Le BRUNISOL DYSTRIQUE mésosaturé bathyluvique du site 4 ressemble au BRUNISOL DYSTRIQUE du site 2 et comprend les mêmes caractéristiques, à l’exception d’une accentuation de l’argilluviation, visible au microscope et décrite ci-dessous. La pédogénèse semble donc plus avancée sur le site 4 que sur le site 2.
Deux types de matériaux parentaux ont été observés dans ce profil, décrit dans les noms des horizons par un « II » chez les horizons de profondeur. Une telle rupture lithologique est visible dans un profil par exemple par une différence significative de texture et/ou un taux de compaction différent. Dans le cas du site 4, la rupture lithologique se situe aux alentours de 55 cm et est définie par une différence texturale : la couche supérieure est plus limoneuse. Ces limons seraient issu d’un dépôt éolien, et la couche inférieure serait d’origine morainique. Les limons se seraient déposés sur la moraine lors de la fin de la dernière période glaciaire du Würm, à la fonte du glacier.
Vidéo de présentation du site par Claire LeBayon, Maître d’enseignement et de recherche, Laboratoire d’écologie fonctionnelle, Université de Neuchâtel.
Ce BRUNISOL DYSTRIQUE présente un fonctionnement spécifique. En effet, les processus d’éluviation dans les horizons superficiels et d’illuviation dans les horizons profonds se démarquent dans les observations microscopiques. Les argiles vont s’accumuler dans les horizons profonds en se superposant les unes aux autres, donnant l’impression fausse d’avoir un minéral unique. Ceci est observable par la formation d’une croix noire sur un fond orangé (voir photo ci-dessous). Ce phénomène semble indiquer que cette fosse est en train d’évoluer vers un néoluvisol.
Accumulation des argiles avec la croix noire caractéristique
Accumulation des argiles avec la croix noire caractéristique
Quiz :
1. Quel est le rôle des argiles dans le sol ?
La consolidation du sol
Mauvaise réponse. Essayez encore une fois !
La rétention d'eau
Ce pourrait être une bonne réponse mais ce n’est pas le cas ici. Essayez encore une fois !
Ils permettent les échanges de cations
En effet, les argiles, de part leur grande surface spécifique (lié à leur petite taille) et l’abondance de sites chimiques disponibles, correspondent à la phase minérale (taille des particules) la plus réactive dans un sol. Les argiles forment une part importante des sites d’échanges. Elles permettent à la matière organique de se lier via un pont cationique (un cation tel que le calcium ou le fer). Cette matière organique liée aux argiles va être moins facilement décomposée et minéralisée et sera donc préservée plus longtemps. Indirectement donc, les argiles contribuent à stabiliser et à préserver les nutriments nécessaires à la végétation. Les argiles contiennent aussi toujours une petite part d’eau entre leurs feuillets mais, dû à leur petite taille, les pores entre les particules argileuses sont très petits et l’eau de pluie n’arrive pas à s’infiltrer à l’intérieur de ces pores. Cette dernière va plutôt avoir tendance à ruisseler et emporter les argiles avec elle (érosion).
2. le pH des sols est toujours acide.
Vrai
Mauvaise réponse. Essayez encore une fois !
Faux
C’est faux. Dans un BRUNISOL, le pH est généralement acide mais ce n’est pas le cas pour tous les sols. Cela dépend principalement des ions présents ; un sol riche en calcium (donc en ions Ca2+) aura un pH neutre voir basique. Le magnésium (Mg2+), le potassium (K+), le sodium (Na+) sont d’autres cations qui vont agir sur l’alcalinité d’un sol, alors que le fer (Fe3 +) et l’aluminium (Al3+) vont plutôt acidifier le sol.
3. Quelle est la cause du pH acide de ce sol ?
La présence des argiles
Mauvaise réponse. Essayez encore une fois !
La présence des racines
Ce pourrait être une bonne réponse mais ce n’est pas le cas ici. Les racines agissent sur le pH du sol à un niveau très local, dû à la production d’acides organiques. Essayez encore une fois !
L'absence de calcaire
C’est une bonne réponse. La décarbonatation préalable est une condition nécessaire à la formation d’un brunisol. Les carbonates, en se liant à l’ion hydroxide (OH-), devient une base qui alcalinise le milieu et rend le pH moins acide.
La lixiviation
C’est une bonne réponse. Les ions présents sur les sites d’échanges permettent de maintenir le pH du sol haut en s’enlevant des sites d’échanges pour que des H+ s’y fixent. La lixiviation des cations alcalins (Ca2+, Mg2+, K+, Na+) va donc agir sur le pH en le rendant plus acide.
4. La capacité d’échange cationique (CEC) est :
Un indice de fertilité chimique
C’est une bonne réponse. La CEC est la quantité maximale de cations qu’un sol peut absorber, à un pH donné pour 100g de matière sèche. La fertilité d’un sol dépend du nombre de sites et de cations disponibles. La CEC, qui donne une mesure de ces sites et cations, est donc un bon indice de fertilité chimique.
Le nombre de sites négatifs proposés par les sites d'échanges
C’est une bonne réponse. En effet, la CEC est la capacité du sol à retenir les cations. Ceux-ci étant chargés positivement, ils vont être retenu sur le complexe par un lien électrostatique avec les sites à charge négatives.
Directement liée au taux de saturation du complexe organo-minéral
C’est une bonne réponse. Le taux de saturation (rapport S/T) est le rapport entre la somme des bases échangeables (S) et la CEC ; ils sont donc en étroite relation. Plus le taux de saturation sera élevé, plus le sol peut être considéré comme fertile, car riche en bases échangeables qui sont des nutriments importants pour les organismes et la végétation.
5. Quel processus permet une augmentation de la CEC en profondeur ?
L'argilluviation
L’argilluviation, en emportant et accumulant les argiles en profondeur, diminue la CEC en surface et augmente la CEC en profondeur. En effet, les sites d’échanges sont principalement formés d’argiles. Les argiles sont la phase minérale la plus réactive dans un sol.
Accumulation des argiles avec la croix noire caractéristique