Un livre érotique imprimé à Lausanne en 1788

François-Amédée Doppet, Aphrodisiaque externe, ou Traité du fouet et de ses effets sur le physique de l’amour : ouvrage médico-philosophique ; suivi d’une dissertation sur les moyens capables d’exciter aux plaisirs de l’amour, [S. l.] : [s. n.], 1788
AZ 8362

François-Amédée Doppet, fils d’un fabricant de cire de Chambéry est né dans cette ville en 1753. En 1771, il s’enrôle dans un régiment de cavalerie, d’où il passe dans les Gardes-françaises. Il sert trois ans dans l’armée, avant d’entreprendre des études de médecine à Turin, au terme desquelles il est reçu docteur en médecine. De retour à Chambéry, il tente sans succès de s’attirer les bonnes grâces de la Cour de Savoie. Ne parvenant pas à ses fins, il décide de voyager, parcourt la Suisse et s’établit à Paris. C’est probablement durant un séjour à Lausanne que, sous couvert de son statut de médecin, il publia le Traité du fouet, ouvrage où il est question :

  • Du fouet et de ses effets sur le physique de l’amour ;
  • Des causes par lesquelles les flagellations excitent à l’amour ;
  • De quelques erreurs qu’il serait utile de détruire principalement dans les couvents ;
  • De la nécessité de changer les peines qu’on inflige à l’enfance et à la jeunesse.

On y trouve également un catalogue des substances aphrodisiaques.

Edition sortie des presses lausannoises d’Henri Vincent, identifiable à son matériel typographique (Pascal Delvaux, étude en cours). On connaît très peu de livres érotiques imprimés à Lausanne sous l’Ancien régime.

Un mytérieux message codé?

Jean-Philippe de Loys de Cheseaux, Traité de la comète qui a paru en décembre 1743 et en janvier, février et mars 1744 : contenant outre les observations de l’auteur, celles qui ont été faites à Paris par Mr. Cassini et à Genève par Mr. Calandrini, A Lausanne et à Genève : chez Marc-Michel Bousquet & Cie, 1744
AZ 8626

Exemplaire enrichi d’un envoi de Loys de Cheseaux à sa soeur, « Madame de Chandieu Veuillens » [i.e Vulliens?], sous forme d’une lettre reliée à la suite du titre contenant un poème de six vers dont les initiales de chaque mot forment apparemment un message chiffré ; la clé de ce message n’a pas pu être trouvée.




Un réquisitoire contre la peine de mort

Edizione ultima dell’ anno MDCCLXIX, coll’aggiunta del Commentario alla detta opera del Signor di Voltaire, tradotta da celebre autore, A Lausanna : a richiesta universale, [1769]
AZ 8622

La parution, en 1764 à Livourne sous l’adresse fictive de Lausanne, de l’édition originale italienne du Traité des délits et des peines de Beccaria a connu un très grand retentissement dans l’Europe des lumières. Ce livre, où se trouve développée la toute première argumentation contre la peine de mort, est généralement considéré comme le fondement du droit pénal moderne. On ignore les raisons de l’utilisation, par Beccaria ou son imprimeur Giuseppe Aubert, de l’adresse de « Lausanne », adresse sous laquelle paraîtra également en 1766 la première traduction française de l’ouvrage, due à l’abbé Morellet.

Cette édition de 1769 sort des presses de Giuseppe Aubert à Livourne. Dotée d’un frontispice allégorique non signé dénonçant l’application de la peine de mort, elle contient la traduction italienne du Commentaire sur le Traité des délits et des peines de Voltaire.

Les machines de la Renaissance

Héron d’Alexandrie, Gli artifitiosi et curiosi moti spiritali di Herrone. Tradotti da M. Gio. Battista Aleotti d’Argenta Aggiontovi dal medesimo Quattro theoremi non men belli & curiosi de’ gli altri et il modo con che si fa artificiosamente salir un canale d’acqua viva, o morta, in cima d’ogn’alta torre, In Ferrara : per Vittorio Baldini, 1589
AB 2609

Héron d’Alexandrie imagina toutes sortes de machines hydrauliques et s’intéressa à la vapeur et à l’air comprimé. Principalement connu pour les machineries décrites dans son Traité des pneumatiques (??????????), on lui doit par exemple un projet de machine utilisant la contraction ou la raréfaction de l’air pour ouvrir automatiquement les portes d’un temple ou faire fonctionner une horloge. Sa redécouverte au XVIe siècle est à mettre en relation avec la fascination des savants de la Renaissance pour l’ingénierie, qui trouvera sa pleine expression, par exemple, dans les ouvrages de Jacques Besson – le célèbre ingénieur français, concepteur entre autres du mécanisme de la fontaine de la Palud à Lausanne.

Cette édition imprimée à Ferrare est illustrée de dizaines de gravures sur bois (non signées) représentant autant d’inventions mécaniques.

Un violent pamphlet contre le Mariage de Figaro

Antoine-Joseph Gorsas, L’âne promeneur, ou Critès promené par son âne. Seconde édition revue, corrigée & précédée d’une préface à la mosaïque dans le plus nouveau goût, A Pampelune : chez Démocrite : Falot Momus, 1786
AZ 8716

Contrefaçon de l’édition originale parisienne, imprimée à Lausanne par Henri Vincent, identifiable à son matériel typographique (Pascal Delvaux, étude en cours) ; elle reprend l’adresse de « Pampelune » utilisée par le premier éditeur.

Cette satire assez violente, principalement dirigée contre Beaumarchais et Le Mariage de Figaro, comporte une foule d’allusions et de traits contre les personnalités et les modes de l’époque. Elle sera réimprimée en 1788, sous le titre Le Rabelais moderne.

La lettre sur la comète de Maupertuis

Pierre-Louis Moreau de Maupertuis, Lettre sur la comète, [Paris] : [s.n.], 1742
AZ 8491

Seconde édition, publiée la même année que la première, augmentée d’un frontispice gravé par Dheuffand (Guillaume d’Heuland) d’après Maugein représentant plusieurs orbites de comètes au sein du système solaire.

Pierre-Louis Moreau de Maupertuis (1698-1759), philosophe, géomètre et astronome français, fut également un grand voyageur. Il se lia avec les Bernouilli, à Bâle, ainsi qu’avec La Condamine et Voltaire dont il devait faire un disciple enthousiaste du système de Newton.

«La comète observée le 2 mars 1742 à l’Observatoire de Paris fut pour lui l’occasion d’adresser à une dame une lettre où il rassemblait tout ce qui avait été dit de faux ou de vrai sur ces astres. Mais, loin de rassurer les hommes, il montre les ravages que les comètes pourraient causer dans l’univers par leur rencontre avec notre planète.» (Biographie générale, t. 34, p. 389)

Ex-libris gravé du mathématicien français Michel Chasles (1793-1880).

Panorama de Lausanne depuis Montbenon

Panorama de Lausanne avec ses environs et le lac de Genève : dessiné d’après nature sur le toit de l’Abbaye de l’Arc à Montbenon, Bâle ; Berne ; Lausanne : publié par J. P. Lamy, [ca 1815]
NEDA 17902

1 feuillet lithographié dépliant

Le langage des fleurs au temps d’Adolphe

Mme Goyet, Le bouquet du sentiment, ou allégorie des plantes & des couleurs. A Chalon s. S. : chez J.-B. Goyet, 1816
AZ 8728

Ce charmant opuscule contemporain de la parution d’Adolphe, un des premiers livres consacrés au langage des fleurs, a connu un tirage confidentiel (le seul autre exemplaire localisé se trouve à la BN, à Paris).

L’illustration consiste en un titre et deux planches signées par le peintre Jean-Baptiste Goyet (époux de l’auteure ?), délicatement aquarellées.

Un fou littéraire italien du XVIe siècle

Anton Francesco Doni, La zucca del Doni [I cicalamenti della zucca del Doni, Le baie della zucca del Doni, Le chiachiere della zucca del Doni]. In Vinegia : per Francesco Marcolini, 1551
AZ 8663

Ouvrage composé de trois parties, chacune dotée d’une page de titre et d’une pagination propres. L’illustration consiste en un frontispice et de nombreuses vignettes et encadrements gravés sur bois, non signés.

Anton Francesco Doni (1513-1574) a été longtemps décrié par la critique, victime de l’étiquette de « cervellaccio bizzaro e fantastico » que lui attribua Apostolo Zeno (1669-1750). Geneviève Duval-Wirth a démontré, dans un article publié dans la revue Chroniques italiennes (n° 13-14, 1988, « Un moraliste méconnu »), combien ce personnage mérite que l’on redécouvre son œuvre à la lumière de notre sensibilité contemporaine, dont il est finalement assez proche, abordant sans tabou de nombreux domaines du savoir humain susceptibles d’améliorer la vie: médecine psychosomatique, technique du placebo, diététique, télépathie, hypnose, chiromancie, criminologie, etc.

Discours sur les moyens de bien gouverner

Innocent Gentillet, Discours d’estat sur les moyens de bien gouverner & maintenir en bonne paix un royaume ou autre principauté. Dernière édition corrigée et augmentée de plus de la moitié, A Lausanne : par Jehan Chiquelle, 1585
AZ 8547

Edition probablement imprimée à Genève, et non à Lausanne: Chiquelle obtient du Conseil de Genève le 15 juin 1585 l’autorisation d’imprimer ce livre ; il ne s’établira à Lausanne que l’année suivante.

Huguenot modéré, avocat à Grenoble et à Vienne, puis parlementaire, Innocent Gentillet (1535-1588) fuit à Genève après le massacre de la Saint-Barthélemy, puis rentre en France après l’édit de Beaulieu de 1576. Ses opinions protestantes le font à nouveau exiler à Genève en 1585.

Son Discours d’estat sur les moyens de bien gouverner, dans lesquels il condamne les idées de Nicolas Machiavel, soupçonné de vouloir introduire l’impiété et l’immoralité dans le gouvernement, a paru en 1576. Il y accuse les Italiens de l’entourage de Catherine de Médicis de s’en faire les propagateurs.

L’ouvrage, qui paraît d’abord en latin, puis en français et en anglais, connaît une diffusion considérable à travers toute l’Europe jusqu’au milieu du XVIIe siècle. Gentillet affirme que la source de la richesse d’un État vient de sa forte population. Il estime que les luttes intestines et les mauvaises lois sont contraires au développement de la population et condamne le luxe comme nuisible au bien-être national. (Informations tirées de Wikipédia)

Recueil de pièces relatives à la Révolution vaudoise de 1845

« Recueil de pièces relatives à la Révolution vaudoise des 14 et 15 février 1845 et à ses causes, avec plusieurs autres pièces relatives au jésuitisme et au méthodisme ». [Lieux divers], 1845
AZ 8412

Sept brochures recueillies et commentées (à la plume) en 1849 par Antoine Baron, premier archiviste du Canton de Vaud, qui a ajouté en tête une caricature de l’époque représentant un jésuite aux ordres d’un Français (?) faisant un pied de nez à un ours bernois enchaîné par le pacte de 1815 et sacrifié au peuple souverain.


Amours de Sainfroid et d’Eulalie

Les amours de Sainfroid, jésuite, et d’Eulalie, fille dévote : histoire véritable, A La Haye : chez Isaac vander Kloot, 1743
AZ 8700

Contrefaçon publiée à Lausanne par Marc-Michel Bousquet sous le nom d’emprunt d’Isaac van der Kloot, décédé en 1741, chez qui a paru l’édition originale de ce texte en 1729.

Reliure signée Smeers (Isidore Smeers, relieur belge établi à Paris, décédé vers 1896) en maroquin rouge avec triple filet doré encadrant les plats, caissons décorés aux petits fers, dentelle intérieure, le tout à chaud, tranches dorées, gardes de papier fantaisie au peigne.

Marc-Michel Bousquet, l’un des éditeurs les plus actifs à Lausanne au XVIIIe siècle, a publié successivement trois éditions de ce best-seller de la littérature grivoise des Lumières, en 1743, 1748 et 1760. Seule l’édition de 1748 manque encore aux collections de la BCU Lausanne.

Liber

Julien Burri, Liber. Bois original de Claire Nicole, Lausanne : Bibliothèque cantonale et universitaire, 2013 
USA 1089

Ce texte inédit de Julien Burri a été tiré à 44 exemplaires accompagnés d’un bois original de Claire Nicole avec surcharge tantôt en améthyste tantôt en bleu (numérotés de A1 à A22 et de B1 à B22) ; il constitue le 3ème opus de la collection « Tirage limité », après Carnet de bord (texte de Jacques Roman, sérigraphie rehaussée de Muma) en 2007 et Bruit blanc bruit noir (texte d’Anne-Lise Grobéty, gravure de Francine Simonin) en 2010.La gravure ainsi que le texte, composé en Trébuchet corps 10 et reporté sur plaque de cuivre, ont été imprimés par Raymond Meyer à Lutry.

