À l’heure actuelle, de l’architecture des tours de l’ensemble du Valentin, il ne reste que la hauteur et la vue, sublime panorama sur la ville de Lausanne et le paysage lacustre. L’isolation périphérique a outrepassé les volumes, la trame dessinée par les parapets des balcons en béton ajourés a disparu, tandis que l’expressivité forte des carreaux de céramique murale orangée des halls et espaces de circulation communs a été brisée. Autant d’interventions lourdes qui annulent l’articulation du langage architectural et des matériaux d’origine, l’attitude brutaliste déployée au temps de la construction. La silhouette et l’ambition de cet ensemble urbain, n’en demeurent pas moins le témoin de l’élan qui a traversé les années 1960 et le début des années 1970. Une période qui plaçait la construction de tours d’habitation comme l’expression de la modernité en marche, teintée d’américanisme, à laquelle les conséquences du premier choc pétrolier de 1973 ont donné le coût d’arrêt.
- Bruno Marchand, « Un patrimoine en première ligne. Notes sur l’architecture des années 1920-1975 dans le canton de Vaud »
- Diego Maddalena, « L’Atelier des Architectes Associés (1961-1976). L’architecture entre la technique et le social »