1946, 2 p. dactyl., CS, Fonds René Favre – CSL 19, Boîte 11/12, ibid. Une version imprimée sous forme de carte petit format se trouve dans le même fonds, Boîte 12/12, Chemise 1950-1951.
-Pierre-V. Deluz, « Rapport sur la Réunion des Ciné-clubs romands du samedi 21 décembre 1946, à Lausanne », 22.12.1946, § e, CS, Fonds René Favre – CSL 19, Boîte 12/12, Chemise 1947-1949.
-Pierre-V. Deluz, notes manuscrites, sd [v. février 1947], ibid.
-Registre des membres du CCL, cahier manuscrit, [1947-1949], CS, Fonds René Favre – CSL 19, Boîte 11/12, Chemise « Lausanne Ciné-club de Lausanne Registre des membres et cotisations ».
-Feuillet de présentation du CCL avec liste de films projetés la première année, 1 p. dactyl., sd [fin 1947], CS, Fonds René Favre – CSL 19, Boîte 11/12, Chemise « Ciné-clubs Lausanne – Ciné-club de Lausanne ».
-Lettre de Pierre-V. Deluz au Comité du CCL, 03.02.1948, CS, CSL 1, Q 3.1, ibid.
-Pierre-V. Deluz, « Notices sur la Fondation du C.C.L. », 06.02.1948, CS, Fonds René Favre – CSL 19, Boîte 11/12, ibid.
-Lettre de Henri Ramseyer au Comité du CCL, 24.11.1946, CS, CSL 1, Q 3.1, ibid. [démission au 31.01.1947].
-« Guide et Mémoire à l’Usage des Remplaçants au Secrétariat », 3 p. dactyl., sd [v. février 1947], CS, Fonds René Favre – CSL 19, Boîte 12/12, ibid.
-Lettre de Claude Emery au Département de Justice et Police de Lausanne, 07.01.1948, CS, Fonds René Favre – CSL 19, Boîte 12/12, ibid. [annonce le départ de Burnand et la reprise de ses fonctions].
-Lettre de Pierre-V. Deluz au Comité du CCL, 03.02.1948, CS, CSL 1, Q 3.1, ibid. [démission du Comité pour se consacrer à ses études].
-Claude Emery, « Rapport présidentiel présenté à l’Assemblée générale du 12 février 48 », CS, CSL 1, Q 3.1, ibid.
-FSGFCC, « Procès-verbal de l’Assemblée générale du 21 février 1948 au Restaurant Beau-Rivage, à Neuchâtel », CS, Fonds René Favre – CSL 19, Boîte 12/12, ibid.
-Assemblée générale de la FSGFCC, 04.11.1950, procès-verbal, CS, Fonds René Favre – CSL 19, Boîte 10/12 « Ciné-clubs », Chemise « Ciné-clubs FSCC 1948-1966 ».
-Assemblée du Ciné-club de Lausanne, 05.12.1950, procès-verbal, CS, Fonds René Favre – CSL 19, Boîte 11/12, ibid.
-Ciné-club de Lausanne [René Favre], « Rapport présidentiel », Assemblée générale, 22.05.1951, 5 p. dactyl., CS, Fonds René Favre – CSL 19, Boîte 12/12, Chemise 1950-1951.
-Ebauche de lettre du CCL au Syndic de Lausanne, 2 p. dactyl., sd [1952], ibid.
-Lettre du CCL et de l’Université populaire à la Municipalité de Lausanne, 22.06.1956, CS, Fonds René Favre – CSL 19, Boîte 12/12, Chemise [1955-1957].
-René Favre, « Bref rapport sur les raisons d’abandon du CCL par maints cinéphiles », 1 p. dactyl., mai 1963, CS, Fonds René Favre – CSL 19, Boîte 11/12, Chemise « Rapports de gestion 57-66 ».
-[René Favre], « Avenir du CCL », 5 p. dactyl. et manuscrites, sd [septembre 1966], ibid.
-Circulaire CCL, sd [fin septembre -début octobre 1966], CS, CH.DP.140 VD.LSE « Ciné-club de Lausanne correspondance », Chemise > 1966.