Marie Tavera : Au rebord du froid

Marie Tavera, Au rebord du froid où s’avale, [Genève] : [Marie Tavera], 2013
OBLB 663

Livre d’artiste unique réalisé avec la complicité de l’Association GE Grave (monotypes avec rehauts, lettrage réalisé par transfert manuel à l’acétone).

Découverte lors de l’édition 2013 de la triennale Tirage limité à Lausanne, Marie Tavera, pratique le dessin et l’écriture avec un même bonheur.

Dans ma pratique picturale comme dans ma poésie, je cherche une focale qui dise à la fois l’adossement au tangible et son affranchissement: le lieu qui vient, qui est perçu, qui échappe. Peut-être à cause de mon regard de myope, peut-être parce que le vivant est déjà forcément ailleurs, hors de sa trace, dans le mouvement et la texture.

La Fontaine mis en images par Burgi

Burgi Kühnemann, Conseil tenu par les rats / Der Rat der Ratten, fable de Jean de La Fontaine, [Friolzheim], 2009
NEDC 273

Livre d’artiste unique réalisé à partir de cartes géographiques, peint et manuscrit. Texte en français avec traduction allemande par Ernst Dohm.

Burgi Kühnemann, qui vit près de Stuttgart, est passionnée par les livres. Ses créations fascinantes – toutes des oeuvres uniques – témoignent d’un rapport au texte et au support très particulier. Les fables de La Fontaine, ainsi que les contes de fées, constituent pour elle une source d’inspiration inépuisable.

Lent et doux monologue

Jacques Roman, Lent et doux monologue, Estampes d’Yves Picquet, [Plouédern] : Editions double cloche, 2014
USB 1890

Tirage limité à 11 exemplaires.

Parallèlement à son activité de comédien – et de lecteur -, Jacques Roman poursuit depuis de nombreuses années un travail d’ascèse autour de l’écriture, considérée comme élément ultime de « l’être au monde ». Curieux de trouver dans la matérialité des livres une résonance, il collabore volontiers avec des plasticiens, pour autant qu’ils respectent « la lettre du texte ».

Le Passant de l’Athos mis en livre par Pascale Lhomme

Bernard Noël, Le passant de l’Athos : extraits. Collage, crayon de couleur, encre, craie grasse de Pascale Lhomme, [Chavannes-près-Renens] : Editions Le Mécano, 2014
USB 1237

Edition à 20 exemplaires de la maquette couronnée lors du Prix de la BCUL mis au concours à l’occasion de la 3e édition de la triennale Tirage limité, en 2013.

Chacun des exemplaires contient des interventions originales de l’artiste.

Reymond + Masini

Mario Masini et Jean-François Reymond, L’oeil regardé regardant, [Lausanne], 2005 et 2006

Livre-objet unique réalisé en commun en intégrant à des matériaux nouveaux des éléments récupérés et recyclés.

Deux portes de buffet avec interventions graphiques et deux plaques de verre acrylique gravées et poncées, le tout relié en un livre improbable parcouru d’un regard matérialisé sous la forme d’un cordonnet plastifié translucide. Coffret en bois peint en noir faisant office de socle de présentation.

Exemplaire unique offert par les artistes en 2012.

Une exposition a été consacrée en 2014 aux créations singulières de Jean-François Reymond à l’occasion de la remise à la BCUL par ce dernier d’un important ensemble de ses livres.

Le grand signe d’abandon

Marcel Miracle, [Le grand signe d’abandon] [Lausanne] : [Marcel Miracle], 2005-2006
UPB 12748

Livre d’artiste unique réalisé par Marcel Miracle à partir d’un agenda Air India de 1974 ; il comprend des textes autographes et 329 illustrations à la plume ainsi que des collages et des pages intercalaires constituées de collages et dessins en couleurs.


Pénurie

Jérôme Meizoz, Pénurie. Dessins à l’aquarelle par Zivo reproduits en fac-similé, Lausanne : art & fiction, 2013
USB 1156

Exemplaire enrichi d’un dessin original inédit signé relié en fin de volume, accompagné en outre de 10 des planches originales sur papier japon signées et datées par l’artiste au crayon de papier ; emboîtage réalisé à la BCU Lausanne incluant un dessin original à l’encre sur toile de reliure beige.

Marie-José Imsand inspirée par Ste Elisabeth de Hongrie

Marie-José Imsand (interventions) Sainte Elisabeth de Hongrie, par le comte de Montalembert, Tours : Alfred Mame et fils, [1861]
USB 1429

Livre d’artiste unique réalisé par Marie-José Imsand en prenant pour support un exemplaire acheté au marché en 2007 dans un village de Gruyère.

Très nombreux dessins et collages originaux, truffes, etc.

Une belle journée…

Anne-Marie Gbindoun, Une belle journée, [Lausanne], [2012]
USA 99107

Livre d’artiste unique, entièrement dessiné à l’encre de Chine (écritures de signes) à partir d’un carnet blanc relié en feutre orange, avec rosace décorative un bleu pétrole et fuchsia

Pour Anne-Marie Gbindoun, le travail d’écriture (car il s’agit bien d’une « écriture », et non de dessins) qui préside à la confection de ses livres représente une thérapie alternative pour se libérer des angoisses suscitées par le monde qui l’entoure. Sa production est représentée également dans les collections du Musée de l’art brut à Lausanne.


Bibliothèque Olivier Julliard

Esprit singulier, Olivier Julliard, né à Genève, a légué à la BCU Lausanne, peu avant son décès, la riche bibliothèque d’honnête homme qui l’avait accompagnée dans son parcours de vie et son activité d’écrivain-philosophe.

Dans cette collection figurent de nombreux livres précieux, à l’instar de cet exemplaire de L’Affaire Crainquebille, d’Anatole France, illustré de 62 dessins de Théophile-Alexandre Steinlen (Paris: Edouard Pelletan, 1901).

Un des 25 ex. de tête contenant un dessin original et une collection d’épreuves sur chine (n° 17, imprimé sur japon ancien), avec l’ex-libris gravé d’Anatole France et diverses notes autographes de ce dernier ; ont été ajoutés deux portraits de l’auteur par Steinlen au crayon gris et rouge.

Claire Nydegger illustre « Les Citrons »

Eugenio Montale, I limoni / Les citrons. Traduction de Gustave Roud. Illustrations de Claire Nydegger, Saint-Prex : Editions Perdtemps, 2013
USA 5160

L’illustration consiste en images infographiques et en neuf gravures sur bois imprimées à la main par l’artiste.
La traduction de Gustave Roud a paru dans Rome, peintres et écrivains (Lausanne, Mermod, 1954).

Tirage limité à 20 exemplaires numérotés.

A l’enseigne des Editions Perdtemps, Claire Nydegger expérimente depuis de nombreuses années le champ du livre d’artiste. La BCU Lausanne a consacré l’année dernière une exposition virtuelle au travail de création qu’elle poursuit depuis son premier séjour à Rome, en 1986, à la Divine comédie de Dante.

Le livre « Mode de vie » revisité…

En 2010, le collectif art&fiction a lancé un ambitieux projet collaboratif réunissant plus de cent artistes romands qui a abouti à la publication de deux livres Mode de vie et Mode de vie : kit de démontage. A l’issue de cette expérience, les participants ont été invités à produire une œuvre originale à partir d’un exemplaire de Mode de vie.

Trois de ces créations uniques ont été acquises par la BCU Lausanne, dont le livre-valise Round trip, de Flynn Maria Bergmann, le livre creusé en forme de labyrinthe par Claudius Weber, ou encore [Sans titre], réalisé par Stéphane Bresset en maculant un exemplaire à l’aide de marc de café, de cendre, d’encre et de terre, puis en l’enterrant pendant quelques jours ; déterré est ficelé, le volume a pris la forme d’un cylindre, évoquant la section d’un tronc d’arbre, son origine première.

Gestuelle de la pierre

Guy Bornand, Gestuelle de la pierre. Peinture originale d’Anne-Laure Héritier-Blanc, Varces : La Petite Fabrique, 2010
USA 7912

Paru en 1987 à Nîmes chez Bene, ce texte a été utilisé par Anne-Laure Héritier-Blanc pour créer plusieurs livres d’artiste, dont celui-ci, sous forme d’un rouleau peint sur lequel est superposé le texte, imprimé sur papier calque, présenté dans une céramique (technique de la terre sigillée et de l’enfumage) de Catherine Crozon.

Tirage limité à 5 exemplaires signés.

Reliures d’art contemporaines

La Réserve précieuse comprend une collection de livres reliés par des maitres actifs au siècle dernier qu’elle cherche à compléter par des achats ciblés de pièces réalisées par des relieurs contemporains. Trois des reliures présentées ici ont été acquises dans le contexte du concours mis sur pied en 2012 par la section Suisse de l’ARA (Association des relieurs d’art) pour son 25e anniversaire.

La reliure à mors ouverts proposée par Anne Bossenbroek sur un livre ancien (Guignollet, Le théâtre des ombres chinoises, nouveau Séraphin des enfants : recueil de jolies pièces amusantes et faciles à monter, illustrées de gravures, Paris : Le Bailly, [1880]), en plein parchemin avec décor en transparence et à la plume, a remporté le premier prix. Anne Bossenbroek, française d’origine, vit et travaille à Driebergen (NL).

Les artisans d’art vaudois actifs dans le domaine de la reliure originale ne sont pas pour autant ignorés, comme le montre la reliure imaginée par Laetitia Walsh pour habiller un exemplaire de Mythologie de l’homme, d’Armel Guerne (Neuchâtel, Baconnière, 1946), en plein maroquin noir, plats recouverts en recyclant les plaques de cuivre ayant servi à tirer les deux gravures insérées par l’artiste dans le livre.

Reliure de Laetitia Walsh (UPA 98129)
Reliure d'Anne Puls (CH) sur Les voix de neige, de Dominique Sorrente (UPA 89082)
Reliure d'Anne Bossenbroek (UPA 89082)
Reliure d'Ana Ruiz-Larrea (E) sur: Le théâtre et les miroirs, poèmes d'Adonis, illustrations de Marc Pessin (UPA 89114)

« Théâtre Vignol »

Pierre Monnerat, Théâtre Vignol, Lausanne : Au Verseau, 1952
NEDB 5618

Calendrier courant de mars 1952 à février 1953, selon l’usage ancien. Les cartes relatives aux douze mois prennent place dans un petit théâtre guignol cartonné.

Un texte de C.-F. Landry accompagne cet objet typique des productions du Verseau en relation avec le monde de la vigne et du vin.

« Bonnes gens, la vie est un petit théâtre, à rideau rouge, à cadre vert: on y pleure, on y bougonne, on y rit, on y boit. On y fait des malices. Sinon, il n’y aurait pas de monde. »

Qu’homme = Wie ein Wie

Beat Christen & Muma, Qu’homme = Wie ein Wie, Lausanne / Zurich : Ed. d’en bas / Limmat Verlag, 2014
USC 606

Un des 5 exemplaires de tête comprenant un grand dessin original, accompagné d’un riche ensemble documentaire relatif à cette publication (maquettes, dessins préparatoires et peintures originales, etc.) dont le financement a été obtenu en exploitant les possibilités offertes par les réseaux sociaux (plate-forme wemakeit).

Un travail d’orfèvre en taille-douce

Louis Jurine, [Planches de l’Histoire abrégée des poissons du lac Léman], Le Mont-sur-Lausanne : J. Genoud, 1976
NEDC 292

Réédition des planches parues en 1825 dans les Mémoires de la société de physique et d’histoire naturelle de Genève, augmentée d’un tirage en couleurs des planches 2, 3, 5, 8, 9, 10, 12, 13 et 15 réalisé à l’atelier de Saint-Prex sur les cuivres originaux conservés au Muséum d’histoire naturelle de Genève.

Tirage limité à 12 exemplaires hors commerce numérotés de I à XII, celui-ci offert à la BCU Lausanne par Jean Genoud.

Eric Martinet s’entête…

Eric Martinet, En-tête, [Lausanne] : [Eric Martinet], 2010 (Images 3)
UPC 3096

Travail de création et de réflexion sur le thème de l’autoportrait.

Exemplaire de tête spécialement conçu par l’artiste pour la BCU Lausanne, avec les deux variantes de la gravure originale tirée sur les presses de Raymond Meyer à Lutry accompagnant les 30 exemplaires de tête de ce livre, l’une rehaussée par l’artiste, l’autre telle que sortie de la presse.

Fonds Gerhard Holzer

« Mikrokontrapunkte ». Partition autographe de Gerhard Holzer, Tovo di Villa Faraldi, 10 avril 1973, 46 p.
Archives musicales non coté

Audacieuse et novatrice, l’écriture de Gerhard Holzer démontre à la fois la solide formation et la grande expérience de son auteur. Cet artiste touche-à-tout – hormis la composition, il s’est consacré à la peinture, la sculpture, et la performance – est né en 1932 à Buenos Aires et décédé en 2006 à Berne. Son œuvre musical comprend une cinquantaine de compositions dont une grande partie éditée par les Editions Peters à Francfort.

