Ouverte au public en tant que musée depuis 1941 et classée « monument historique » en 1955, la maison Buttin-de-Loës à Grandvaux est encore fort peu connue.
Cet article se propose de retracer les grandes lignes de son histoire, du XVIe au XXe siècle, et de présenter les différents aménagements – notamment au niveau architectural et des décors peints – commandés par les propriétaires successifs, désireux de vivre dans une maison belle et confortable.
Peinture (murale)
Brigitte PRADERVAND, « Décors des hôtels de ville régionaux. Découverte des tableaux du XVIIe siècle de l’hôtel de ville d’Yverdon »
L’hôtel de ville d’Yverdon conserve plusieurs œuvres sur toiles, exposées actuellement dans la salle de la Municipalité. La découverte récente de six panneaux dans les combles, aux sujets très diversifiés, vient enrichir considérablement le corpus des œuvres.
La période à laquelle remonte les panneaux, le XVIIe siècle, est particulièrement faste pour les décors peints. Les hôtels de ville régionaux en particulier en conservent d’intéressants témoins, tant sur le plan stylistique que sur le plan symbolique, les œuvres commandées étant destinées à montrer des exemples édifiants pour les magistrats en charge du pouvoir. Les peintres, que l’introduction de la Réforme avait éloignés des églises, exercèrent leur art désormais dans le domaine municipal ou dans les maisons privées.
Denis DECRAUSAZ, « La découverte de peintures murales au château de La Sarraz: un dossier à suivre »
A la suite d’une inondation survenue au château de la Sarraz entre le 26 et le 27 février 2012, le retrait des boiseries du Grand Salon a révélé la présence de plusieurs fragments de peintures murales. La richesse de ces dernières ainsi que l’ampleur des dégâts causés par l’eau ont nécessité la mise en place d’une équipe pluridisciplinaire, qui travaille actuellement à la protection et la documentation de ces précieux témoins de l’histoire de l’art régional.
Catherine SCHMUTZ-NICOD & Julian JAMES, « Décors « Belle Epoque ». De la réhabilitation à la restauration. L’exemple du peintre-décorateur Otto Haberer-Sinner (1866-1941) ».
A la faveur de la renaissance des arts décoratifs initiée à partir des années 1860 par un vaste Aesthetic Movement dans le Royaume-Uni, un nouveau courant s’impose peu à peu en Europe. Au nom du «culte de la beauté», les arts décoratifs envahissent les maisons, des modestes cottages aux habitations bourgeoises, ainsi que les lieux publics.
En Suisse, Otto Haberer représente l’un des personnages-phares de sa génération. En effet, il a été considéré en son temps comme un véritable spécialiste de décors d’hôtels et d’églises. Très souvent mandaté pour des projets d’envergure, implanté dans plusieurs villes, il a travaillé autant en Suisse romande qu’en Suisse alémanique et dans les Grisons, mais également en Allemagne, en Autriche et en Espagne, associant en virtuose des ornements architecturaux à des éléments floraux très réalistes, finement exécutés, et des personnages présentés en des raccourcis vertigineux, le plus souvent des femmes aux vêtements fluides et mouvementés, inspirés des maîtres baroques.
Tamara ROBBIANI, « Marcel Chollet, un peintre-décorateur méconnu autour de 1900 »
Oublié de nos jours, Marcel Chollet (1855-1924) était bien connu et apprécié à son époque, tant pour ses œuvres de chevalet, que pour ses travaux dans le domaine de la peinture décorative de bâtiment.
Le peintre entre en scène à un moment où, en Suisse, la peinture murale s’affirme comme un moyen privilégié d’expression identitaire nationale; il a ainsi été appelé à plusieurs reprises par les autorités fédérales, notamment en qualité de peintre-décorateur expérimenté et d’origine helvétique.
Karina QUEIJO, « Un chef-d’oeuvre pour modèle. La restauration des peintures murales de Montcherand (1902-1903) »
Autour de 1900, dans le cadre des restaurations des peintures murales médiévales en Suisse romande, se développe le souci de la préservation de l’authenticité des œuvres ou, du moins, de ce que l’on considère alors comme « authentique ». Paradoxalement, quand les décors peints découverts se révèlent trop lacunaires, on se permet non seulement de les compléter en reproduisant des motifs présents ailleurs dans le monument même, mais également en s’inspirant de décors issus d’autres monuments, plus ou moins voisins.
Une courte mise en contexte de la pratique de la copie lors de la restauration des monuments médiévaux permettra de comprendre pourquoi cette intervention est alors si largement répandue; l’analyse plus particulière du cas de l’église de Montcherand, dont le décor de l’abside est restitué en 1903 sur le modèle des peintures murales de l’église de Saint-Savin-sur-Gartempe en France – chef-d’œuvre de la peinture murale médiévale européenne – montrera à quel point les restaurations sont alors influencées par les études historiques en cours.
Monique FONTANNAZ & Fabienne HOFFMANN, « Du « capitaine tue tout » au vol d’hirondelles. Changement de décor à la Grand-Rue 9 à Moudon »
Par son architecture et son aménagement intérieur d’origine, la maison Grand-Rue 9-11 s’inscrit dans la bonne moyenne des demeures bourgeoises construites au milieu du XVIIIe siècle à Moudon. Les découvertes faites dans le cadre de la préparation du volume VIII des Monuments d’art et d’histoire du canton de Vaud et la récente restauration du décor de 1909 lui confèrent un intérêt nouveau. Elles offrent en effet une bonne illustration de l’évolution des goûts en matière de décor intérieur bourgeois entre 1749 et 1909.
Irene QUADRI, « Les peintures murales du XIe et XIIe siècle au Tessin. L’apport des découvertes récentes »
L’étude du riche corpus des fresques du XIe et du XIIe siècle de l’actuel canton du Tessin – dont les territoires faisaient partie de la Lombardie jusqu’au XVIe siècle – permet de mieux comprendre certains développements de la peinture romane lombarde. La découverte, au cours de ces dernières décennies, de nouveaux décors peints tessinois relativement importants amène de surcroît un éclairage supplémentaire sur la question.
Une brève analyse de fresques découvertes à Sorengo, Cadempino et Muralto permettra de mettre en évidence les liens que les peintures de ces églises entretiennent avec certains des plus célèbres cycles lombards de l’époque, et soulignera à quel point la production picturale tessinoise, loin d’être marginale – le territoire du Tessin se trouve dans une zone géographique stratégique, sur le passage entre le Nord et le Sud des Alpes, et n’était donc pas une zone marginalisée – se conformait aux orientations artistiques les plus innovantes de la région de la plaine du Pô.