In/formal urbanism: cases drawn from Delhi

Thèse soutenue par Nipesh PALAT NARAYANAN, le 6 juillet 2018, Institut de géographie et durabilité (IGD)

Cette thèse aborde les processus d’urbanisation, à travers le prisme de l’informalité (informality). L’informalité urbaine est ainsi utilisée comme un prisme critique, permettant de comprendre l’urbanisation en Inde, plutôt que de saisir l’informalité par le biais des processus d’urbanisation. Ce travail est composé de trois parties, chacune d’elles offrant une échelle d’analyse différente.

La première partie, explore la construction discursive des bidonvilles (slums) dans les débats parlementaires indiens. Cette première section met ainsi en avant la progression historique des débats, la logique qui sous-tend la conceptualisation des bidonvilles et la manière dont ces éléments ont été traduits en actions par le biais des politiques et/ou des législations. Les analyses font état d’une transformation discursive de la notion de bidonville : d’un sujet politique à un objet technique ; l’Etat se rendant, dans ce processus, indispensable pour traiter la question de l’informalité urbaine. La deuxième partie examine le rôle de l’informalité urbaine dans la production de la ville. L’analyse s’appuie ici sur l’étude de la fabrication et de la vente informelle de raviolis (dumplings).

Les résultats dévoilent, premièrement, la manière dont est coproduite la forme bâtie des territoires investis à travers de nouveaux modes d’habitat et typologies de bâtiments. Deuxièmement, ils attestent de la contribution de l’informalité à la production de la ville. La troisième partie de cette recherche vise à comprendre de quelle manière l’informalité est produite et la raison pour laquelle les mêmes acteurs oscillent entre pratiques formelles et informelles. À cet effet, une étude de la gestion des déchets solides et de l’approvisionnement en eau dans (et autour) d’un bidonville est choisie comme étude de cas. L’infrastructure urbaine est utilisée comme medium pour comprendre les facteurs sociaux et politiques de la société. Les résultats montrent que l’informalité, en tant que pratique, ne dépend pas entièrement de l’habitus des acteurs, mais des règles du champ au sein duquel les acteurs agissent.

Ces trois parties forment les chapitres centraux de cette thèse par article qui, réunis, offrent une compréhension du processus d’urbanisation par le biais de l’informalité, plutôt que de passer par l’urbanisation formelle pour appréhender l’informalité. La première partie met en lumière le développement historique de l’informalité et les législations qui en découlent. Les deux parties suivantes, décrivent la manière dont les gens font face, s’adaptent, et influencent ces législations mettant ainsi en oeuvre un processus d’urbanisation distinct. Les résultats généraux sont formulés dans une perspective de southern theory et montrent que ces pratiques informelles sont universelles mais qu’elles peuvent être différemment connotées et traitées.

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