-Cinémathèque suisse, communiqué, octobre 1966, CS, CSL 1, L1.1 1962-1993, Chemise « Programmes Béthusy 62-82 ».
-Lettre de René Favre et Colette Lambelet (CCL) à Robert Deppen (Directeur de Police), 25.11.1966, CS, CH.DP.140 VD.LSE, ibid.
-René Favre, « Déclaration. Concerne : prêt du Ciné-Club de Lausanne aux Séances de Béthusy de la Cinémathèque, 1966-1981 », 1 p. dactyl., 08.04.1983, CS, CSL 1, Q 3.1, Chemise E 5.1 CCL 1949-1967.
Articles
–Ciné-suisse, n° 269, 11 avril 1946, rubrique « On répond », signée Plume au vent – Lesté d’avoir réponse à tout.
–Ciné-suisse, n° 276, 30 mai 1946, ibid.
-« Un ciné-club lausannois », Feuille d’Avis de Lausanne, 29.06.1946, p. 20 ; « Un ciné-club lausannois », Tribune de Lausanne, 29.06.1946, p. 5 ; « Le Ciné-Club », La Revue de Lausanne, 02.07.1946, p. 5. [communiqué annonçant la création du CCL].
-René Dasen, rubrique « Le cinéma. Vous pouvez voir cette semaine… », La Revue de Lausanne, 28.10.1946, p. 3 [brève sur la 1ère séance du CCL].
-G.D. [Georges Duplain], « La Mission des ciné-clubs », Gazette de Lausanne, 06.11.1946, p. 3.
-« A la Police de Sûreté », Nouvelle Revue de Lausanne, 25.08.1947, p. 4 [sur Charles Gilliéron].
-« Les “Faux-Nez” de Lausanne ont conquis Paris », Tribune de Lausanne, 26.06.1949.
-Ed. Dubois, « Jeunesse… jeunesse… ! », Rubrique « Lettre de Paris », Feuille d’Avis de Lausanne, 28.06.1949, p. 2.
-« Au Ciné-club », rubrique « Chronique lausannoise », Feuille d’Avis de Lausanne, 20.05.1950, p. 18 [sur l’Assemblée générale du CCL du 19.05.1950].
-J.-P.MAC., « Un Lausannois désigné à la tête de la Fédération européenne de radiodiffusion », Feuille d’Avis de Lausanne, 26.11.1957, p. 8 [nomination de Charles Gilliéron].
-J.M. [Jean Matter], « Après vingt années d’une activité féconde – Le Ciné-club de Lausanne est mort », Tribune de Lausanne, 24.09.1966, p. 6.
-MEDAZ [Michel Denoréaz], « Une bonne nouvelle pour les amateurs de cinéma », Voix Ouvrière, 14.10.1966, p. 2.
Illustrations
Fig. 1 : Ciné-suisse, no 276, 30.05.1946, rubrique « On répond », signée « Plume au vent ».
Fig. 2 : Quittance de location pour À nous la liberté de René Clair, 10.12.1948. Cinémathèque suisse, Boîte CSL 1 – Archives F. Buache (à classer).
Fig. 3 : Ciné-club de Lausanne, invitation pour la séance du 27.11.1947, Cinémathèque suisse, Fonds René Favre – CSL 19, Boîte 11.
Fig. 4 : Coupon pour la première sortie à Évian du Ciné-club de Lausanne (projection de Scarface), le 30.04.1950. Cinémathèque suisse, Fonds René Favre – CSL 19, Boîte 11/12 « Ciné-clubs Lausanne/Ciné-club de Lausanne ».
Référence
Alessia Bottani, « Le Ciné-club de Lausanne et ses liens avec la Cinémathèque suisse », in Frédéric Maire et Maria Tortajada (dir.), site Web La Collaboration UNIL + Cinémathèque suisse, www.unil-cinematheque.ch, mis en ligne le 20 mars 2015.
Droits d’auteur
© Alessia Bottani/Collaboration UNIL + Cinémathèque suisse.