Comprendre et agir contre les violences basées sur le sexe et le genre à Chitungwiza

Médecins du Monde (MdM) est une organisation humanitaire dédiée à fournir des soins médicaux, sociaux et psychologiques aux populations vulnérables à travers le monde, notamment dans les zones de conflit et les situations d’urgence humanitaire. MdM s’engage également dans des programmes de plaidoyer pour promouvoir les droits humains et sensibiliser aux questions de santé publique. MdM Suisse a déjà été active au Zimbabwe : elle a d’abord œuvré contre le VIH à Chipinge, puis a répondu aux dégâts du cyclone Idai à Chimanimani, en se concentrant sur la vaccination Covid-19, les droits sexuels et reproductifs, et la santé mentale des communautés.

Cette étude sera réalisée en partenariat avec Women’s University of Africa (WUA), située à Harare, qui apportera un soutien précieux dans sa mise en œuvre.

Les violences basées sur le sexe et le genre (VBSG) sont largement reconnues comme une violation des droits humains avec des dimensions juridiques, sociales, culturelles, économiques et psychologiques. Au Zimbabwe, malgré les stratégies légales et sociales mises en place par le gouvernement pour lutter contre ces violences, leur prévalence reste alarmante. Les statistiques révèlent qu’une proportion significative de femmes et d’adolescentes mariées ont été victimes de diverses formes de violence, notamment émotionnelle, physique et sexuelle. Cependant, seule une minorité de victimes cherchent à se faire aider, soulignant les barrières persistantes à l’accès aux services de lutte contre les VBSG.

Pour faire face à cette situation, ce projet s’engage à comprendre les perspectives communautaires sur le genre, la masculinité et les VBSG, ainsi que les obstacles à l’accès aux services de santé, pour ensuite tenter de proposer des solutions réalisables et conformes aux potentielles attentes de la population locale. La méthodologie reste pour le moment ouverte et sera discutée avec WUA pour correspondre au mieux avec les objectifs visés. Néanmoins, ce projet s’inscrit dans une perspective intersectionnelle et se réalisera vraisemblablement à travers une méthode mixte (qualitative et quantitative), notamment une étude CAP (Connaissances, Attitudes et Pratiques). Ce type d’étude a pour objectif principal d’évaluer le niveau de connaissance d’une population sur un problème de santé donné, d’identifier les attitudes de cette population envers ce problème et de déterminer les pratiques réelles de la population en situation.

Les données de cette étude seront récoltées à Chitungwiza, ville de la province d’Harare, où une urbanisation croissante et un exode rural impacte les infrastructures et le paysage socio-économique de la région.

Questions de départ :

1. Quels sont les facteurs sociaux, culturels et économiques à Chitungwiza qui contribuent à la prévalence élevée des VBSG, et comment ces facteurs interagissent-ils pour influencer les attitudes et comportements liés à la violence ?
2. Comment les perceptions de la masculinité façonnent-elles les comportements et attitudes envers VBSG à Chitungwiza, et comment ces perceptions sont-elles influencées par les pratiques culturelles et traditionnelles de la communauté ?
3. Quels sont les principaux obstacles rencontrés par les femmes et les adolescentes à Chitungwiza lorsqu’elles cherchent à accéder aux services de lutte contre les VBSG, et comment ces obstacles peuvent-ils être surmontés grâce à des interventions efficaces et inclusives ?