Gaëtan Cassina, « Le blason inédit d’Antoine Cosson (vers 1454). Coup de projecteur sur la chapelle Saint-Sébastien de l’église d’Agiez »

Des travaux effectués en 1972-1973 dans la chapelle Saint-Sébastien attenante à l’église d’Agiez (district du Jura-Nord vaudois) ont mis au jour, dans des circonstances demeurées mystérieuses, une console armoriée en pierre jaune.
Discrètement, mais soigneusement conservée, elle n’a pas fait depuis l’objet d’études visant, d’une part, à déterminer sa provenance exacte et, d’autre part, à identifier les armoiries figurées dans un écu de petite dimension.
Il est fort tentant et plausible d’attribuer ce blason à Antoine Cosson, notaire et alors mayor d’Agiez.

Laurent Chenu, « Rupture et permanence. La transformation du temple de Saint-Luc »

Si les cathédrales et les édifices majeurs de l’architecture civile et religieuse sont désormais tombés dans les considérations touristiques et commerciales de la société de l’image, le patrimoine de quartier, plus modeste, est confronté depuis plusieurs années à la nécessité de transformer ses usages pour en assurer la pérennité.
Le temple de Saint-Luc, à Lausanne, participe pleinement de cette histoire à transformations multiples dont le patrimoine nous livre les plus emblématiques exemples.

Brigitte PRADERVAND, « Décors des hôtels de ville régionaux. Découverte des tableaux du XVIIe siècle de l’hôtel de ville d’Yverdon »

L’hôtel de ville d’Yverdon conserve plusieurs œuvres sur toiles, exposées actuellement dans la salle de la Municipalité. La découverte récente de six panneaux dans les combles, aux sujets très diversifiés, vient enrichir considérablement le corpus des œuvres.
La période à laquelle remonte les panneaux, le XVIIe siècle, est particulièrement faste pour les décors peints. Les hôtels de ville régionaux en particulier en conservent d’intéressants témoins, tant sur le plan stylistique que sur le plan symbolique, les œuvres commandées étant destinées à montrer des exemples édifiants pour les magistrats en charge du pouvoir.  Les peintres, que l’introduction de la Réforme avait éloignés des églises, exercèrent leur art désormais dans le domaine municipal ou dans les maisons privées.

Alessandra PANIGADA, « Sauver Lavaux? Jean-Pierre Vouga (1907-2006) et la patrimonialisation du paysage vaudois »

Jean-Pierre Vouga est l’un des acteurs qui ont joué un rôle important dans la construction patrimoniale de Lavaux, dont le classement dans la liste des biens de l’Unesco en 2007 ne représente que la dernière étape.
Dans son rôle d’architecte de l’Etat de Vaud, Jean-Pierre Vouga participe en première ligne à l’affirmation de la pensée aménagiste en Suisse romande et à la promotion et mise en œuvre d’une « nouvelle politique cantonale en matière d’aménagement du territoire », avec l’idée fondamentale que le sol et l’espace sont des biens communs, des ressources matérielles et identitaires pour toute collectivité.

Béatrice LOVIS, « Le théâtre de Martheray par Alexandre Perregaux (1803-1805), ou La laborieuse entreprise »

De nombreux Lausannois se souviennent encore de l’ancienne chapelle de l’Eglise libre, sise à la rue Langallerie n° 5 à quelques pas du pont Bessières, avant qu’elle ne soit démolie en 1969 pour faire place à un centre commercial. Peu d’entre eux savent cependant que cet édifice fut à l’origine un théâtre, le premier théâtre en pierre construit dans le chef-lieu du Canton de Vaud, inauguré le 15 novembre 1804. L’histoire de cette salle de spectacle étant largement méconnue, notre étude souhaite retracer les circonstances de sa construction, ainsi que les principales tractations et transformations dont elle a fait l’objet, avant de fermer définitivement ses portes en 1860.

Patricia BRAND, « Une remarquable channe en étain pour aborder l’histoire de la corporation des drapiers d’Yverdon (XVIe-XVIIIe siècles) »

Le Musée d’Yverdon et région conserve dans ses collections une remarquable channe en étain de 1680 ayant appartenu à la corporation des drapiers d’Yverdon. Acquise par le musée en 1992, cette pièce permet d’évoquer une page encore peu connue de l’histoire économique d’Yverdon à l’époque préindustrielle et plus particulièrement celle de l’industrie drapière .
En 2004, un mémoire de licence sur une manufacture de laine yverdonnoise à la fin du XVIIe siècle a permis une première approche de ce thème; par la suite, le travail d’inventaire des collections d’histoire du Musée d’Yverdon et région pour lequel l’auteure de l’article a été mandatée a suscité un nouvel intérêt pour cette channe. C’est ainsi qu’il est possible aujourd’hui de présenter les grandes lignes de cet intéressant chapitre de l’histoire yverdonnoise.

Nathalie DESARZENS, « Apprécier une oeuvre gothique en Suisse à l’époque moderne et contemporaine. Les sculptures du portail peint de la cathédrale de Lausanne vues à travers textes et oeuvres graphiques »

Ces dernières années, le portail peint de la cathédrale de Lausanne a fait l’objet d’un intérêt tout particulier : mis en valeur par une importante restauration, récemment rendu aux visiteurs, il est devenu un incontournable du parcours touristique de l’édifice. Dans les textes destinés à un large public, il est présenté comme un chef-d’œuvre; les chercheurs, quant à eux, s’accordent au sujet de la qualité de ses sculptures et de l’originalité de son programme.
Cette appréciation positive du portail peint est-elle récente ? Quel regard lui a-t-on porté durant les siècles? Les textes et les œuvres graphiques qui l’ont commenté et évalué à travers les époques sont autant de témoins révélateurs de l’évolution du goût et de l’intérêt pour l’art médiéval en terres vaudoises et en Suisse.