E. S. Rasolofoniaina – Mpitandrina, Pionnier et agent de Développement Humain Durable (DHD)? – 2018

Pour citer cet article : Rasolofoniaina, E. S. (2019). «?Mpitandrina, Pionnier et agent de Développement Humain Durable (DHD)?», Les Cahiers de l’ILTP, mis en ligne en février 2019 : 20 pages. Disponible en libre accès à l’adresse : https://wp.unil.ch/lescahiersiltp/2019/02/e-s-rasolofoniaina-mpitandrina-pionnier-et-agent-de-developpement-humain-durable-dhd%e2%80%89/

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Ekenjakamahery Sandratana Rasolofoniaina [1]

 

1. INTRODUCTION

Fleuron des colonies françaises à la veille de l’indépendance, Madagascar, l’«Île heureuse», figure aujourd’hui parmi les pays les plus pauvres du monde. La pauvreté est considérée par tous comme un phénomène complexe, pluridimensionnel; en d’autres termes, elle ne se réduit pas à la simple expression pécuniaire ou financière. En effet, le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD)[2] déclare que la pauvreté n’est pas un phénomène unidimensionnel — un manque de revenus pouvant être résolu de façon sectorielle. Il s’agit plutôt d’un problème multidimensionnel qui nécessite des solutions multisectorielles intégrées. La Banque Mondiale (BM)[3] affirme aussi que la pauvreté a des dimensions multiples, de nombreuses facettes et qu’elle est la résultante de processus économiques, politiques et sociaux interagissant entre eux dans des sens qui exacerbent l’état d’indigence dans lequel vivent les personnes pauvres. La pauvreté[4] se définit ainsi comme étant l’insuffisance de ressources tangibles et intangibles, dont une personne ou une communauté a recours pour satisfaire des besoins d’existence, mais aussi, des besoins définis par les normes internationales appelées indicateurs de pauvreté. Or, la majorité des Malagasy vit dans ces conditions de vie «impossibles»[5]. Ils existent dans un autre «milieu» que les peuples riches. Ils font partie des «peuples de la faim»[6], des Pays sous-développés. Le sous-développement se traduit par l’impossibilité de couvrir les «coûts de l’homme», c’est-à-dire, selon François Perroux (1903-1987)[7], les frais que doivent engager les individus et les collectivités publiques pour garantir à la population une vie digne de l’homme. Ces frais correspondent à la satisfaction des besoins physiologiques (se nourrir, se vêtir, se loger…) et à l’accès aux biens collectifs essentiels : distribution d’eau potable, système de soins, éducation…

Pour un développement juste et une société malagasy équilibrée, les Malagasy doivent croire en eux-mêmes et croire aux forces potentielles de leur entraide pour qu’ils sortent de la pauvreté dont ils sont victimes, comme le dit Helder Camara[8] — un défenseur des droits de l’homme au Brésil et une des figures de la théologie de la libération en Amérique latine, fermement engagés en faveur des plus pauvres, ce qui lui valut le surnom de «?évêque des pauvres?»[9] : «Lorsqu’on rêve seul, ce n’est qu’un rêve. Lorsque nous rêvons ensemble, c’est le commencement de la réalité.».

L’Église pourrait y voir sa place en réinventant — recréant au sein de l’église des Mpitandrina[10], pionniers et agents de Développement Humain Durable (DHD), à l’image des premiers missionnaires[11] tels que David Jones (1796-1841), Thomas Bevan (1796-1819), John Jeffreys (1792-1825) et sa femme Keturah Jeffreys née Yarnold (1791-1858), David Griffiths (1792-1863), David Johns (1796-1843), etc. en général, et surtout de Jésus Christ.

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F. F. Houssou Gandonou – Actualités du féminisme dans les églises en Afrique de l’Ouest – 2018

Pour citer cet article :  Houssou Gandonou, F.F. (2018). «?Actualités du féminisme dans les églises en Afrique de l’Ouest?», Les Cahiers de l’ILTP, mis en ligne en décembre 2018 : 10 pages. Disponible en libre accès à l’adresse : https://wp.unil.ch/lescahiersiltp/2018/12/f-f-houssou-gandonou-actualites-du-feminisme-dans-les-eglises-en-afrique-de-louest/

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Fidèle Fifamé Houssou Gandonou[1]

 

Même si sur le plan juridique le statut de la femme africaine a évolué, force est de constater que dans la vie quotidienne, cette égalité n’est pas encore acquise. Il est vrai que tous les pays en Afrique de l’Ouest reconnaissent que les femmes sont autant des citoyennes de droit que les hommes. Pourtant, une analyse plus systématique des textes de loi met à jour des différences au Bénin, par exemple lors d’un divorce avec adultère. Alors que la femme doit surprendre son mari en plein acte, il suffit que le mari ait des soupçons pour que l’adultère soit déclaré. Cet exemple, frappant, traduit l’idéologie dominante, celle du comportement des gouvernants, des personnalités officielles et même de la masse populaire. La vie quotidienne continue d’encourager et de perpétuer les stéréotypes sexistes et patriarcaux.

