En Suisse, l’origine ethnique véhiculée par les noms et prénoms constitue l’un des handicaps les plus importants à l’embauche. Pourtant, ces pratiques discriminatoires sont relativement peu débattues. C’est pourquoi une étude réalisée à l’Université de Lausanne en 2006 s’est penchée sur ces mécanismes, et sur leur portée à l’encontre des personnes d’origine étrangère sur le marché de l’emploi.
Cette recherche, menée dans un contexte vaudois, cherchait à déterminer dans quelle mesure la population avait conscience de ce phénomène dans le monde du travail helvétique. Par là-même, elle offrait un examen détaillé des différents facteurs susceptibles d’entrer en jeu dans les pratiques discriminatoires: origine de la dénomination, composition de l’appellation, type d’emploi et prestige social. Ainsi, elle visait à relancer le débat sur la nécessité de légiférer en la matière et de créer une loi anti-discrimination au niveau fédéral.
Ce numéro du bulletin de la Section des sciences du langage et de l’information, édité par Alexei Prikhodkine, Pascal Singy, Noémie Charton et Alessandro Iannelli, s’inscrit dans le cadre des recherches en sociolinguistique menées à la Faculté des lettres de l’Université de Lausanne.
Alexei Prikhodkine, Pascal Singy, Noémie Charton, Alessandro Iannelli (éds.), Tout nom n’est pas bon à dire. Discriminations à l’embauche en Suisse romande, Bulletin de linguistique et des sciences du langage, n°24, 2008.