Table des matières
Historique de la presse romande
Afin de mieux comprendre le contexte dans lequel évoluent nos deux journaux, nous commençons par faire un bref historique de la presse durant notre période d’analyse, de 1939 à 1999.
Après la Première Guerre mondiale, les petits journaux souffrent financièrement mais ceux ayant plus de moyens pour relayer les informations internationales se développent, notamment en se vendant en France. A cette époque, la presse est divisée en deux types, la presse d’information, lue par un public populaire et la presse d’opinion avec un public considéré comme plus élitiste. Durant les années 1930, on assiste à une forte opposition entre journaux de différents bords politiques et les journaux neutres se politisent. La presse est, après la Seconde Guerre mondiale, majoritairement une presse d’opinion, politiquement engagée.
La Suisse offre une grande quantité de journaux quotidiens, c’est-à-dire des journaux paraissant au moins cinq fois par semaine, malgré sa petite taille. En effet, en 1975, la Suisse recensait 116 quotidiens contre 97 pour la France ou encore 73 pour l’Italie. Au vu des frontières linguistiques qui font obstacle à la diffusion nationale, la presse suisse est décentralisée et se distribue régionalement et localement.
Historique du corpus
Le Journal de Genève et la Gazette de Lausanne sont des journaux de tendance libérale. La GDL est l’un des plus vieux quotidiens suisses, créé en 1798. Il est aussi connu à l’international, principalement en France où il fut publié jusque peu après la Deuxième Guerre mondiale. Le JDG a été créé le 6 Janvier 1826.
En 1985, le nombre de tirages des journaux en Suisse s’élevait à 2 660 000, dont seulement 540 000 en Suisse romande. Nos deux quotidiens produisent un nombre de tirage réduit en comparaison avec les journaux les plus développés de leur régions respectives, soit le 24 Heures (96 850 tirages contre 9 700 pour la GDL) dans le canton de Vaud et La Suisse (69 800 tirages contre 19 900 pour le JDG) dans le canton de Genève.
A partir de 1972, la Gazette de Lausanne est victime de grosses difficultés financières et est sauvée par le début de la collaboration avec le Journal de Genève. Dans un premier temps, cette collaboration concerne uniquement les pages financières et économiques, puis évolue vers un accord d’affermage le 1er Juillet 1976. Par conséquent, depuis cette période, la majorité des articles, et donc des Unes, sont identiques entre les deux journaux. En 1975, le Journal de Genève et la Gazette de Lausanne se vendaient majoritairement à leurs abonnés, ce qui représentait 80% des ventes.
Caractéristiques et rôles de la Une
La Une correspond à la première page d’un journal. De ce fait, elle permet de renseigner sur le contenu de ce dernier et doit être suffisamment interpellante pour motiver son achat. C’est durant la seconde moitié du 20e siècle que les Unes des journaux commencèrent à se démarquer des autres pages, à un tel point que certains journaux décidèrent de publier des intégrales de leurs Unes, notamment le New York Times qui a regroupé toutes ses Unes depuis sa création, en 1851, jusqu’en 2009.
Nos deux journaux obéissent à cette tendance : durant notre période d’étude, leurs Unes se modifient. D’abord pour permettre une hiérarchisation plus poussée de l’information, puis, à partir des années 1980, pour accommoder un nombre croissant d’images. Ainsi, le nombre de mots composant la Une est presque divisé par trois en 45 ans, passant de plus de 4000 à 1500 mots en moyenne.
La Une d’un journal se caractérise par plusieurs parties et possède une structure différente des autres pages du journal. On retrouve notamment le bandeau, contenant entre autres le nom du journal, il y a aussi la manchette, servant à attirer l’attention du lecteur sur un thème en particulier et comprenant le titre du jour. On retrouve sur les Unes les informations principales du jour, prenant plus ou moins de place suivant l’importance de celles-ci. Il peut même arriver qu’un sujet extrêmement important recouvre la majorité de la Une, mais généralement les journaux essaient de conserver un aspect homogène entre les différents numéros afin de respecter leur l’identité visuelle. En effet, une fonction très importante des Unes est de permettre aux potentiels lecteurs de reconnaître au premier regard de quel journal il s’agit.