Malgré les discours officiels, les textes juridiques adoptés, promulgués et ratifiés, la situation aliénante de la femme perdure et gagne du terrain. Elle est caractérisée par l’ignorance des textes par la grande majorité des femmes et la non-application des dispositions légales par les gardiens de la loi. Beaucoup d’urgences peuvent être listées : l’exclusion de la grande majorité des femmes de la gestion de la cité, leur faible accessibilité aux services sociaux de base ou aux ressources et leur faible représentation à tous les niveaux. Il y a tout simplement des écarts de vie dans les relations homme et femme et cela interpelle non seulement la société civile, mais aussi les églises.

Bien que les femmes soient plus nombreuses que les hommes dans les Églises d’Afrique de l’Ouest, ces dernières se trouvent, à majorité, dirigées par les hommes. En général dans les églises, les femmes sont plus impliquées dans la diaconie, le service et l’entretien des lieux que dans la gestion et direction des affaires des églises et institutions religieuses. Il y a quelques exceptions, mais la règle générale est que les femmes sont moins représentées dans les instances de décision de la vie de l’Église. Loin d’être un refuge pour leur épanouissement, les églises sont encore des lieux où les femmes sont réduites au mutisme, à une soumission aveugle et à la violence sous toutes ses formes.

Face à ce constat, le féminisme[2], vu comme le mouvement de réaction contre la discrimination dont sont victimes les femmes, a toute sa raison d’être.

Pour ma part, il s’agit de répondre essentiellement à ces trois questions :

  • Comment se comprend le féminisme dans les églises en Afrique de l’Ouest??
  • Comment se vit le féminisme dans les églises en Afrique de l’Ouest??
  • Quels sont les objectifs que vise le féminisme en Afrique de l’Ouest??

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JP. Nkolo Fanga – Faire Eglise Ensemble : Défi ou Illusion ? Le cas des immigrés en France – 2018

Pour citer cet article : Nkolo Fanga, JP. (2018). «Faire Église ensemble : Défi ou illusion?», Les Cahiers de l’ILTP, mis en ligne en février 2018 : 19 pages. Disponible en libre accès à l’adresse : https://wp.unil.ch/lescahiersiltp/2018/02/jp-nkolo-fanga-f…migres-en-france/

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Jean Patrick Nkolo Fanga
[1]

 

Comment est-il possible de concilier les différentes modalités d’Églises influencées par la culture au sein d’une communauté ecclésiale? Nous faisons référence aux influences des cultures sur les approches liturgiques, homilétiques, catéchétiques, oïkodomiques, poïméniques, missiologiques, diaconales, etc. En effet, les divergences dans les attentes des chrétiens en fonction de la culture dominante de leurs origines[2] influencent leur manière de «faire l’Église».

Pour certains, la foi devrait être «utilitaire». L’intervention de Dieu et de l’Église dans le quotidien du chrétien devrait être concrète. On peut parler d’une théologie holistique[3]. Ceux-là ont la plupart du temps une liturgie joyeuse avec un rapport important aux mouvements du corps humain, ainsi qu’un accent particulier sur l’intercession et la diaconie. Le pasteur est considéré comme un médiateur entre les mondes visibles et invisibles. Il est connu comme étant capable de mobiliser les forces du monde spirituel pour agir dans le quotidien des membres de son Église. Cette modalité d’Église est proche des éléments des cultures des peuples d’Afrique.

Pour d’autres, la foi devrait être intellectuelle et sociale. Les activités d’Église devraient permettre de s’édifier et témoigner de sa foi dans le monde par la diaconie. La liturgie devrait favoriser «la méditation». La médecine, les sciences agronomiques, les luttes sociales et la technologie ont remplacé la religion dans la satisfaction des besoins et la quête de bien-être des membres de l’Église[4]. Cette modalité est influencée par la sécularisation qui a marqué une séparation entre le religieux et le politique dans les pays influencés par la culture occidentale. Dans ce contexte, on assiste à l’émergence d’une spiritualité démocratique, éloignée des formes traditionnelles du christianisme. «Cette transcendance immanente est une option spirituelle où l’amour tient une place centrale. La relation à l’immanence sans aucune transcendance c’est-à-dire une spiritualité sans Dieu en est une autre où l’amour est tout aussi central»[5].

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Mémoire de C. Vienna – «Quand l’Église est au milieu… d’un virage. Réflexions à partir de manières novatrices d’être Église aujourd’hui» – 2016

Les Cahiers de l’ILTP publient également les mémoires de Master rédigés et soutenus dans le cadre de l’Institut Lémanique de Théologie Pratique.

Vous trouverez dans le document ci-dessous le mémoire suivant :

  • Clara Vienna. (2016). « Quand l’Église est au milieu… d’un virage. Réflexions à partir de manières novatrices d’être Église aujourd’hui ». Directeur: Félix Moser. Mémoire de Master. Université de Lausanne. Lire ou télécharger le Mémoire de Clara VIENNA en version PDF.