Session 2 : L’urbanisme écologique. Le vivant comme vulnerabilité.s

Sous session 2.A. Placer le paysage en préalable

Depuis la fin des années 90, l’approche paysagère des projets urbains et de territoire gagne en légitimité du fait de sa capacité, supposée ou effective, à intégrer la diversité des thématiques du vivant (écologie, cadre de vie, etc.) et à appréhender un site dans sa dimension transversale et sa profondeur historique. Certains auteurs ont déjà identifiés les singularités et les complémentarités de ce savoir-faire aux approches traditionnelles du projet d’urbanisme et d’aménagement urbain (Marot 1995, Fromonot 2011, Antrop 2017, Davodeau, 2020). Ces travaux demandent cependant à être actualisés et précisés dans le contexte contemporain de montée en puissance des injonctions en matière de transition écologique qui tendent à concurrencer l’entrée paysagère dans les pratiques en urbanisme et aménagement. L’approche paysagère demeure par ailleurs méconnue dans ses dimensions pratiques et méthodologiques, en particulier en ce qui concerne les démarches positionnées en assistance à maîtrise d’ouvrage (planification et projet de territoire, définition de la commande publique…), et dans ses effets tant sur la transformation de l’espace (concret et immatériel) que sur la création d’outils alternatifs de projet. Cette sous-session thématique propose d’interroger les apports du paysage à un urbanisme pour le vivant selon trois niveaux : la spécificité de l’approche paysagère, ses méthodes et ses effets. Dans cette perspective, il est attendu que les contributions portent sur la démarche conceptuelle et pratique d’élaboration du projet urbain et du projet de territoire par le paysage et non sur les pratiques de paysagement attachées à l’aménagement des espaces publics.

Sous session 2.B. > Générer la résilience dans le projet d’urbanisme face aux risques

Dans nos systèmes de plus en plus urbanisés et fragilisés, l’attention portée au sujet du vivant est trop souvent réduite à sa vulnérabilité. Les enjeux de protection sont ainsi privilégiés et les approches mises en œuvre sont articulées autour du risque en tant que contrainte conjoncturelle. S’interroger sur les capacités de réaction et d’adaptation du système urbain aux risques permettrait d’envisager des mesures de protection mais aussi d’anticiper et de scénariser les réactions et réponses aux perturbations éventuelles. Par ailleurs, les processus facilitant la mise en œuvre de projets d’aménagement du territoire résilients méritent également une attention particulière. Cette session encourage donc, les retours d’expériences sur :

  • Les ‘approches résilience’ mises en œuvre dans différents contextes et situations de risques ;
  • La gestion des risques et l’intégration du risque dans le projet d’urbanisme ;
  • Les limites de l’équation aléa, vulnérabilité et protection dans le projet d’urbanisme ;
  • Les opportunités et pratiques innovantes d’aménagement résilients face aux risques.

Sous session 2.C. Intégrer l’écologie urbaine au projet d’urbanisme en faveur de la transition écologique (eau, sol, déchets, matériaux, vivant)

Cette session se propose de rassembler les recherches dans le champ de l’écologie urbaine en postulant que le territoire des projets d’urbanisme n’est pas une scène inerte où se joue l’action mais un fragment – habité, vivant – d’une planète sensible qui contribue de façon significative au métabolisme urbain. La place renouvelée du sol, de l’air, de l’eau, de la faune et de la flore, l’accent mis sur la circularité et la sobriété matérielle et énergétique dans le cadre de dispositifs d’aménagement et de processus d’enquête témoigne de ce changement de perspective. Que nous disent ces initiatives du tournant écologique de l’urbanisme à l’œuvre ? Par-delà le renouvellement thématique, comment se réarticulent dans le champ de l’urbanisme et de ses recherches, les problématiques globales et l’action locale, les savoirs professionnels et expérientiels, les compétences techniques et les enjeux politiques ? Constate-t-on une amorce de transition, ou bien une consolidation du régime socio-écologique dominant malgré les initiatives qui naissent çà et là ?

Sous-session 2.D.  Ré-enchanter les friches, les lisières et espaces de transition comme espaces ressources (réseau Interfriches)

Longtemps considérées comme espaces abandonnés, les friches, les lisières et espaces en transition font aujourd’hui l’objet d’attentions multiples : lieux de promenade, de pratiques sportives, de jardinage urbain ou tout simplement de passage, terrains de jeu pour enfants ou refuges (…) tous sont partie liés à nos environnements et appartiennent au paysage du quotidien des vivants. L’ensemble de ces espaces, appréciés en tant que « vides » comme espaces « de respiration », se prêtent à des détournements et pratiques formelles et informelles qui peuvent mener à de nouvelles formes de naturalités en ville (wilderness).  Cependant, la mise en place des politiques visant à limiter l’extension des terres urbanisées conduit souvent à préconiser l’urbanisation de ces « vides » ; les acteurs institutionnels étant sollicités par des pressions divergentes. Cette famille d’espaces peut agir comme levier transformatif et susciter des expérimentations collectives préfigurant de nouvelles formes d’aménagement. La sous-session thématique accueillera des contributions qui mettront en débat le rôle des friches dans les grands enjeux de transformations environnementales. Dans ce cadre, seront mis en débat des recherches portant sur les formes émergentes de projet, les initiatives, les collaborations et pratiques d’acteurs visant une transition socio-écologique.