Séminaire de l’équipe « Textes et livres » (Axe 1) du laboratoire Babel de l’Université de Toulon
Coordinateur : Alessandro Leiduan
Page dédiée à l’évènement: https://babel.univ-tln.fr/limaginaire-transmediatique-et-ses-enjeux-politiques-09-12-2022/
La transmédialité est la condition de mobilité médiatique de ces œuvres qui ne s’incarnent pas dans un seul média mais qui s’étendent sur plusieurs médias interconnectés. La transmédialité est le résultat de l’activité « convergente » des industries de divertissement et des fans (Jenkins H. 2013). Les unes élaborent des contenus imaginaires, en les distribuant à travers leurs propres réseaux, les autres s’approprient ces mêmes contenus en élaborant de nouvelles « variantes » (via les sites de fanfiction, par exemple) qui élargissent les frontières de l’univers transmédiatique dont elles relèvent (les « user generated contents »). Cette collaboration a été interprétée comme le corrélat symbolique d’une révolution fondamentale du rapport entre les citoyens et le pouvoir politique (Lévy P. 1994). A l’appui de cette interprétation, les recherches universitaires ont également souligné le caractère engagé des actions entreprises par les fans (Besson A. 2021, Bourdaa M. 2021). Ceux-ci ne se limitent pas à déployer leur activité sur le mode de la poiesis (la créativité), ils n’élaborent donc pas seulement de nouvelles variantes qui élargissent les frontières des univers transmédiatiques existants, ils inscrivent aussi leur action dans la dimension de la praxis (celle de l’engagement politique), en se mobilisant pour des causes sociales et en utilisant le contenu de leurs fictions préférées comme arme de lutte politique. Le masque du Joker est ainsi devenu, partout dans le monde, le symbole de la lutte pour la liberté d’expression, le costume des Servantes écarlates a été utilisé par des mouvements féministes états-uniens pour protester contre la restriction du droit d’avortement, les braqueurs de la Casa de papel ont été adoptés par les nouvelles générations comme symboles d’insoumission à un monde gouverné par l’argent et les banques…
L’enjeu du séminaire est d’explorer, questionner et problématiser la dimension « politique » de l’imaginaire transmédiatique.
Programme :
(septembre-décembre 2022)
Marta Boni (Université de Montréal) 30 septembre (vendredi) : « Paradoxes et utopies queer dans la sérialité des plateformes : le cas de Heartstopper (Netflix 2022) »
Anne Besson (Université d’Arras) 20 octobre (jeudi) : « Croisade et barbarie ! Usages politiques du médiévalisme à travers les médias »
Raphaël Baroni (Université de Lausanne) 27 Octobre (jeudi) : « La narration transmédiatique : continuité ou rupture pour l’homo narrans ? » En visio-conférence : http://urlr.me/TFPSY
David Peyron (Université d’Avignon) 18 novembre (vendredi) : « L’approche transmediatique de la culture populaire comme ressource identitaire dans la culture geek »
Pierluigi Basso Fossali (Université de Lyon) 25 novembre (vendredi) : « Expérience médiatique augmentée : les formes symboliques en jeu dans la transmédialité »
Manuela Bertone (Université Côte d’Azur – Nice) 2 décembre (vendredi) : « Mafias et transmédia : enjeux politiques du récit criminel ».
Anaïs Goudmand (Université de Paris-Sorbonne) 13 décembre (mardi) : « Conséquences politiques de la plateformisation des franchises cinématographiques : l’exemple de Disney+ »