Site 1 – FLUVIOSOL TYPIQUE

Nom complet : FLUVIOSOL TYPIQUE multifluvique rédoxique

Qu’est-ce qu’un fluviosol ?

Un fluviosol est un sol peu évolué, formé par des alluvions fluviatiles ou lacustres récents, déposés en bordure d’un milieu aquatique. Le moteur de notre FLUVIOSOL TYPIQUE est la rivière de la Sorge qui passe à quelques mètres du profil de sol. Lors de crues, des sédiments sont emportés hors du lit habituel, et se déposent aux alentours. Chaque crue dépose donc une nouvelle couche, recouvrant aussitôt la jeune végétation et la couche d’humus : le processus pédologique repart à zéro, et ce, à chacune des crues. Ceci donne alors le préfixe multi- en référence à plusieurs événements de même nature formant le sol.

On observe des taches brunes/rousses en bas du profil. Ces taches nous indiquent la présence de fer, entraîné par lixiviation dans les horizons profonds de ce sol. La couleur rousse est due à l’oxydation du fer, qui a lieu grâce à la présence d’oxygène lorsque la nappe phréatique sous-jacente se retire (battement de nappe). Le fer oxydé se lie facilement aux argiles, mais ces derniers sont très peu présents dans ce sol. Le fer va donc être emporté de plus en plus profond au gré des battements de nappe et de son changement d’état chimique. Lorsque le fer est oxydé, il tend à être immobile alors que lorsqu’il est réduit il devient très mobile et est emporté avec les eaux. Seul le fer dit « libre » migre et change d’état au gré des conditions oxiques/anoxiques. Le fer piégé au sein des réseaux cristallins de silicates primaires ne va ni changer d’état, ni migrer.


Vidéo de présentation du site par Claire Guénat, Dr. es Science du sol et collaboratrice scientifique à l’EPFL


Fiche pédologique (PDF)

Forme d’humus (PDF)

Relevé de végétation (PDF)


Le sol au microscope :

Le FLUVIOSOL TYPIQUE du site 1 montre, à l’échelle macroscopique, une vraie dynamique fluviale. Mais qu’en est-il microscopiquement? Le monde de l’ « infiniment petit » nous confirme ce qui est visible à l’œil nu : l’observation du sol au microscope montre des alternances de bandes brunes plus ou moins claires. Ces alternances sont indicatrices des changements de dynamique de la rivière. Lorsque le courant est fort, il dépose des grains plutôt grossier, créant des bandes claires. Lorsque le courant est plus calme, des grains fins sont déposés, créant les bandes plus foncées.

Bandes foncées et claires indiquant la différence de dynamique fluviale

Une accumulation de matière de couleur rouille autour des pores, bien visible au microscope, laisse supposer une oxydation du fer. Ces traces d’oxydation peuvent également indiquer la présence d’un battement de nappe.

Imprégnations autour de pores (foncé sur le bord du pore, clair en allant vers l’extérieur)

Quiz :

1. Qu’est ce qui définit la porosité d’un sol ?

La taille des grains qui le compose
C’est la bonne réponse. Plus un sol est constitué de particules minérales grossières (sables), plus l’espace entre ceux-ci est grand et donc plus il y a de pores vides dans lesquels l’eau et l’oxygène sont susceptibles de s’infiltrer. Contrairement, plus les particules minérales sont petites (argiles), moins il y a d’espace disponible et donc la porosité à l’eau et à l’air est réduite. De plus, l’arrangement de ces particules entre elles (structure) va aussi définir la porosité d’un sol. Pour deux sols de même texture (taille des particules), la structure ne sera pas forcément la même et donc la porosité non plus. La porosité influence très fortement l’évolution du sol.
La quantité d’eau reçue par le sol
Mauvaise réponse. Essayez encore une fois !
La végétation qui pousse sur ce sol
Mauvaise réponse. Essayez encore une fois !
Le type de roche mère (roche sur lequel le sol s’est formé)
Mauvaise réponse. Essayez encore une fois !

2. La proximité de l’eau et son apport en grande quantité lors de crues prodigue à ce sol une grande fertilité.

Vrai
Mauvaise réponse. Essayez encore une fois !
Faux
C’est la bonne réponse. Les crues répétées ne permettent pas un développement interne du sol, car la litière est sans cesse enfouie et recouverte d’une nouvelle couche minérale. Ceci bloque ou ralenti fortement le processus d’intégration de la matière organique aux minéraux du sol. A chaque nouvelle crue, le processus de pédogénèse recommence donc à zéro. De plus, les éléments solubles qui sont pour la plupart des nutriments contribuant à la fertilité du sol (magnésium, calcium, potassium, nitrate) vont être lixiviés (emportés sous forme dissoute) à chaque crue et disparaître du profil.

3. Qu’est-ce qui contribue à la formation du complexe organo-minéral ?

Oxygénation du sol due à l’action de la mégafaune
Mauvaise réponse. Essayez encore une fois !
Création du réseau mycélien par les champignons humicoles
Mauvaise réponse. Essayez encore une fois !
Réduction des populations bactériennes par les protozoaires
Mauvaise réponse. Essayez encore une fois !
Digestion de la matière organique par des vers annélides
C’est la bonne réponse. En effet, les vers annélides, dont les lombrics font partie, transforment les débris végétaux dans leur tractus intestinal et rendent la matière organique plus stable. Cette matière organique transformée peut se lier facilement avec les phases minérales. De plus, les vers de terre anéciques, de part leur circulation verticale dans le sol, permettent d’incorporer cette matière organique en profondeur dans le profil.

4. Pourquoi le complexe organo-minéral peine à se former dans un FLUVIOSOL JUVENILE ?

Trop peu de matière organique dans le sol
Mauvaise réponse. Essayez encore une fois !
La matière organique de la litière n’a pas le temps de se décomposer entre deux crues
C’est la bonne réponse. Le recouvrement de la litière et de l’horizon organique de surface par les sédiments déposés lors de chaque nouvelle crue empêche effectivement cette matière organique de se faire désagréger par les micro-organismes du sol. La majorité de ces organismes ont besoin d’oxygène pour vivre et vont donc principalement être présents en surface du sol. La formation du complexe organo-minéral est donc très fortement ralentie lorsque la litière est enfouie.
Les vers de terre ne vivent pas dans des zones à trop grande porosité
Mauvaise réponse. Essayez encore une fois !
La saturation d’eau dans le sol amenée par une crue noie les vers de terre
Mauvaise réponse. Essayez encore une fois !

5. Quels sont les conséquences de la lixiviation ?

Une répartition homogène de la matière organique dans le sol
Mauvaise réponse. Essayez encore une fois !
Une accumulation de la matière organique dans les horizons profonds
Mauvaise réponse. Essayez encore une fois !
Une augmentation des concentrations en ions dans les horizons supérieurs
Mauvaise réponse. Essayez encore une fois !
Un appauvrissement en ions dans le profil
C’est la bonne réponse. En effet, la lixiviation va transférer par gravité les éléments solubles (ions, sels) dissous dans la solution du sol en profondeur dans le profil et même hors du profil, jusque dans la nappe phréatique ou les rivières et lacs. Ce phénomène a lieu principalement lors de pluie ou ruissellement d’eau au sein du profil. La lixiviation est souvent confondue avec le lessivage, qui lui définit aussi le transfert de particules par gravité dans les eaux de pluie ou de ruissellement.La différence est que le lessivage transfère des particules solides et non dissoutes, comme les argiles par exemple.