Fonds Pierre-André Bovey

« Sept courtes pièces » pour flûte et piano, partition autographe de Pierre-André Bovey, S. l., 2012, 16 p.
Archives musicales FPAB 139

Le compositeur et flûtiste Pierre-André Bovey est un des rares fidèles des archives musicales qui, à l’ère du numérique, continue à écrire sa musique à la main. Ses partitions autographes, d’une calligraphie très précise mais néanmoins poétique, révèlent la profonde admiration qu’il éprouve pour l’œuvre de Paul Klee.

Don de Pierre-André Bovey.

Fonds Fritz Warmbrodt

Lettre autographe signée de Vincent d’Indy dans laquelle le compositeur demande au ténor lyrique Fritz Warmbrodt de chanter pour le mariage de sa sœur, S.l., 20 avril 1896, 1 f.
Archives musicales non côté

Don de Jean-François Pellet en 2012

Né à La Chaux-de-Fonds en 1859 et décédé à Paris en 1930, Fritz Warmbrodt figure au premier rang des artistes lyriques en France. Ami de compositeurs tels que Gabriel Fauré, Charles-Marie Widor ou Vincent d’Indy, proche de J. Guy Ropartz et du pianiste suisse Emil Frey, il donne des concerts de gala devant le couple impérial russe et les souverains anglais en visite à Paris. Une correspondance abondante ainsi que des photographies et partitions dédicacées témoignent de son entourage prestigieux.

Photographie de Gabriel Fauré avec dédicace « à mon excellent interprète et ami ».

Fonds Eric Gaudibert

<Lettre autographe signée du pianiste Alfred Cortot au compositeur Eric Gaudibert
Lausanne, 15 février 1960, 1 f. + 1 enveloppe

Archives musicales FEGA-B-2

Eric Gaudibert, compositeur reconnu en Suisse et à l’étranger tant pour la force évocatrice de ses œuvres que pour ses talents de pédagogue, était également un pianiste averti. Dès 1950, âgé de seulement 14 ans, il devient élève du grand pianiste Alfred Cortot, installé à Lausanne depuis 1945. Une correspondance régulière qui perdure jusqu’à la mort de Cortot en 1961, témoigne d’une amitié et d’une estime réciproque qui va largement au-delà de la relation entre élève et professeur.

Don de Jacqueline Gaudibert en 2014.

Borges Sequel

Borges Sequel : 11 [i. e. 10] etchings by Pretr Herel, Sidney : Rudy Komon Art Gallery, 1982 (Paris : Atelier Morsang)
NEDC 275

Série de 10 eaux-fortes (et non 11 comme indiqué par erreur dans l’achevé d’imprimer) réalisée par Petr Herel lors de son séjour à Beaune en 1977 ; elle est inspirée par la lecture de Fictions, de Borges, notamment des textes intitulés « Tlön, Uqbar, Orbis tertius », « L’approche d’Almotasim » et « L’examen de l’oeuvre d’Herbert Quin ».

Cette suite a fait l’objet d’une réinterprétation graphique publiée sous le titre Séquelle par la librairie Nicaise à Paris en 2009. Ce livre est construit autour d’un texte de Jean Tardieu, «La vérité sur les monstres», tiré du recueil intitulé Les tours de Trébizonde, inspiré par la suite de Petr Herel.

Tirage limité à 55 exemplaires, tous signés et justifiés par l’artiste.

L’aborigène de Riga

J?nis Rokpelnis, L’aborigène de Riga, traduit du letton par Alain Schorderet ; encres de Catherine Bolle, [Octon] : Editions Grèges, 2013
USC 183

Exemplaire unique enrichi de 13 peintures préparatoires originales sur papier enduit de sable de quartz (aquarelles, encres, pigment outremer, indigo et smalt).

Une exposition a été dédiée en 2012 par la BCU Lausanne aux livres d’artiste de Catherine Bolle.

Peter Emch: Passé composé

Peter Emch, Passé composé, Trois xylographies  accompagnées d’un texte de Tim Zulauf, Lausanne : Atelier & Editions Raynald Métraux, 2010
NEDC 267

Album tiré à 30 exemplaires, num. de 1/30 à 30/30, plus 3 épreuves d’artiste num. EA 1/3 à EA 3/3 et 3 épreuves d’essai num. EE 1/3 à EE 3/3.

Du « Chat noir » aux « Hydropathes »…

Passionné par les revues satiriques, Bernard Schira a fait don en 2011 à la BCU Lausanne d’une riche collection de journaux, publiés principalement à Paris, mais aussi en terre romande, depuis la seconde moitié du XIXe siècle.

Cette collection fera prochainement l’objet d’une exposition particulière.

L’Hydropathe : journal littéraire illustré, Paris, 1879-1919
B 19878

Revue du club littéraire parisien « Les Hydropathes » fondé par le poète et romancier Emile Goudeau.
Illustrations de Cabriol.

Seul le titre du premier numéro renvoie directement au club homonyme ; les numéros suivant présentent le titre L’hydropathe.

Le Chat Noir : organe des intérêts de Montmartre, Paris, 1882-1899
B 19981

Revue du célèbre cabaret montmartrois fondé en novembre 1881 par Rodolphe Salis. Emblématique de la presse humoristique Belle Epoque, Le Chat noir a bénéficié du concours de nombreux artistes, dont le Vaudois Théophile-Alexandre Steinlen.


Gustave Doré : trois albums des débuts

La rencontre, en 1847, à Paris, de Charles Philipon, qui dirige les éditions Aubert & Cie et le Journal pour rire, est décisive pour la carrière de Gustave Doré, alors âgé de 15 ans à peine. C’est sous les auspices de Philipon que paraîtront ses premiers albums de caricatures, aujourd’hui rarissimes.

  • Les travaux d’Hercule (Paris : Aubert & Cie, [1847])
    OBLA 2236
  • Trois artistes incompris et mécontens [sic] : leur voyage en province… et ailleurs !!, leur faim dévorante et leur déplorable fin
    (Paris : Aubert & Cie, éd. du Journal pour rire, 1851)
    NEDC 280
  • Des-Agréments d’un voyage d’agrément (Paris : Aubert et Cie, [1851])
    OBLB 638

Exposition de la Bibliothèque nationale de France

Un des premiers livres de Marcel Poncet

5 poèmes de Jean Follain, 5 gravures de Poncet, Paris : La rose des vents, 1932
UPC 3989

Les eaux-fortes de Marcel Poncet ont été tirées sur sa propre presse ; le texte a été imprimé à Paris chez Maurice Darantière.

Premier ouvrage de ce qui aurait dû devenir une collection de poèmes inédits accompagnés de gravures originales d’artistes contemporains, projet apparemment abandonné (d’après un prospectus imprimé joint au volume).

« La Rose des Vents » est l’enseigne adoptée par Anne-Marie Poncet, fille du peintre Maurice Denis, pour sa maison d’édition fondée à Vich et à Paris en 1923.

Tirage limité à 77 exemplaires.

L’inattendu de l’héliographie

Valentine Schopfer, L’inattendu de l’héliogravure : manière de graver les couleurs d’une palette libre et personnelle en héliogravure à grain sur une plaque unique et de la tirer en un seul passage sous presse, avec la participation de Pietro Sarto, Virginie Favre, Freddy Buache, Rainer Michael Mason, Atelier de Saint-Prex, 2013
USC 578

Contient le texte Halte des forains, de C.F. Ramuz, tiré du recueil Les servants et autres nouvelles.

Comprend 15 photographies originales gravées en héliogravure à grain de résine.

Un des dix exemplaires de tête enrichis d’une suite en noir de toutes les gravures, de 2 planches écartées ainsi que de 2 chartes-couleurs.

Le livre-ventre: déconstruire pour mieux reconstruire

Christian Jelk, Le livre-ventre / Le veau d’or / [Charges], [Sainte-Croix], 2011-2014
USC 184

Livre d’artiste unique recréé à partir d’un exemplaire détourné de Fräulein d’Ellen von Unwerth (Taschen, 2011), avec interventions diverses (scotch, encre de taille-douce) sous couverture de carton ondulé peint (récupération du carton d’emballage du volume original reçu par courrier postal, avec au verso un travail à l’encre rose et traces de sables de la Loire réalisé à Savennières) ; 25 pages ou doubles-pages, comportant des traces d’encrage, ont servi de matrices pour l’impression de tirages à l’atelier de Raymond Meyer à Lutry ; 15 de ces tirages ont été présentés lors de l’exposition consacrée à Christian Jelk à la Galerie d'(A) à Lausanne en février 2014. Le titre indiqué sur la première page [Charges] est celui adopté au début de la démarche de dé-reliure et d’appropriation de ce livre par Christian Jelk en 2011 ; la reliure définitive a été réalisée début 2014.

« Je suis heureux que mon veau d’or soit exposé, que le ventre soit offert au regard de chacun. Cette intimité étrange, part de moi qui s’est révélée au cours du long processus qui lui a donné corps – et qui m’a nourri en retour. Je crois que c’est ce matin que j’en ai furtivement aperçu l’enjeu: véritablement veau d’or ce livre est ma mise en garde et mon immersion à la fois dans la corruption des images. Je referme à l’instant un livre bref et intense d’Alain Badiou, dont je ne suis pourtant pas un lecteur forcené: Pornographie du temps présent. Je réalise que le travail de ce livre est, réellement, une part d’ombre que j’ai creusée, fouillée, pour tenter de l’exalter, par la gravure de taille douce, par l’instrument même à la genèse du livre, de sa reproductibilité -le rendant ici unique, et c’est là toute sa charge. » (C. Jelk à S. Corsini, 22 mars 2015)

De grèves en gravures…

Richard Aeschlimann , Révélations, [Chexbres] : Plexus, 2012
OBLC 106

55 gravures et 55 textes de Richard Aeschlimann, accompagnés d’un texte introductif du même et d’un document décrivant les techniques utilisées pour chaque planche.

Les gravures ont été tirées à Lutry chez Raymond Meyer et le texte a été imprimé à Vevey par l’atelier du Cadratin.

Tirage limité à 2 exemplaires, chaque gravure étant signée par l’artiste.

Une œuvre en forme de livre unique

Gaël Bandelier, Corps en décomposition : de l’artiste en train de travailler – Recomposition : de l’œuvre en livre, Goumoens-le-Jux : Stultifera Navis Fabrik, 2009
USC 264

Livre d’artiste unique, dessiné et manuscrit sur papier calque translucide, dans un écrin original de l’artiste en verre acrylique inspiré de la reliure à la japonaise.

Né le 6 août 1977, Gaël Bandelier reçoit en 2005 le Prix de la Société suisse des auteurs (SSA) pour son texte dramatique Point de fuite (possible), publié aux éditions L’Harmattan (Paris) deux ans plus tard. Lauréat, en 2008, du concours « Textes-en-Scènes » organisé par la SSA, il est l’auteur de plusieurs pièces de théâtre. Depuis quelques années, Gaël Bandelier mène une démarche exploratoire dans le domaine du livre d’artiste, mêlant à ses talents d’écrivain ceux de peintre et dessinateur, moins connus.

Un éléphant dans la ville?

Jean-Pierre Vorlet, Un éléphant dans la ville , [Lausanne], 2011
OBLC 100

Livre d’artiste comprenant douze images imprimées au jet d’encre donnant à voir des détails urbains photographiés par Jean-Pierre Vorlet lors de déambulations dans les rues de Lausanne ; produit à 5 exemplaires.

L’évolution du monde revisitée par Julie Peter

Julie Petter, Evolver : a glimpse into the greatest story ever told designed by nature, [Orbe], 2013
USC 26

Livre d’artiste produit à 250 exemplaires.

Exemplaire enrichi de l’ensemble des dessins originaux à l’encre reproduits dans l’ouvrage (47 pages A3 formant 17 sujets complets, dont 3 rognés au format du livre, et 11 pages A4), le tout groupé dans un portefeuille.

Un calendrier art nouveau dessiné par Eugène Grasset

Eugène Grasset, Calendrier 1886 [Paris] : Au Bon Marché, 1866
NEDB 5526

Calendrier créé pour le magasin « Au bon marché » par Eugène Grasset (1945-1917), né à Lausanne, un des maîtres de l’illustration art nouveau, dont le monogramme figure sur le titre. L’ensemble a été gravé par Gillot.

Exemplaire comportant les douze planches en couleurs avant la lettre, montées sur onglets avec la planche de titre monochrome.

Un des plus anciens textes imprimés en patois vaudois

[Anonyme], Lo conto d’au craizu : coq à l’âne dans le patoi [sic] du canton de Vaud [Lausanne, vers 1803?]
NEDB 5596

L’auteur de ce conte serait, d’après le doyen Bridel, cité par Gauchat, un certain M. De la Rue, de Lutry. Il n’a pas été possible d’identifier celui-ci.

