Par Micaël Metry,
Après 13 ans d’existence et une propagation internationale dans plus de 50 pays, le mouvement des Initiatives de Transition peut vraiment apporter son expérience aux enjeux écologiques et sociaux de plus en plus urgents. Son fondateur, Rob Hopkins, professeur de permaculture, avait bien compris tous les problèmes découlant de la double prise en compte des changements climatiques et des pics des ressources non-renouvelables. Son analyse lui a permis de proposer une alternative résiliente dans sa communauté locale, à Totnes, en Angleterre. Le succès étant présent, le concept s’est propagé dans plus de 1000 villes ou territoires du monde entier. En Suisse romande, on en dénombre actuellement une vingtaine.
Ce qu’il y a de vraiment intéressant et pertinent dans ce mouvement, c’est sa lucidité quant à l’effondrement de notre système et donc sa prise en compte de la résilience. Elle se base essentiellement sur la relocalisation de toutes les activités humaines ainsi que sur la (re)création de liens sociaux forts.
Par ailleurs, l’une des causes de son succès est la place laissée à l’imaginaire et à la vision positive. Rob Hopkins pense, à juste titre, que les citoyen·ne·s engagé·e·s se mobiliseront et agiront plus efficacement si la destination leur semble motivante (un monde où la nature serait à nouveau rayonnante, où le bruit des voitures laisseraient la place aux chants des oiseaux, où la lenteur serait la norme, la nourriture une célébration à partager avec celles et ceux que l’on aime, un monde où chaque activité humaine ferait sens, dans un tout interdépendant et relié) plutôt que porteuse d’angoisse et de désespoir (un effondrement brutal, de la population, des conditions de vie, une vie en solitaire menée dans une grotte à manger des patates pourries).
Bien sûr, cette vision positive ne doit pas remettre en question la réalité des faits scientifiques. Disons plutôt, qu’elle doit partir de là.
Pour plus d’informations : reseautransition.ch