Interactions sol -végétation en milieu alpin : camp de terrain du Master en biogéosciences

Quelles sont les interactions réciproques du sol et de la végétation en milieu alpin ? Comment les décrire et les mesurer ? Des étudiantes et étudiants du master en biogéosciences se confrontent à ces questions et mettent en pratique les notions apprises aux cours, durant un camp de terrain d’une semaine dans la région du Grand-Saint-Bernard.

Qu’y a-t-il de plus efficace pour intégrer des notions complexes, que d’aller les observer directement sur le terrain ? Le camp alpin du master en biogéosciences a pour objectif de faire découvrir aux étudiantes et étudiants les relations entre diverses formations végétales et les sols sur lesquelles elles se développent, le tout sous l’influence de la géologie et de la topographie. Il vise également à les familiariser avec les méthodes de travail sur le terrain et à développer leurs compétences d’observation et d’analyse in situ. Comme le relève un étudiant: “C’est une chose d’apprendre des notions durant les cours, et une autre de les observer sur le terrain“. Suivez les participantes et participants du camp du master en biogéosciences, durant une journée du mois de juin au bord du lac des Tronchets (alt. 2422m) dans la région du Grand Saint-Bernard.

Si les paysages alpins sont imposants, ce n’est pas (uniquement) pour la beauté des lieux que les responsables du camp ont choisi ce domaine comme but d’excursion. Comme l’explique en effet Stéphanie Grand – enseignante au master et spécialiste des sols : “ Le milieu alpin est particulièrement favorable à un stage pratique, car il présente une grande hétérogénéité spatiale à l’échelle du mètre, avec des variations de la géologie, du développement de la végétation et du sol que l’on ne retrouve pas en plaine ….. Ceci demande une adaptation des méthodes d’études classiques. C’est notamment ce que les étudiantes et étudiants viennent apprendre ici“. Les milieux d’altitude présentent cependant quelques inconvénients liés à leur accessibilité ou aux conditions météorologiques, qui peuvent changer rapidement ou être extrêmes. Pascal Vittoz – coordinateur du master et spécialiste en géobotanique – raconte au bord du lac des Tronchets : “il y a quelques années, au même endroit et à la même époque, nous devions gratter la neige pour pouvoir observer la végétation en-dessous“.

 “il y a quelques années, au même endroit et à la même époque, nous devions gratter la neige pour pouvoir observer la végétation en-dessous

Pascal Vittoz – coordinateur du Master et spécialiste en géobotanique

Durant la journée de terrain les étudiantes et étudiants travaillent généralement par groupes répartis sur différents milieux. Leur objectif est de faire un relevé de la végétation, c’est-à-dire déterminer toutes les espèces pour mettre un nom à la communauté végétale, et d’effectuer une description du sol à partir d’une fosse pédologique (trou creusé pour permettre d’observer les principales couches du sol). Dans le cas du lac des Tronchets il faut creuser jusqu’à près d’1 mètre de profondeur. Chaque couche (horizon) identifiée est décrite en termes de pH, présence de calcaire, couleur, texture et structure, afin de déterminer précisément le type de sol. Divers aspects techniques “annexes“ interviennent comme par exemple, la manière de prélever un “couvercle“ à la surface du sol, afin de pouvoir reboucher et refermer la fosse en fin de journée (cf photo). Cette manière de procéder garantit un impact minime sur l’environnement. P. Vittoz témoigne que lorsqu’il est retourné sur le même terrain après deux ans, les traces des anciennes fosses n’étaient plus visibles.

Malgré certains aspects parfois rudes du travail de terrain en montagne – monter en portant le matériel, creuser les fosses pédologiques dans des substrats caillouteux ou braver le mauvais temps par exemple – les étudiantes et étudiants apprécient cette occasion unique d’appréhender des environnements “bruts“, tout en profitant de l’encadrement de spécialistes.Le fait de travailler en pleine nature et de pouvoir partager des moments de travail et de détente avec les collègues sont également des composantes importantes de ce camp fort appréciées par chacune et chacun des participant·e·s. Comme le conclut Magali, étudiante du master : “C’est vraiment un plaisir d’être là, en plus on a du beau temps“

Le Master en biogéosciences est un master conjoint entre les universités de Lausanne et de Neuchâtel. Il regroupe des étudiantes et étudiants issu.e.s de formations diverses (Bachelor en géologie, en biologie ou en sciences naturelles de l’environnement). Cette formation est centrée sur l’interface entre la roche et les écosystèmes qui se développent au-dessus. Les sols représentent un intérêt particulier dû à leur situation d’interface : influence des roches sur le sol, de la microfaune et microflore sur le sol, influence du sol sur les plantes, etc. Cette formation est fortement orientée vers la pratique et comprend plus de 40% d’enseignements donnés sous forme de travaux pratiques et de sorties sur le terrain.

Pour en savoir plus sur le Master en biogéosciences

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