La date et le lieu d’édition (probablement Lausanne) ne sont pas déterminés avec précision. Les dates de 1780 ou 1785, parfois avancées, paraissent trop anciennes eu égard à la typographie, assez caractéristique des dernières années du XVIIIe siècle et du début du XIXe siècle ; l’existence du « Canton de Vaud » à proprement parler n’est par ailleurs pas antérieure à 1803.

La Belle de Moudon mise en images par Géa Augsbourg

Géa Augsbourg, Théatre du Jorat – La belle de Moudon: souvenir, Lausanne : Lithographie Marsens, 1931
NEDA 18101

13 scènes légendées suivies de deux pages de portraits, l’une regroupant « ces messieurs du comité » (4 personnes, dont Gaston Bridel, président, Ulysse Corthésy, vice-président, Louis Pidoux et Frédéric Pasche [?]), l’autre « les auteurs » (René Morax, Arthur Honegger, ainsi que Jean Morax et Gaston Faravel [?] sur les maquettes desquels les décors ont été exécutés).

Lettres de Charles-Albert Cingria à Meraud Guevara

Charlers-Albert Cingria, Lettres à Meraud Guevara et ses amis.
62 lettres et cartes postales autographes signées (1941-1953)

IS 5774

Charles-Albert Cingria, né à Genève en 1883, vit en France depuis 1915, mais séjourne régulièrement en Suisse (Genève, Lausanne, Fribourg).

A cheval entre les deux pays, il est introduit dans leurs milieux artistiques et littéraires respectifs. Bon vivant, voyageur, vélocipédiste et musicien, Cingria vit de sa plume mais est constamment à la recherche d’un logis, d’argent ou d’une possibilité de publier ses textes. Parmi ses amis les plus fidèles et les plus proches figure l’artiste-peintre Meraud Guevara, épouse d’Alvaro Guevara, à qui il rend régulièrement visite à Paris ou à Aix-en-Provence. De 1941 à 1953, année précédant sa disparition, Cingria entretient avec elle une correspondance pleine d’amitié, où la plume et la verve de l’écrivain sont reconnaissables :

« Je ne suis pas un danseur mondain. Je suis un philosophe vélocipédiste. Ah mais que les gens d’ici [Lausanne] sont impossibles à endurer! Ce Géa [Augsbourg], hier, tout à coup profondément insultant. Ce [Paul] Budry de pâtes de Guimauve. Ce dégonflardisme général. Les éditeurs aussi, les directeurs de journaux aussi. Rien n’aboutit et surtout rien ne paye. Les gens qui vous invitent à dîner se dédisent au téléphone. Tout est mou, inconsistant, dépourvu d’héroïsme. A partir de ce moment je ne puis plus écrire, plus téléphoner. Mes derniers métalliques se sont dépensés à réagir contre un idiot qui disait : Et comme boisson non alcoolique qu’est-ce que vous avez (au restaurant) ? J’ai immédiatement dit : donnez-moi un litre de vin richement alcoolisé. » (24 novembre 1941)

Cette importante correspondance a été remise à la BCU Lausanne conformément à un accord passé par le Dr Julien Bogousslavsky avec les autorités vaudoises, à l’instar de toute une série de livres et documents rares en rapport avec le patrimoine culturel vaudois.

La BCUL possède un fonds Charles-Albert Cingria très riche, complémentaire à celui du Centre de recherches sur les lettres romandes.

Carnet d’une « anticommuniste »

[Anonyme], Carnet d’une « anticommuniste », Manuscrit autographe en russe et en français, 1918-1920, 1 cahier
IS 5755

Nous sommes à Kiev, 12 août 1918. Une dame non identifiée commence un journal où elle relate les crimes, les atrocités et les violences commis par les soldats de l’Armée rouge contre la population. Au milieu de son récit, écrit en russe, surgit la copie en français d’une pétition de citoyens helvétiques, membres de la Société de bienfaisance de Kiev, qui dénoncent au « Département politique suisse » l’activité du secrétaire du consulat. A la suite de la dernière note datée 1er avril 1920, une « Liste des individus signalés comme ayant des tendances bolchevistes », où défilent en ordre alphabétique des personnes résidant en Suisse avec nom, prénom, adresse et activité suspecte. Anarchistes, socialistes, juifs, associations ou journaux y sont fichés :

« Dainoff et sa femme. 15 rue du Mont-Blanc, Genève. Se donne comme social patriote, mais serait un anarchiste russe dangereux.
Guilbaux Henri. Français, directeur de la revue Demain.
Flecchia Vittorio. Lausanne. Italien reformé, ouvrier peintre, un des fondateurs de l’Union des sans-patrie.
Noverraz Gustave. Imprimeur de la revue Demain et de L’Indépendance helvétique et de nombreux tracts révolutionnaires, bien connu pour sa participation aux troubles révolutionnaires. »

Qui est cette femme non identifiée? Quel est son rôle? Pour qui travaille-t-elle? Espionne russe? Agente secrète suisse? A quelles informations supplémentaires peut conduire ce journal? Tout reste à découvrir…

Il était une fois… la poste d’Aigle

Il était une fois Album photographique du bureau de la Poste d’Aigle, Un cahier relié, 1951-1956
IS 5747

Quelques phrases en style télégraphique, et quelques photos en petit format collées sur un cahier, illustrent la vie quotidienne du bureau de la Poste d’Aigle entre le 1er mai 1951 et le 31 mars 1956. Probablement confectionné pour marquer le départ d’une de ses employées, ce document nous fait découvrir un bureau postal typique de son époque, avec son mobilier et ses équipements datés, tout en constituant un témoignage touchant de la vie professionnelle alors partagée par un groupe de personnes.

S’il ne gèle en janvier et février, viennent mars et avril pour tout détruire

Henry Dufour, Météorologie agricole, Un volume autographié, 1897
IS 5672

Henri Dufour (1852-1910), professeur de physique et de météorologie à l’Université de Lausanne et créateur de l’Institut de météorologie à Champ-de-l’Air, imprime en 1897 son cours de Météorologie agricole et prévision du temps en un petit volume autographié – l’autographie étant un procédé d’impression lithographique réservé à l’origine à de petits tirages.

A la fin de son ouvrage, en guise de procédé mnémotechnique, le professeur dresse une liste des « Proverbes météorologiques … ceux dont la justesse est confirmée par les observations scientifiques. » A remarquer que la plupart sont donnés en patois. En voici un exemple suivi de sa traduction :

« Sé Janvier ne janviotté et sé Fevrai ne fevriotté / Ma et Avri débliottant
S’il ne gèle en janvier et février / viennent mars et avril pour tout détruire.
»

Mémoires de Dimitri C. Narishkine

Dimitri C. Narishkine, Mémoires … dictés à son ancien secrétaire, M. André Goumaz de Sédeilles, 1 dactylogramme, 2 cartes de visite, 2 photographies, 1917-1918
IS 5737

Bien sûr, nous avons là les souvenirs d’un chambellan qui côtoie Nicolas II de Russie au début du XXe siècle. Mais leur intérêt provient aussi de l’axe qu’il dessine entre la Suisse et la Russie. Cet ensemble de documents éclaire la trajectoire de nombreux Suisses émigrés à l’étranger au service de familles fortunées. André Goumaz de Sédeilles s’occupa de la santé et des affaires du prince Narishkine de 1917 à 1918, à Paris.

Livre de notes d’une élève sage-femme

Françoise Jouvet, Livre de notes, d’instructions et de recettes d’une élève sage-femme, Manuscrit autographe, 1865-1866, 1 cahier
IS 5727

Le 26 novembre 1865, la jeune Françoise Jouvet commence son cours de sage-femme 2 rue de la Mercerie à Lausanne. Pendant une année, elle prend des notes sur les différents aspects de son futur travail. Dans le domaine des lois :

« L’enfant né avant le 300e jour dès le divorce ou la mort de l’un des époux est un enfant légitime. »

Dans celui de la médecine :

« Les seins sont des organes au nombre de deux.»

Dans celui des remèdes :

«Fumigations aromatiques : Graines de genièvre, 1 poignée: mettre par pincées sur les charbons ardents au-dessus de la partie abritée par une couverture de laine. »

Dans cet univers féminin, les femmes restent pourtant partie négligeable, comme on lit dans ce brouillon de lettre écrit à Nouvel-An à :

« Monsieur et très honoré professeur. La tâche est grande quand on veut instruire les femmes, elle est immense quand on veut les rendre sages-femmes. … Votre reconnaissante élève. Françoise Jouvet. »

Correspondance entre Gaston Cherpillod et Sylvette Leresche

90 lettres de Gaston Cherpillod à Sylvette Leresche et 117 lettres de Sylvette Leresche à Gaston Cherpillod, 1973-1977, 2 cartons
IS 5715

Gaston Cherpillod (1925-2012) est un écrivain atypique pour son époque : issu d’un milieu prolétarien, politiquement engagé à gauche, il développe un langage riche et précieux, une écriture savante. Si dans ses livres il touche à la critique sociale et à la nature, dans cette correspondance il n’est question que de son troisième registre expressif — l’amour. De 1973 à 1977, par le biais d’environ deux cents lettres, Gaston Cherpillod et Sylvette Leresche, institutrice à Vallorbe, racontent une histoire intensément vécue.

Au temps des recueils de vues romantiques du Léman…

Jacques Rothmüller, Souvenirs du Lac Léman, Genève : Lith. de Spengler et Cie, [ca 1830]
OBLA 2180

Contient 12 planches lithographiées par Spengler et Engelmann:

  1. Coppet et Château de Mad. me de Staël
  2. Bains Astor à Genthod
  3. Port de Nyon et château de Prangins
  4. Entrée du port de Morges
  5. La Gordane près Rolle
  6. Château de Wuflens
  7. Ouchi et Lausanne
  8. St. Pré
  9. Tour du Peilx et Vevey
  10. Bains Eynard à Beaulieu près Rolle
  11. Nyon
  12. Village et Château de Cran

Reliure avec décor à la plaque à froid, titre poussé à chaud « Souvenirs de la Suisse » sur le 1er plat, avec étiquette du relieur, Simier (Paris). Exemplaire incomplet du titre gravé.

« Passage du poète » vendu par souscription

Dossier relatif à la vente par souscription de Passage du poète, de C.F. Ramuz, Manuscrits autographes, bulletins imprimés avec annotations autographes, 1923, 1 dossier
IS 5712

Très attentif aux questions matérielles, C. F. Ramuz coordonne l’impression, la vente et la diffusion de ses œuvres. A partir de 1923, en raison de la mauvaise conjoncture économique, l’écrivain autoédite ses livres par le biais de la souscription. Dans ce dossier relatif à Passage du poète, « Edité par les soins de l’auteur : l’Acacia, Cour p/Lausanne », sont réunis noms de libraires, listes de souscripteurs et bulletins de ceux-ci. Il s’agit de documents très intéressants qui renseignent d’une part sur la pratique de l’édition après-guerre, d’autre part sur l’implication de l’écrivain dans toutes les phases de sa création.

Souvenir de l’occupation des frontières

Souvenir de l’occupation des frontières suisses Album photographique, Lausanne, Montreux, 1 cahier relié, 1914-1915
IS 5708

Groupes de blancs gymnastes en action ou au repos, parades à pied ou à cheval, exercices d’artillerie, pique-niques sur l’herbe, sorties en bateau, à la campagne ou à la montagne, groupes de cuisiniers, de notables, d’hommes posant devant des bistrots, d’infirmières, grandes tablées…

En regardant cet album de photographies prises à Montreux pendant la mobilisation, de 1914 à 1915, on a l’impression de participer à un mouvement festif et enthousiaste qui façonne une communauté pour laquelle la guerre reste un phénomène extérieur aux frontières nationales.

Carnet de vol de Marc-Henri Thélin

Marc-Henri Thélin, Flugbuch – Carnet de vol, 1 carnet manuscrit, 1 carnet imprimé avec annotations manuscrites, 1933-1957
IS 5707

Marc-Henri Thélin (1908-1989), professeur et directeur de l’Institut universitaire de médecine légale, cultive sa passion de voler pendant plus de vingt ans. Inscrit à la section vaudoise de l’Aéro-club de Suisse, il annote dans deux carnets 1835 vols accomplis de janvier 1933 à juillet 1975. Informations techniques et observations y sont inscrites d’une écriture égale et régulière. Le premier vol – 3’ – en double commandes avec M. Ramacher. Le dernier, – 12’ – sur un Piper avec un passager, au-dessus de Lausanne. Bien que technique, c’est une sorte de journal intime qu’on feuillette au fil des ans.

