Laine Chanteloup fait partie, avec sept autres membres de la FGSE, de la toute nouvelle Commission d’éthique de la recherche de la FGSE (CER-GSE). Cette commission répondra aux demandes des chercheur·e·s d’évaluer les aspects éthiques des projets de recherche.
Laine Chanteloup partage avec nous sa longue expérience en matière de demande de certification éthique, accumulée au cours de son travail sur le terrain au Canada auprès des populations autochtones. A l’Université de Montréal où elle a effectué son doctorat jusqu’en 2013, le processus éthique est une étape préalable obligatoire à tout projet de recherche de terrain. Mettre sur le papier le projet ficelé avec toute sa méthodologie avant d’entamer quoi que ce soit est un exercice intéressant, mais difficile, surtout quand la recherche entreprise est inductive.
Laine Chanteloup et ses collègues ont été invités en 2018 à participer à la « Walking out ceremony » des habitants de Whapmagoostui, Nunavik. Assister à cette cérémonie a été particulièrement intéressant. Deux années avant, dans le cadre d’un projet sur l’évolution des liens au territoire, son équipe de recherche avait organisé un atelier vidéo avec les jeunes de la communauté de Whapmagoostui. Les jeunes ont choisi de faire un court métrage sur cette cérémonie, qui est en pleine revitalisation dans leur communauté. (© Laine Chanteloup)
1. Comment avez-vous vécu cette approche éthique nord-américaine ? Était-ce une source de contraintes ou un avantage pour votre recherche ?
2. Que vous fallait-il prévoir avant de partir sur le terrain, lors de la construction d’un projet, pour répondre à ce processus éthique ?
3. Quelle est la particularité du travail avec les populations autochtones du Canada ?
LC raconte la politique des Trois Conseils en vigueur au Canada, basée sur les principes OCAP selon lesquels les autochtones contrôlent les processus de collecte de données dans leurs communautés (Ownership, Control, Access, and Possession). Les équipes de recherche doivent ainsi concevoir les lettres d’invitation à solliciter avant de partir sur le terrain.
4. Votre façon de monter un projet a-t-elle évolué à la suite de cette expérience ?
LC expose comment elle co-construit ses projets avec les partenaires de terrain.
5. Qu’est-ce que cette expérience a changé dans vos pratiques ?
LC partage ses expériences sur les différents types de « retours » de la recherche aux participants (monétaires, non monétaires) et ses observations sur les différentes cultures de la recherche en vigueur au Canada et en Europe.
6. D’après vous, que peut apporter une commission éthique au sein de la FGSE ?
7. Cette réflexion éthique est-elle propre aux Sciences humaines et sociales ? Ce processus de réflexion sur les aspects éthiques d’un projet concerne-t-il aussi les sciences de la Terre, qui ne travaillent pas avec ou sur des participants humains ?
LC nous livre sa réflexion sur les pratiques éthiques à considérer dans les recherches de terrain, sur l’impact parfois sous-estimé de la recherche en sciences naturelles sur la population locale par exemple lorsqu’elle n’est pas informée.