Fabriquer la ville avec les lotissements. Une qualification possible de la production ordinaire des espaces urbains contemporains ?

Thèse soutenue par Lou Herrmann, le 3 mai 2017, Institut de géographie et durabilité (IGD)

Cette thèse interroge la manière dont sont fabriqués les lotissements résidentiels aujourd’hui en France. Le choix de ce sujet est issu de l’observation d’un paradoxe. D’un côté, ce type d’opération est presque unanimement critiqué pour la médiocrité des formes urbaines qu’il produit. De l’autre, l’histoire de ce mode opératoire et quelques expériences opérationnelles récentes offrent des exemples contradictoires de lotissements diversifiés et de qualité en matière morphologique.

Cette thèse montre qu’il n’y a pas de fatalité morphologique : le lotissement n’est pas condamné à produire des espaces urbains médiocres. Elle explore alors les conditions de la construction d’une qualité des tissus urbains des lotissements. Elle repose sur l’analyse comparative de quatre opérations situées dans l’agglomération lyonnaise, identifiées par les professionnels pour leur qualité.

Une analyse détaillée de la forme de ces opérations permet dans un premier temps d’identifier les critères de qualification de la forme urbaine des lotissements.

L’analyse de l’évolution du cadre réglementaire montre dans un second temps que l’injonction récente au développement urbain durable dans le droit de l’urbanisme impacte de manière indirecte la pratique du lotissement, et ce au moins partiellement dans le sens d’une plus grande qualité des opérations.

Cependant, les leviers de qualification de la forme sont également à chercher du côté des modalités concrètes de mise en oeuvre de ces opérations. La thèse révèle alors dans un troisième temps que la décision en matière de forme urbaine est multiple et qu’elle engage une pluralité d’acteurs publics et privés pris dans un système de négociations. Il ressort ainsi que, bien que les lotissements étudiés soient des opérations privées, leur qualité morphologique repose en grande partie sur l’engagement politique des élus municipaux en charge de définir en amont le cadre local du droit des sols et de délivrer l’autorisation de lotir et les autorisations de construire. La thèse montre par ailleurs que la responsabilité morphologique dont se sentent ou non investis les lotisseurs privés est aussi une variable déterminante de la qualification des opérations.

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3 Comments on “Fabriquer la ville avec les lotissements. Une qualification possible de la production ordinaire des espaces urbains contemporains ?”

    1. Bonjour,

      Toutes les thèses de l’Université de Lausanne sont déposées en plusieurs exemplaires à la Bibliothèque cantonale universitaire (http://www.bcu-lausanne.ch). Veuillez-vous adressez à eux pour connaître les modalités de prêt.
      Bonne journée

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