La collection d’autographes d’Agénor Krafft

Agénor Krafft, Choix de lettres des membres du Groupe de Coppet. Lettres au rédacteur en chef de la Bibliothèque universelle, Lettres autographes signées sous cadre, 1781-1829, lettres autographes signées réunies par fascicules en ordre alphabétique, 1866-1909, 1 boîte
IS 5700

Agénor Krafft (1895-1964), avocat lausannois, membre fondateur de l’Association des amis de Benjamin Constant et collectionneur passionné d’autographes, donne son nom à une étonnante collection de correspondances et manuscrits. Depuis son plus jeune âge, il rassemble des signatures de personnages célèbres (suisses et francophones de préférence). D’abord recherchés dans l’entourage familial puis achetés aux enchères, ces documents – essentiellement des lettres – sont très hétérogènes, la signature de leur auteur primant leur contenu. Seul l’intérêt personnel que Krafft éprouve pour Benjamin Constant permet de constituer une sous-collection plus homogène.

Hormis ce cas, seuls les aléas du marché amènent le collectionneur à acheter des pièces isolées ou des lots de correspondances, notamment celles du médecin russe Sergueï Botkine (1832-1889), de l’écrivain français Louis Artus (1870-1960) ou d’Edouard Tallichet (1828-1911), rédacteur en chef entre 1866 et 1909 de la revue mensuelle genevoise La Bibliothèque universelle.

Nous présentons ici quelques lettres de membres du Groupe de Coppet (Benjamin Constant, Germaine de Staël, Albertine de Broglie et Jacques Necker) mises sous un double-verre pour pouvoir les admirer recto-verso, ainsi qu’un ensemble de dossiers réunissant les lettres par ordre alphabétique créés par la rédaction de la Bibliothèque universelle à la fin du XIXe siècle.

Henry Vallotton, Voyages au Proche-Orient et en Afrique

Henry Vallotton, Voyages au Proche-Orient et en Afrique, Négatifs sur plaques de verre, 2 volumes imprimés
IS 5699

Henry Vallotton (1891-1971) est l’auteur de plusieurs livres, notamment L’auto dans la brousse : notes d’un voyage en Afrique occidentale et Sur six-roues : de Paris au Caire par Constantinople et Bagdad, publiés à Lausanne en 1925 et 1927. Environ 220 clichés sur plaques de verre, conservés dans leurs boîtiers d’origine, racontent ces deux voyages et donnent à voir des pays – aujourd’hui théâtres de guerre, comme la Syrie –, des populations soumises à la colonisation française ou anglaise et leurs occupants.

Le regard du photographe s’arrête aussi sur les paysages et le patrimoine bâti. Guère utilisées pour la publication des deux livres, ces images mériteraient d’être reconsidérées, en raison tant de leur excellente qualité que du contexte dans lequel elles ont été prises : «Les noirs des Colonies aiment-ils donc vraiment la France ? C’est une question délicate que je me suis souvent posée au cours de ce voyage.» (L’auto dans la brousse, p. 109)

C.F. Ramuz, Le Journal, Remarques, Notes et articles

C.F. Ramuz, Le Journal ; Journal de ces temps difficiles ; Choses écrites pendant la guerre et articles ; Remarques ; Notes et articles, Dactylogramme avec corrections autographes et collages, 1939-1941, 425 ff.
IS 5672

En 1941, C.F. Ramuz (1898-1947) est un écrivain consacré, dont la publication des Œuvres complètes (1940-1941) chez l’éditeur et mécène Henry-Louis Mermod touche à son terme. Le dix-neuvième volume comprendra Remarques, Notes et articles et Choses écrites pendant la guerre. Ce dernier texte sera ensuite publié séparément dans Fragments de Journal 1895 – 1920, suivi de Choses écrites pendant la guerre 1939 – 1941, volume qui sortira en 1942 (daté 1941). Pour ce texte composite et complexe, Ramuz reprend des éléments de son journal intime écrits depuis 1895, pour leur ajouter entre 1939 et 1941 des réflexions parfois tirées d’articles déjà publiés. Même procédé pour les Remarques et les Notes et articles. Le copier-coller est une technique employée de tout temps – mais ici le bricolage de papier, au moyen de la colle et des ciseaux, est remarquable.

Théophile-Alexandre Steinlen, Lettres à Paul Pérès

Théophile-Alexandre Steinlen, Lettres à Paul Pérès, 19 lettres autographes signées et enveloppes, 1 plaquette d’exposition, 1911-1923
IS 5686

Illustrateur et humoriste de grand talent, Théophile-Alexandre Steinlen (1859-1923), né à Lausanne, s’établit en 1881 à Paris où il passera le reste de sa vie. Par ces lettres à ses amis Paul Pérès, directeur d’une troupe de théâtre ambulant, et son épouse, nous entrons dans l’intimité d’une relation généreuse. Au fil des expositions et des tournées s’expriment les soucis de santé ou d’argent de chacun, que marquent aussi de vives préoccupations nées de la guerre qui mobilise la France dès 1914. La BCUL a fait l’acquisition de ces pièces qui permettent de mieux comprendre cet artiste et son époque.

Gustave Roud, Lettres à René Borchanne

Gustave Roud, Lettres à René Borchanne, Lettres autographes signées, 1945-1958, 3 ff.
IS 5682

Gustave Roud (1897-1976), poète, traducteur, critique d’art et photographe, prend une part étroite à la vie culturelle du lieu. Il est en contact avec les écrivains et les artistes de son temps tels C. F. Ramuz, René Auberjonois ou Steven-Paul Robert, comme avec leurs cadets, Jacques Chessex et Philippe Jaccottet.

Figure majeure de la poésie francophone du XXe siècle, Gustave Roud est également un photographe avisé. La BCUL conserve un fonds très important de ce pan de sa création, dont une bonne partie est numérisée de manière à compléter le fonds des manuscrits conservé au Centre de recherches sur les lettres romandes. Au fil des opportunités, elle acquiert tout document pouvant enrichir cette collection.

Edmond Jaloux, Les quatre-vingts ans du docteur Freud

Edmond Jaloux, Les quatre-vingts ans du docteur Freud, Manuscrit autographe, [1936], 5 ff.     IS 5677

Edmond Jaloux (1878-1949), écrivain et journaliste proche du régime de Vichy, est correspondant littéraire en Suisse pendant la Deuxième Guerre mondiale pour le compte du gouvernement français. Etabli à Lutry de 1937 à sa mort, il collabore également à la revue de droite Mois suisse, et participe à la vie culturelle lausannoise.

La BCUL acquiert et conserve tout document pouvant concerner cet auteur français en lien durable avec la vie culturelle du canton de Vaud.

C.F. Ramuz, Pourcentage pour la publication des œuvres

C.F. Ramuz, Notes relatives à la perception du pourcentage pour la publication de ses œuvres, Manuscrit autographe avec des annotations de la main de sa fille Marianne Olivieri, 1 imprimé, [1946], 5 ff.
IS 5672

C.F. Ramuz (1878-1947), écrivain et poète vaudois reconnu dans son pays comme à l’échelle internationale, n’avait pas que des préoccupations d’écriture. Ces quelques lignes sur papier bleu, écrites à l’intention de l’éditeur Grasset qui détenait les droits de ses œuvres, montrent à quel point ses soucis d’ordre économique deviennent lancinants après la Deuxième Guerre mondiale :

« Récemment chute de 10 fr à 3 fr 60 : je ne toucherai plus que le tiers. Impossible de vivre. Je sais bien que légalement tout est en ordre, mais il y a le côté humain dont je demande qu’on tienne compte et que les absurdités de la légalité soient compensées par la justice. »

Livre de raison de César Chavannes

César Chavannes, Livre de raison, Manuscrit autographe, 1796-1831, 6 cahiers
IS 5670

Pasteur, bibliothécaire et professeur de latin au Séminaire français de l’Académie de Lausanne, César Chavannes (1762-1840), a tenu un Livre de raison pendant 35 ans, de 1796 à 1831. Ce registre comprend des informations diverses sur sa vie quotidienne allant de la gestion de ses terres (vendanges, moissons, soins au bétail) à ses soucis de santé, en passant par l’évocation de faits divers, comme la mise à mort d’un homme jugé coupable d’assassinat :

« [François-Louis Pingout] a été exécuté à Vidy le lundi matin 30e [septembre 1805] … Il n’avait que 24 ans et jamais il n’avait reçu d’instruction religieuse … c’était un malheureux fils naturel, absolument aband[onné] par ses parens.»

Une lettre de Benjamin Constant à de Martignac, ministre de l’Intérieur

Benjamin Constant, Lettre au Ministre de l’Intérieur Jean-Baptiste Sylvère Gaye Vicomte de MartignacLettre autographe signée, [1828-1829], 1 f.
IS 5651

Peu avant la fin de la Restauration, Benjamin Constant, alors député à la Chambre, envoie « une idée » au ministre de l’Intérieur Martignac. L’intérêt public de la proposition est présenté non sans flatterie pour le ministre :

« Monsieur de Martignac serait digne d’attacher son nom à une mesure de [ce] genre. »

Benjamin Constant (1767-1830) est une des figures majeures de la vie politique et culturelle suisse et française entre le XVIIIe et le XIXe siècle. La BCUL possède de cet auteur un fonds manuscrit très substantiel, constamment enrichi, que les chercheurs du monde entier viennent consulter. L’édition des Œuvres complètes de Benjamin Constant, en cours chez l’éditeur Niemeyer, compte à ce jour 29 tomes publiés sur les 50 prévus (œuvre et correspondance).

Monument à Juste et Caroline Olivier à Gryon

Monument à Juste et Caroline Olivier à Gryon, Cartes postales relatives à la construction du monument, 1906, 9 pièces
IS 5644

Les 9 et 10 novembre 1906, un bloc erratique est prélevé du plateau d’Anzeindaz et transporté à Gryon pour qu’il en soit fait un monument à la mémoire de Juste et de Caroline Olivier, couple de lettrés illustres ayant habité le village de 1870 à 1875. Ces neuf cartes postales illustrent l’événement, du charriage du bloc à l’achèvement de l’œuvre.

Matthew Tyson – Tita Reut

Matthew Tyson – Tita Reut
Tita Reut, Une étroite permanence, interventions graphiques de Matthew Tyson (Piégros-la-Clastre : Imprints, 1998)

Figure connue de la scène artistique internationale, Tita Reut a côtoyé pendant des années le peintre-sculpteur Arman (Armand Fernandez). Commissaire de plusieurs expositions d’art contemporain, elle est aussi l’auteur de poèmes et a publié de nombreux livres d’artiste. Son texte Une étroite permanence a inspiré à Matthew Tyson un livre tiré à 12 exemplaires imprimés par ses soins.

Né en 1959 à Londres, Matthew Tyson vit et travaille à Piégros-la- Clastre, près de Crest (Dauphiné). Peintre, il a également conçu une série de dix vitraux pour la cathédrale de Saint-Claude (Jura). Il publie à l’enseigne des éditions Imprints des livres d’artiste et des gravures.

Susan Litsios – Le fuyard

Susan Litsios – Le fuyard

Susan Litsios, Le fuyard (Baulmes, 2010)

Peintures et découpages sur texte imprimé à la presse à épreuve sur papier Ruscombe.

« Le fuyard, livre unique écrit, imagé et découpé par Susan Litsios, est un travail qui s’inscrit dans la tradition du livre pour enfant imaginé par des adultes. On ne peut s’empêcher de penser à Kate Greenaway ou à Beatrix Potter, deux figures marquantes de la culture victorienne. L’ouvrage assume son caractère rétro par le choix de ses éléments figuratifs découpés, la typo-graphie qui « dessine » le texte, ou encore le ruban de dentelle qui noue la reliure.

Mais ces éléments volontairement surannés sont mis au service d’un récit dynamique, qui fait jouer les textes avec les images. Celles-ci n’« illustrent » pas ceux-là : les motifs ont une autonomie, vivent et, à l’instar du cheval noir qui traverse ces pages, se chevauchent. Comme s’il se trouvait face à un herbier vivant, le lecteur assiste à une histoire qui est celle du livre en train de se faire, de s’écrire, de se découper, de s’animer, non seulement au travers du récit, mais encore sous l’action des motifs et des décors aux couleurs lumineuses » (P. Kaenel).

Née à Philadelphie en 1937, Susan Litsios a été très tôt confrontée, dans la librairie parentale, à l’univers des livres, notamment les livres d’enfant illustrés par Arthur Rackham, Ernest H. Shepard, on encore C.W. Wyeth. Après son mariage avec Socrates Litsios, ingénieur de formation, elle suit ce dernier à Genève, où le couple s’installe en 1957. Dès 1974, Susan Litsios grave régulièrement des bois, qu’elle imprime « à la cuillère », de manière artisanale. Elle commence également à graver dans le cadre du Centre de gravure de Genève en 1976.

Etablie à Baulmes depuis 1982, l’artiste poursuit ses expérimentations dans le domaine du dessin, des découpages et de la gravure sur bois, la nature environnante et les animaux constituant pour elle une source inépuisable d’inspiration. Fabriquant elle-même ses couleurs, Susan Litsios est très sensible à la qualité et à la texture des papiers, qu’elle choisit avec beaucoup de soin. Elle utilise dans son atelier une presse manuelle rudimentaire, avec laquelle elle tire non seulement des bois, mais aussi des livres d’artiste produits à quelques unités, quand il ne s’agit pas de pièces uniques. Une presse taille-douce lui permet de tirer des monotypes et des eaux-fortes.

