Pour citer cet article : Nkolo Fanga, JP. (2018). «Faire Église ensemble : Défi ou illusion?», Les Cahiers de l’ILTP, mis en ligne en février 2018 : 19 pages. Disponible en libre accès à l’adresse : https://wp.unil.ch/lescahiersiltp/2018/02/jp-nkolo-fanga-f…migres-en-france/
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Jean Patrick Nkolo Fanga[1]
Comment est-il possible de concilier les différentes modalités d’Églises influencées par la culture au sein d’une communauté ecclésiale? Nous faisons référence aux influences des cultures sur les approches liturgiques, homilétiques, catéchétiques, oïkodomiques, poïméniques, missiologiques, diaconales, etc. En effet, les divergences dans les attentes des chrétiens en fonction de la culture dominante de leurs origines[2] influencent leur manière de «faire l’Église».
Pour certains, la foi devrait être «utilitaire». L’intervention de Dieu et de l’Église dans le quotidien du chrétien devrait être concrète. On peut parler d’une théologie holistique[3]. Ceux-là ont la plupart du temps une liturgie joyeuse avec un rapport important aux mouvements du corps humain, ainsi qu’un accent particulier sur l’intercession et la diaconie. Le pasteur est considéré comme un médiateur entre les mondes visibles et invisibles. Il est connu comme étant capable de mobiliser les forces du monde spirituel pour agir dans le quotidien des membres de son Église. Cette modalité d’Église est proche des éléments des cultures des peuples d’Afrique.
Pour d’autres, la foi devrait être intellectuelle et sociale. Les activités d’Église devraient permettre de s’édifier et témoigner de sa foi dans le monde par la diaconie. La liturgie devrait favoriser «la méditation». La médecine, les sciences agronomiques, les luttes sociales et la technologie ont remplacé la religion dans la satisfaction des besoins et la quête de bien-être des membres de l’Église[4]. Cette modalité est influencée par la sécularisation qui a marqué une séparation entre le religieux et le politique dans les pays influencés par la culture occidentale. Dans ce contexte, on assiste à l’émergence d’une spiritualité démocratique, éloignée des formes traditionnelles du christianisme. «Cette transcendance immanente est une option spirituelle où l’amour tient une place centrale. La relation à l’immanence sans aucune transcendance c’est-à-dire une spiritualité sans Dieu en est une autre où l’amour est tout aussi central»[5].