«The work is instinctual, although intellectually I watch what I’m doing. I often feel as though some other force is working through me. I’ve learned to stop when it’s not going well and let my subconscious salve the problem overnight. I don’t draw very much on the block and start to proof print as soon as I can see that something is happening; the wood often has a lot to say, and it seems only sensible to listen to it.»

Prix de la BCU, catégorie « Livres uniques », attribué lors du concours organisé à l’occasion du festival Tirage limité (Lausanne, septembre 2010).

Monica Lombardi – Leventina, il tempo trasparenza

Monica Lombardi – Leventina, il tempo trasparenza

Monica Lombardi, Leventina : il tempo trasparenza (Préverenges, 2010)

Jet d’encre sur film polyester, tiré à 5 exemplaires signés et numérotés.

Née au Tessin en 1963, Monica Lombardi vit à Préverenges depuis 23 ans. Elle a fréquenté de 1988 à 1991 l’Académie Maximilien de Meuron, à Neuchâtel, puis suivi en 1992-1993 les cours d’expression par le dessin de la School of the Museum of fine Arts, à Boston. En 1998, elle a créé l’atelier MaMo à Denges. Depuis 2008, Monica Lomardi se livre à une recherche artistique personnelle inspirée d’une vallée du Tessin. Un long périple l’a mené sur les sentiers de la Léventine, découvrant son histoire au détour d’un clocher, d’un pan de mur, d’herbes sèches, mais aussi de légendes. Au fil des jours, elle a réalisé de nombreux dessins sur papier calque, un support qui s’est naturellement imposé par sa transparence, complice de l’histoire lorsqu’on tourne les pages. Leventina est le premier élément concrétisé de cette recherche.

Prix de la BCU, catégorie « Livres multiples », attribué lors du concours organisé à l’occasion du festival Tirage limité (Lausanne, septembre 2010).

C.F. Ramuz – Les deux vieilles demoiselles

C.F. Ramuz – Les deux vieilles demoiselles
C.F. Ramuz, Les deux vieilles demoiselles (manuscrit autographe signé C.F. Ramuz, 1 vol.)

Les deux vieilles demoiselles, œuvre mineure, appartient à l’époque où Ramuz séjourna à Paris (1904-1914) tout en participant à la vie littéraire romande. Pendant cette période, il signa des chroniques, des comptes-rendus, des poèmes et des nouvelles dans la Gazette de Lausanne, le Journal de Genève, la Semaine littéraire, ainsi que dans la revue française Essais. Les deux vieilles demoiselles ont paru dans le Journal de Genève en juillet 1906.

Ce manuscrit original a appartenu à Pierre Weiller, dont l’ex-libris gravé a été collé sur la page de garde.

Si une grande partie des archives de C.F. Ramuz sont encore conservées à Pully par sa fille, Marianne Olivieri, le Département des manuscrits de la BCUL conserve de nombreux originaux de ce grand auteur vaudois. Toujours d’actualité, l’édition critique de son œuvre fait partie des projets majeurs du Centre de recherches sur les lettres romandes (CRLR). La fin de la parution est prévue pour 2012.

Catalogue raisonné de l’oeuvre de Ric Berger

Catalogue raisonné de l’œuvre de Ric Berger (Lieux divers, 1914-1967, manuscrit autographe avec dessins, schémas des œuvres et coupures de presse, 1 vol.)

Le Morgien Richard Berger, alias Ric Berger (1894–1984), est l’auteur de nombreux ouvrages sur le patrimoine archéologique et historique du canton de Vaud. En plus d’avoir réalisé une production picturale importante, Ric Berger fut professeur et historien d’art, auteur et éditeur d’une centaine de livres sur le patrimoine vaudois illustrés par des dessins de son cru. Il fut aussi linguiste et promoteur de la langue internationale « INTERLINGUA ».

Pendant 53 ans de 1914 à 1967, Ric Berger a tenu un catalogue raisonné de ses œuvres. Ce catalogue contient les numéros de chaque peinture (plus de 3’000 tableaux), les lieux, les croquis, les formats et leur destination.

Ce document a appartenu à Claude Girardet, qui a publié en 2010 l’ouvrage intitulé Catalogues raisonnés en deux volumes de l’œuvre de Ric Berger. Il vient compléter la très large collection de manuscrits en relation avec l’histoire et l’histoire de l’art vaudoises conservée par le Département des manuscrits de la BCUL.

Henri Fraisse – Croquis et relevés

Henri Fraisse – Croquis et relevés
Henri Fraisse, Croquis et relevés, voyages en Italie et en Provence en 1826 (Lieux divers, 1826, 2 vol. in-folio)

Henri Fraisse (1804-1848), fils de Jean-Abraham Fraisse, architecte, et frère de l’ingénieur William Fraisse, entreprend en 1820 des études à l’Académie de Lausanne pour devenir pasteur. Sa santé fragile et son goût pour le dessin l’orientent vers l’architecture à laquelle il a été initié par Jean-Siméon Descombes architecte lausannois.

Agé de 22 ans, il entreprend de décembre 1825 à mai 1826 un voyage en Italie en compagnie d’un jeune artiste français.

L’ensemble acquis comprend 450 dessins originaux au crayon et à la plume, en partie lavés et aquarellés, de format variable.

Ces dessins, rapportés d’un voyage à but culturel, illustrent des monuments connus, des bâtiments et des demeures caractéristiques, des perspectives urbaines et des vues panoramiques ainsi que des objets de musées et de collections. Le premier volume, daté d’avril 1826, est consacré essentiellement à Rome et à sa région. Le second, daté de mai à août 1826, contient des vues de Spolète, Foligno, Assise, Pérouse, Arezzo, Florence, Lucques, Pise, Livourne, Voltera, Viterbe, Bologne et Milan. On y trouve également des vues d’Arles, Nîmes et Orange. Les dessins architecturaux, basés sur des relevés précis, frappent par la qualité de leur rendu très professionnel et par leur sens des proportions. Les vues urbaines, scènes de rue et paysages témoignent d’une bonne maîtrise technique et d’une sensibilité aux détails.

Ces albums, qui ont appartenu à l’architecte genevois Edmond Fatio, dont ils portent l’ex-libris, viennent compléter la collection de docu-ments architecturaux que conserve le Département des manuscrits de la BCUL, comme notamment les archives d’Henri de Geymüller.


Antonin Artaud – Lettres de Rodez

Antonin Artaud – Lettres de Rodez

Antonin Artaud, Lettres de Rodez (Paris : GLM, 1946)

Un des 26 exemplaires réservés aux amis de GLM (Guy Lévis-Mano), dans un emboîtage façon étui à cigares en lézard cerise réalisé par Clara Gevaert en 2007. En novembre 1942, Robert Desnos prend contact avec le docteur Gaston Ferdière, ami de longue date des surréalistes et médecin-chef de l’hôpital psychiatrique de Rodez, afin de permettre le transfert d’Antonin Artaud, alors enfermé à l’hôpital de Ville-Évrard, en région parisienne. Jusqu’en 1946, Artaud écrira au Dr Ferdière, qu’il voit cependant chaque matin, une cinquantaine de lettres qui offrent un témoignage fascinant de l’internement du poète, qui subira 58 séances d’électrochocs. C’est en 1945, durant ce séjour à Rodez, qu’Antonin Artaud commence à tenir un journal sur de petits cahiers, réinvente un nouveau corps d’écriture, entre texte et dessin, entre théâtre vocal et danse rythmée de coups de couteaux qui transpercent la feuille.

La vocation de Guy Lévis-Mano commence en 1923, alors qu’il publie avec quelques amis La revue sans titre, revue illustrée de gravures sur bois dont la mise en page fait l’objet d’une recherche formelle évidente. Ce souci constant pour la typographie et l’illustration ne le quittera plus, qu’il s’agisse des nombreuses autres revues créées ou de son travail d’éditeur. En 1933, le poète urugayen Rodriguez Pintos lui laisse une petite presse à levier avec quelques casses, et GLM commence alors à imprimer lui-même.

« […] Puis, il y avait Aragon, alors rôdeur familier des passages et des ruelles de la capitale. Dans son livre sur ce thème, il avait oublié le poète-imprimeur qui vivait avec sa chienne Elsa dans un enclos du quatorzième arrondissement où il avait son atelier. Paysan de Paris plus qu’Aragon ne l’eût jamais imaginé, Guy Lévis Mano, l’éditeur des surréalistes, travaillait là, dans une arrière-cour de la rue Huyghens où la concierge, qui vivait dans une minuscule baraque, était souvent la mère nourricière de ses artistes. Guy s’affairait lentement dans une minuscule pièce (on avait peine à se glisser autour de la presse d’imprimerie). Il allait composer là, sous la raison sociale GLM, Les Yeux fertiles d’Éluard, La Main passe de Tzara, les Poésies complètes de Soupault, Kyrie de Pierre Jean Jouve et les Lettres de Rodez d’Antonin Artaud. Je le verrai toujours, les doigts brillants de plombagine, cherchant dans le haut de casse la lettrine d’un Garamond. » (Pierre Courthion, D’une palette l’autre)

Monique Joss – Nikolaï Zabolotski

Monique Joss – Nikolaï Zabolotski

Nikolaï Zabolotski, Le poème de la pluie = Po?ma doždja, traduction de Christian Mouze, gravures originales rehaussées de Monique Joss (Paris : Editions du Rouleau libre, 1993)

Tirage limité à 26 exemplaires numérotés et signés.

« Née en 1947, formée aux écoles des beaux-arts d’Angers et de Nantes, Monique Josse expose depuis 1981. Dans ses premiers travaux, elle opte pour la gravure, pointe sèche, aquatinte et bois, techniques énergiques au service d’une émotion intérieure forte, restituée par une esthétique dépouillée, en prise avec le réel. La démarche artistique restera la même par la suite : la technique est au service du propos. […] Chez Monique Josse, l’exercice du regard s’impose comme un préalable expérimental à toute construction artistique. L’observation méthodique et régulière permet de percevoir, sous l’apparente banalité quotidienne, les déterminismes ou les idées reçues, comme les entraves des fondamentaux humains. S’affranchir des modèles dominants, mettre en évidence la vanité, la bêtise, les peurs, justifient des choix techniques parfois abrupts dans lesquels les noirs et les blancs, les gris aussi, prennent leurs significations essentielles. » (Extraits tirés du site web de l’artiste)

Pierre Mréjean, né à Alger en 1960, a fondé en 1988 les Editions du Rouleau libre après avoir réalisé des livres uniques en détournant des textes imprimés ou des manuscrits enluminés. Les livres qu’il publie depuis 1989 à cette enseigne, illustrés de linogravures, de bois ou de peintures originales, sont tirés à quelques dizaines d’exemplaires.

Un voyageur belge dans les Alpes

Un voyageur belge dans les Alpes
Charles-Alexandre Snoeck, Promenade aux Alpes (Gand? 1824)

Récit d’un voyage dans les Alpes suisses accompagné de gravures reproduisant les dessins réalisés par l’auteur durant son périple : le nombre et la nature des dessins variant selon les exemplaires, il est difficile d’en préciser le nombre ; selon une étude de May de Rudder parue dans la Revue d’alpinisme (Bruxelles, année 1939-40, p.13-42), l’illustration comprend : un titre-frontispice en couleurs représentant l’auteur en randonneur alpin, 18 planches de costumes coloriées, 48 planches de paysages, 7 cartes dépliantes (dont une retraçant le trajet effectué depuis Rennaix, en Belgique) et une planche de musique (Ranz des vaches), le tout réalisé en lithographie.

Carla Neis – Heisaberg

Carla Neis – Heisaberg

Carla Neis, A voyage with the contship Romance : La Spezia – Melbourne, text: Heisaberg (Buttes/Berne, 1996-1997)

Livre d’artiste entièrement gravé et réalisé par Carla Neis, tiré à 10 exemplaires numérotés et signés.

Partagée entre son domicile bernois, son atelier de Buttes, dans le Val-de-Travers, et la Haute Ecole d’art et de design de Lucerne, où elle enseigne, Carla Neis voue une attention particulière au livre, sous toutes ses formes : carnet d’artiste, leporello, rouleau… Les livres qu’elle crée, uniques ou produits à quelques unités, constituent autant de jalons dans un parcours très original.

Olivier Estoppey – Claude Reichler

Olivier Estoppey – Claude Reichler

Claude Reichler, Olivier Estoppey au domaine de Szilassy, dix-neuf dessins d’Olivier Estoppey (Lausanne : art&fiction, 2009)

Un des 20 exemplaires de tête signés, reliés par Sofi Eicher, accom-pagnés d’une gravure originale imprimée sur papier japon par Raymond Meyer à Pully.

« Le domaine de Szilassy surplombe le village de Bex et la plaine du Rhône. Depuis 1981, tous les trois ans, le parc paysager est investi le temps d’un été par une exposition de sculpture contemporaine intitulée Bex & Arts. Olivier Estoppey a participé à chacune des dix édi¬tions de la triennale et Claude Reichler les a visitées régulièrement. Cet ouvrage est une pièce à quatre mains. Des motifs s’y déploient, des harmonies le parcourent, des résonances prolongent leurs échos en traversant le temps. Vingt dessins de l’artiste, à l’encre noire, reproduits en taille réelle et sur papier calque, le même support que les originaux, tissent des accords avec les textes. Ils sont écrits avec, bien plus que sur l’artiste, précise le visiteur fidèle, dont les mots se vouent à raconter, au long d’une vingtaine d’années, ce lien particulier. » (Christian Pellet)

Deux livres uniques de Valéria Pasina

Deux livres uniques de Valéria Pasina

Deux livres uniques de Valeria Pasina:

  • Voici que naissent
  • Un peu toi petite chose

Livres d’artistes produits en 2008 par Valeria Pasina dans le cadre du collectif Le Grand Os, à Toulouse, sur des textes d’Aurelio D. Ronda. Exemplaires uniques

Active dans la création artistique autant que dans la mise en scène théâtrale ou la chorégraphie, Valeria Pascina crée des livres uniques en combinant la peinture et la technique du collage.

Martial Leiter – Guerre(s)

Martial Leiter – Guerre(s)
Guerre(s), dessins de Martial Leiter, textes de Françoise Jaunin Walter Tschopp, Duc-Hanh Luong, Brigitte Ziegler (Lausanne : Humus, 2009)

Album paru à l’occasion de deux expositions consacrées au travail de Martial Leiter présentées à Neuchâtel, au Musée d’art et d’histoire et au Centre Dürrenmatt début 2010.

Un des 75 exemplaires de tête signés et numérotés par l’artiste, com-portant une pointe sèche originale.

Né en 1952 à Fleurier, Martial Leiter vit et travaille à Lausanne depuis de nombreuses années. Après avoir suivi une formation de dessina¬teur en machines à Yverdon-les-Bains, il a mis ses talents au service de plusieurs journaux satiriques à la création desquels il n’est pas étranger, comme La Pomme. Devenus progressivement plus graves, avec une charge politique et émotionnelle évidente, ses dessins en noir et blanc, généralement sans texte, paraissent dans la presse suisse et parisienne.

Pierre Schopfer – Marina Tsvetaïeva

Pierre Schopfer – Marina Tsvetaïeva

Marina Tsvétaïéva, Le poème de la montagne, 15 clichés-verre de Pierre Schopfer (La Chaux : A l’enseigne de la Sirène, 2009)

Etabli à La Chaux, près de Cossonay, le peintre Pierre Schopfer est un des rares artistes à pratiquer régulièrement la technique du cliché-verre. Cette technique, utilisée dès la fin du 19e siècle par des peintres tels Camille Corot ou Jean-François Millet, consiste à produire une image sur une plaque de verre mince recouverte de collodion en dessinant ou griffant cette dernière avec une pointe de métal ou de bois taillé ; tamponné avec une brosse ou un pinceau dur, le verre laisse apparaître le dessin original qui, par un jeu de transparence et d’opacité, devient analogue à un négatif verre. Le tirage est ensuite effectué en révélant l’image par insolation, au travers de la plaque, d’un papier enduit d’une couche photosensible.

Ce livre, dont la typographie a été réalisée à Lausanne par Nicolas Chabloz, a été tiré à 20 exemplaires numérotés et signés.

Zivo – Cahier des évocations

Zivo – Cahier des évocations

Zivo, Cahiers des évocations (Lausanne : Chabloz, 2008)

Fac-similé d’un cahier d’artiste réalisé au fil des jours de février à décembre 2000 par Zivo. Né en 1960 à Belgrade, peintre, graveur, auteur d’installations et performer, Zivo réside et travaille à Lausanne.

Un des 20 exemplaires de tête (outre 135 ex. ordinaires) sous coffret toilé, enrichi d’une aquarelle originale signée et justifiée par l’artiste.

Anne-Charlotte Sahli – Dialogue des 4 saisons

Anne-Charlotte Sahli – Dialogue des 4 saisons

Dialogue quatre saisons (Neuchâtel : La Caille, 2010)

Série de quatre livres d’artiste, consacré chacun à une saison, mêlant un texte inédit à des gravures originales d’Anne-Charlotte Sahli:

  • Jacques-Pierre Amée, Printemps
  • Orélie Fuchs, Eté
  • Anne-Charlotte Sahli Automne (petite suite sans paroles, encres)
  • Alice Cochand, Hiver

Imprimé à Vevey sur les presses du Cadratin, cet ensemble a été tiré à 8 exemplaires numérotés et signés par les auteurs et l’artiste.

Michaël Reinhardt – Ulysses

Michaël Reinhardt – Ulysses

Michaël Reinhardt, Ineluctable modality of the visible : Ulysses revisited (Lausanne : Editions du Revenandray, 2008)

C’est la rencontre décisive de Leo Koenders en 2003 à Zurich, à la James Joyce Stiftung, puis à Lausanne en 2004, lors du Bloomsday, qui a permis à ce travail consacré à Ulysses de prendre forme.

De l’idée originale d’oeuvre unique accompagnée d’un journal décrivant le cheminement de l’artiste, le projet évoluera au fil du temps, au gré « des humiliations et des illuminations », pour donner naissance à un livre à part entière, avec des contributions de François Ansermet, Jacques Aubert et Jean-François Reymond.

Un des 5 exemplaires de tête (HC A) accompagnés chacun de deux gravures originales signées et justifiées.

Laurent Guenat – Etiket

Laurent Guenat – Etiket

Laurent Guenat, Etiket (Sainte-Croix : -36 édition, 2009)

Principal animateur de -36 édition / édition de la Vachette alternative, Laurent Guenat, actuellement basé aux Bayards est aussi l’auteur de plusieurs livres d’artiste à tirage confidentiel, tel Etiket, qui propose une réflexion à la fois ludique et sérieuse sur le concept d’étiquette, central dans notre société qui veut nommer et classer toute chose.

Tirage limité à 9 exemplaires numérotés, signés (voire étiquetés…).

Caroline Viannay – Gris le temps a plu

Caroline Viannay – Gris le temps a plu

Gris le temps a plu, images, textes, composition et réalisation de Caroline Viannay (Vaux-sur-Seine, 2008)

Livre d’artiste créé à partir d’une collection de photographies prises entre 1996 et 2008 sur la presqu’île de Ramatuelle. Il a été imprimé à 20 exemplaires avec le procédé ultrachrome d’Epson (à partir de pigments colorés au lieu d’encre d’imprimante classique).

Caroline Viannay a abandonné en 1988 sa carrière d’ingénieure en environnement pour suivre les cours d’Angelica Caporaso, puis de Christiane Vielle, en peinture et en gravure. Très active dans le domaine du livre, elle publie de nombreux ouvrages à petits tirages en alliant à des techniques numériques un goût prononcé pour les belles matières (papiers, tissus…).

Aurélien Farina – Core sample

Aurélien Farina – Core sample

Aurélien Farina, Core sample : fast-forwarding through Starsky and Hutch’s seasons 1 & 2 (Genève : HEAD, 2010)

L’Atelier de micro-édition de la Haute école d’art et de design de Genève, animé par Barbara Fédier et Alain Berset, permet aux étudiants de se confronter à la conception et à la réalisation de livres d’artiste. Core sample a été tiré à 30 exemplaires.

Thieri Foulc – Olivier O. Olivier

Thieri Foulc – Olivier O. Olivier

Thieri Foulcet Olivier O. Olivier, Mouchoirs de Chine (et chameaux) (Auradou : Editions de la Fournial, 2008)

Recueil tiré à 20 exemplaires contenant un choix de dessins réalisés lors d’un voyage en Chine, initialement pour communiquer avec les autochtones, puis par jeu entre les deux artistes.

Thieri Foulc, membre fondateur de l’Oupeinpo (ouvroir de peinture potentielle), créé en 1980 sur le modèle de l’Oulipo (ouvroir de litté-rature potentielle, fondé vingt ans plus tôt par Raymond Queneau et le mathématicien François Le Lionnais), fait partie du Collège pata-physique, dont il assume la charge de provéditeur-éditeur général. Olivier O. Olivier (alias Pierre-Marie Olivier, 1931-2011), peintre de l’absurde, de la dérision et de l’inquiétant, fit partie dès 1963 du groupe « Panique » avec Fernando Arrabal, Roland Topor et Alejan-dro Jodorowsky. Régent d’onirographie (écriture du rêve) du Collège de Pataphysique, il participe également à l’Oupeinpo.

L’Oupeinpo revendique le recours à des contraintes mathématiques, logiques ou ludiques capables de soutenir le travail des peintres et plus généralement des artistes visuels.

Petr Herel – Jean Tardieu

Petr Herel – Jean Tardieu

Séquelle, 10 eaux-fortes de Petr Herel (Paris : Librairie Nicaise, 2009)

« Jean Tardieu n’a jamais rencontré Petr Herel. Ce graveur d’origine tchèque a vécu en France dans les années 76-77. Il avait exécuté, à la demande d’un éditeur, une série de gravures représentant des monstres transposant aux yeux de l’artiste sa lecture de certaines nouvelles des Fictions de Borges. L’éditeur ayant renoncé à la publication projetée, les plaques ont été rachetées par Robert Dutrou, qui a réalisé les tirages et les a montrés à Jean Tardieu. Alors que celui-ci commençait à écrire un texte extraordinaire consacré à ces gravures, Petr Herel, qui traversait alors de graves difficultés, est parti en Australie. Le texte de Tardieu est donc paru seul en édition courante, tandis que les eaux-fortes étaient publiées de leur côté à Sydney par le galeriste Rudy Komon sous le titre de Borges Sequel. C’est moi qui ai retrouvé en 1990 la trace de ce graveur dont Jean Tardieu avait oublié le nom et qui ai établi le lien entre texte et gravures. […] Quant à l’idée de procéder à un retirage des gravures à partir des plaques ayant rouillé à cause du temps écoulé, elle est née de notre correspondance […] » (Frédérique Martin-Scherrer)

Le texte de Tardieu, La vérité sur les monstres, a paru dans le recueil Les tours de Trébizonde.

Reliure magnétique d’Hélène Potin. Tirage limité à 35 exemplaires.

Claire Nicole – Raphaël Aubert

Claire Nicole – Raphaël Aubert

Raphaël Aubert, Toro, toro !, illustration originale de Claire Nicole (Lausanne : Nicolas Chabloz, 2008)

Reproduction d’une œuvre peinte unique de Claire Nicole en forme de leporello, avec le texte de Raphaël Aubert imprimé en blanc. Après l’impression, l’original a été découpé en 21 pages constituant chacune un dessin original accompagnant les exemplaires de tête de l’ouvrage.

Claire Nicole vit et travaille à Lausanne. Son intérêt pour le livre d’artiste et les relations d’amitié qu’elle a nouées avec nombre d’écrivains de Suisse romande et d’ailleurs sont pour elle une source vive d’inspiration.

Fils du graveur Pierre Aubert, Raphaël Aubert, né à Lausanne en 1953, est l’auteur d’une dizaine d’ouvrages, dont des essais et des romans.

Christiane Vielle – Valère-Marie Marchand

Christiane Vielle – Valère-Marie Marchand

Les rivières du ciel, treize poèmes de Valère-Marie Marchand, aquatintes de Christiane Vielle (Paris : Al Manar, 2009)

Journaliste passionnée de calligraphie, sujet auquel elle a consacré plusieurs ouvrages, Valère-Marie Marchand est assoiffée d’écriture, dans tous les sens du terme. Ce livre est né de sa rencontre avec Christiane Vielle, dont la maîtrise parfaite de la gravure, comprise comme un véritable langage, avec ses alphabets et sa grammaire propres, en font une des actrices majeures de l’estampe contemporaine.

Tirage limité à 30 exemplaires sur papier pur fil Zerkall (ex. n° 23).

Claude Hermann – Almanach II

Claude Hermann – Almanach II

Claude Hermann, Almanach II (Genève : Jacques Benador, 2006)

Contenant une suite de douze gravures imprimées à l’Atelier de Saint-Prex par Michel Duplain, cet ouvrage a été tiré à 90 exemplaires. Un des 12 premiers exemplaires (n° 12) enrichis d’une suite imprimée en noir sur Chine et de 10 dessins écartés de chaque signe du zodiaque.

La typographie, conçue par l’artiste et composée par Dumaret & Golay à Genève, a été imprimée par Nicolas Chabloz à Lausanne.

Formé à l’Ecole des Beaux-Arts de Genève, Claude Hermann « oppose aux modes de l’abstraction, de la figuration libre, de l’expressionnisme et des installations, la discipline de l’imagier, la rigueur et la préciosité de l’enlumineur.» (Jean-Luc Daval)

Martine Clerc – Pierre-Alain Tâche

Martine Clerc – Pierre-Alain Tâche

Pierre-Alain Tâche, Forêt jurée, pastels originaux de Martine Clerc (Moudon : Editions Empreintes, 2008)

Un des 15 exemplaires de tête accompagnés de l’original d’un des pastels de Martine Clerc, dans un coffret réalisé au Musée Encre et Plomb, à Chavannes-près-Renens (ex. n° 14).

André Marfaing – Jean-Marc Bouzat

André Marfaing – Jean-Marc Bouzat

Jean-Marc Bouzat, Sur ton précepte de lenteur, eaux-fortes d’André Marfaing (Paris : Clivages, 1981)

« Avec Soulages, Hartung, l’Américain Kline […], Marfaing est un des grands broyeurs de noir apparus après la dernière guerre, mais il caresse cette couleur avec prudence, tendresse et fermeté. On peut opposer Soulages, tempétueux, matériel, sensuel, même sous la rigueur de ses dernières toiles, à la sévérité, à l’ascétisme de Marfaing. La peinture tourmentée et batailleuse laisse peu à peu la place à un art sans matière, où le blanc, souligné d’éclairs bleus, se charge de toute l’énergie d’une lame à l’instant de frapper.»

(Frédéric Edelmann, Le Monde, 18 octobre 1986)

Tirage limité à 50 exemplaires numérotés et signés par l’auteur et l’artiste sur papier d’Auvergne Richard de Bas.

Pierre Bonnard – Alfred Jarry

Pierre Bonnard – Alfred Jarry

Alfred Jarry, Almanach illustré du Père Ubu, XXe siècle (Paris : Ambroise Vollard, 1900)

Rarissime autant que célèbre édition, illustrée de 79 lithographies originales de Pierre Bonnard, imprimées en bleu, en rouge et en noir.

La mention « 2ème édition » figurant sur la couverture fait référence au premier Almanach du Père Ubu, déjà illustré par Pierre Bonnard, publié fin 1898 par Jarry.

Sylvie Deparis – Salah Stétié

Sylvie Deparis – Salah Stétié

Salah Stétié, La chute du jour, peintures originales en technique mixte de Sylvie Deparis (Neuilly-sur-Seine : Al Manar, 2010)

Née en 1965, Sylvie Deparis est établie dans le Gard. Son travail dans le domaine du livre d’artistes se caractérise par des interventions jouant sur l’équilibre et la dynamique des pages, développant au fil du texte, une poétique visuelle d’une rare intensité.

Ce texte de Salah Stétié, une des figures majeures de la poésie francophone contemporaine, a été tiré à 30 exemplaires.

Philippe Hélénon – Charles-Albert Cingria

Philippe Hélénon – Charles-Albert Cingria

Charles-Albert Cingria, Aria del mese, un dessin et trois peintures de Philippe Hélénon (Saint-Clément-la-Rivière: Fata Morgana, 2011)

Ce livre à tirage confidentiel (33 exemplaires) contient deux textes de Charles-Albert Cingria, «Aria del mese» et «Rue Denis Papin», parus tous deux dans la NRF, en décembre 1934 pour le premier, en mai 1935 pour le second.

Né en 1954, Philippe Hélénon vit et travaille à Paris. Depuis quelques années, il s’adonne à l’illustration, agrémentant de peintures originales des textes d’auteurs contemporains ou plus anciens, notamment pour le compte des éditions Fata Morgana.

Outre trois peintures pleine page et un portrait inédit de Cingria en colophon, l’intervention de Philippe Hélénon comprend un dessin original en guise de papier de garde.

La rose de la cathédrale mise en images par Paul Boesch

La rose de la cathédrale mise en images par Paul Boesch

La rose de Lausanne (Lausanne : Roth et Sauter, 1947)

Douze compositions en couleurs de Paul Boesch monogrammées « PB », accompagnées d’un texte de Paul Budry.

Exemplaire accompagné de douze croquis de l’artiste au crayon (pour la couverture et onze des douze mois, manque le mois d’août), et de douze épreuves des planches avec essai de coloris.

Naomi – Les envoleurs

Naomi – Les envoleurs

Naomi, Les envoleurs (Genève, 1995)

Livre d’artiste gravé (eau-forte, carborundum et Chine collé), tiré en 10 variantes (variante 4/10).Après une formation à l’Ecole supérieure d’arts visuels de Genève de 1993 à 1998, Naomi Del Vecchio a étudié à la Jerusalem Rubin Academy of Dance and Music, avant de poursuivre des études postgrades (MAPS – Art in Public Sphere) à l’ECAV, à Sierre.

« Les livres, et plus largement les mots, ont toujours fait partie de ma pratique artistique, comme une forme en parallèle ou reliée au dessin, à la gravure et plus récemment à l’installation. »

La Fontaine illustré par Carlègle

La Fontaine illustré par Carlègle

Jean de La Fontaine, Les amours de Psyché et de Cupidon, illustrations par Carlègle (Paris : G. Briffaut, 1932)

Exemplaire n° 1079, enrichi d’une suite en noir des illustrations, d’une suite coloriée, ainsi que de dix dessins originaux à l’encre de chine.Né à Aigle en 1877, Carlègle, alias Charles-Emile Egli, a mené une riche carrière d’illustrateur à Paris dans la 1ère moitié du 20e siècle.

Marianne Décosterd – Virginie Favre

Marianne Décosterd – Virginie Favre

Virginie Favre, Kaoz, sept gravures en taille-douce de Marianne Décosterd (Atelier de Saint-Prex, 2010)

C’est en découvrant une série de 27 gravures réalisées par Marianne Décosterd au cours de ses nombreux séjours en Bretagne près de la Baie des Trépassés que Virginie Favre a écrit le texte de Kaoz (mot signifiant en breton « causerie, question, discussion, bobard, conte »).

Ce livre d’artiste à quatre mains a été tiré à 52 unités par Michel Duplain à l’Atelier de Saint-Prex et, pour le texte, par Nicolas Chabloz à La Tour-de-Peilz. L’exemplaire présenté est un des sept premiers, enrichis d’une suite des 20 gravures non retenues.

Ian Anüll – Fo pas

Ian Anüll – Fo pas

Fo pas, suite de sept lithographies et un texte typographié de Ian Anüll (Lausanne : Atelier & Editions Raynald Métraux, 2010)

Né en 1948, Ian Anüll vit à Zurich. Il expose depuis une trentaine d’années dans des musées et galeries du monde entier.

La suite Fo pas a été tirée chez Raynald Métraux à 30 exemplaires.

Maya Boisgallays – Les sept paroles du Christ en croix

Maya Boisgallays – Les sept paroles du Christ en croix

Les sept paroles du Christ en croix, gravures originales de Maya Boisgallays (Paris : Editions Bellaria, 2007)

« Femme, voici ton fils. Fils, voici ta mère.»

Maya Boisgallays partage sa vie entre son atelier parisien et la maison qu’elle et son mari, le compositeur Jacques Boisgallais, habitent à la Tour-de-Peilz. Ses livres sont produits à un nombre très restreint d’exemplaires, 21 pour celui-ci.

Gérard de Palézieux – Philippe Jaccottet

Gérard de Palézieux – Philippe Jaccottet

Philippe Jaccottet, Dans l’eau du jour, cinq gravures originales de Gérard de Palézieux (Meaux : Ed. Revue Conférence, 2009)

Les gravures ont été tirées à La Sarraz dans l’atelier de Catherine McCready. Un des 30 exemplaires comprenant une suite signée des gravures (n° IX/XXX).

Un exemplaire annoté par Antoine Baron, premier archiviste vaudois

Un exemplaire annoté par Antoine Baron, premier archiviste vaudois

Charles-Louis de Bons, Notice sur Chillon, en partie extraite des Mémoires historiques de feu A.J. de Rivaz (Lausanne : M. Ducloux, 1843

Exemplaire enrichi d’abondantes notes manuscrites de Pierre-Antoine Baron (1788-1864) constitué par ce dernier à l’intention du capitaine Louis Chollet, directeur du fort de Chillon, auquel il a été offert en 1854. Chargé de la collection de médailles de la Bibliothèque cantonale dès 1832, puis conservateur des antiquités, Antoine Baron fut le premier archiviste d’Etat vaudois, fonction qu’il assuma de 1838 à sa mort.

Un manifeste réactionnaire dans une reliure romantique

Un manifeste réactionnaire dans une reliure romantique
Charles Cottu, De la nécessité d’une dictature (Paris : Belin-Mandar et Devaux, 1830)

Juriste et publiciste né en 1778, Charles Cottu fut un partisan convaincu de la réaction incarnée par Charles X et un ennemi juré de la liberté de la presse : « Ils ont voulu la liberté indéfinie de la presse ; ils périront par la presse ».

Publié en mars 1830, De la nécessité d’une dictature intervient au moment où la tension entre Charles X et la classe politique est à son comble en raison des prérogatives que le roi veut s’attribuer, ressenties comme un retour à la monarchie absolue.

Contraint à l’exil après le renversement de Charles X, en juillet 1830, Cottu se réfugie à Lausanne, où il rédigera son principal ouvrage : Théorie générale des droits des peuples et des gouvernements appliquée à la Révolution de Juillet.

Reliure en plein veau olive décorée à la roulette à froid, fleuron central estampé en négatif, double filet doré encadrant les plats.

La Bastille revue et corrigée par Linguet

La Bastille revue et corrigée par Linguet
Mémoires sur la Bastille et sur la détention de M. Linguet, écrits par lui-même (A Londres : de l’imprimerie de T. Spilsbury, 1783)

L’avocat Simon-Nicolas-Henri Linguet fut l’un des plus brillants publicistes des années pré-révolutionnaires. Son esprit caustique et sarcastique lui valut de nombreux ennemis, et il préféra quitter la France. On le retrouve en Suisse, en Hollande, à Londres, où il publie en 1777 sa célèbre feuille, les Annales civiles, politiques et littéraires. Suite à son enlèvement par la police française à Bruxelles en 1780, il passera deux années à la Bastille qui lui inspireront la rédaction de ces Mémoires dont la publication fit grand bruit.

Parmi la dizaine d’éditions publiées en 1783 sous l’adresse supposée de Londres, deux le furent à Lausanne. Celle-ci sort des presses d’Abraham-Louis Tarin, identifiable à son matériel typographique, probablement pour le compte du libraire-éditeur François Grasset.

Frontispice représentant l’auteur, en compagnie d’autres personnages se prosternant devant la statue élevée à la gloire de Louis XVI avec, à l’arrière-plan, la Bastille en ruine. La prémonition ne se vérifia pas complétement : la Bastille fut bien détruite, mais pas par Louis XVI, et Linguet fut décapité en 1794…

Des fleurs et des fruits à profusion…

Des fleurs et des fruits à profusion…
Raoul Adrien Fréard du Castel, L’école du jardinier fleuriste, nouvelle édition, corrigée et augmentée par un membre de la Société œconomique de Berne (Yverdon, 1767)

Imprimée par F.-B. de Félice, cette édition revue par le pasteur yverdonnois Jean Bertrand témoigne de l’engouement, à la faveur des théories énoncées par les physiocrates, pour les jardins fruitiers et les plantations florales.

Exemplaire doté d’un frontispice gravé par Le Veau d’après Gravelot représentant deux gentilshommes devant une plantation de tulipes.

Aux sources du « pittoresque »

Aux sources du « pittoresque »
William Gilpin, Three essays : on picturesque beauty, on picturesque travel, and on sketching landscape (London: printed for R. Blamire 1792)

«The art of sketching is to the picturesque traveler what the art of writing is to the scholar. Each is equally necessary to fix and communicate its respective ideas.»

Formulée dès 1768 dans son Essay on Prints, la définition du pittoresque en peinture de William Gilpin (1724-1804) a marqué le goût anglais en matière picturale pendant près de cinquante ans. Figure incontournable de l’esthétique pré-romantique, Gilpin est, avec Jean-Baptiste Le Prince ou plus tard Goya, un des principaux promoteurs de l’aquatinte, ou gravure en manière de lavis, appelée à dominer la scène artistique à la fin du 18e et au début du 19e siècle.

« L’heureux jour » contrefait à Lausanne

« L’heureux jour » contrefait à Lausanne
Masson De Pezay, L’heureux jour, épître à mon ami (A Paris, et à Lausanne : chez François Grasset, 1768)

Contrefaçon lausannoise d’un opuscule publié la même année à Paris. La vignette et le fleuron ont été gravés en taille-douce  à Lausanne par Chovin sur le modèle parisien, oeuvre d’Eisen ; le titre gravé et le frontispice illustrant l’édition originale n’ont pas été repris.

Né à Genève en 1718, Jacques-Antony Chovin est le premier taille-doucier établi à Lausanne, en 1761, après avoir été actif à Bâle, où il signe des travaux dès 1748 au moins.  Auparavant, les planches illus­trant des ouvrages imprimés à Lausanne étaient confiées à des professionnels parisiens, lyonnais ou genevois.

Masson