Colloque « Des livres aux scénarios. Approches interdisciplinaires des archives du cinéma français (1930-1960) », 10-11 octobre 2016

Image : Jean Aurenche et Pierre Bost. Lien : colloque « Des livres aux scénarios. Approches interdisciplinaires des archives du cinéma français (1930-1960) ».

Le scénario, envisagé dans ses états et variantes comme un « genre » spécifique, se dérobe souvent, en raison de son statut transitoire et de sa subordination au film, à une analyse documentée.

Le projet « Discours du scénario » soutenu par le Fonds national de la recherche scientifique et dirigé par les professeurs Alain Boillat et Gilles Philippe de l’UNIL vise précisément, à partir d’une exploitation du fonds Claude Autant-Lara de la Cinémathèque suisse, à développer une réflexion inédite sur l’adaptation de textes littéraires en pensant le scénario dans sa dimension génétique, historique et linguistique.

Organisé dans le cadre de ce projet, le colloque international « Des livres aux scénarios » qui se tient à la Faculté des lettres de l’UNIL les 10 et 11 octobre entend ouvrir cette réflexion aux pratiques scénaristiques dans le cinéma parlant français d’avant 1960.

A l’occasion de ce colloque, Journal d’un curé de campagne de Robert Bresson est projeté le lundi 10 octobre à 21h, au Cinématographe. Long métrage fréquemment loué par la critique dans le contexte des réflexions des années 1950 sur l’adaptation d’œuvres littéraires, notamment en raison de sa fidélité étonnante au texte-source de l’écrivain Georges Bernanos. La projection du film est précédée d’un apéritif dînatoire et d’une conférence (à 19h30 au Salon bleu) de Gilles Philippe et Vincent Verselle consacrée au scénario adapté du roman de Bernanos par le célèbre duo Jean Aurenche et Pierre Bost, scénario finalement refusé par l’écrivain et resté à l’état de projet « littéraire ».

Intervenants : Antoine de Baecque ; Alain Boillat ; Mireille Brangé ; Delphine Chedaleux ; Nadja Cohen ; Laure Cordonier ; Charles-Antoine Courcoux ; Adrien Gaillard ; Jean-Louis Jeannelle ; Myriam Juan ; Sarah Leahy ; Laurent Le Forestier ; Pierre Mathieu ; Gilles Philippe ; Vincent Verselle.

Le colloque aura lieu le lundi 10 et le mardi 11 octobre.

Modification du programme : en raison de l’annulation de la communication d’Antoine de Baecque, la communication d’Alain Boillat aura lieu à 14h30 et la table ronde à 16h.

Programme : Télécharger.

Extrait du bulletin de la Cinémathèque suisse : Télécharger.

Référence : Colloque « Des livres aux scénarios. Approches interdisciplinaires des archives du cinéma français (1930-1960) », sous la direction d’Alain Boillat et de Gilles Philippe, UNIL, Cinémathèque suisse, Lausanne, 10-11 octobre 2016.

Parution du livre Jeunes premiers et jeunes premières sur les écrans de l’Occupation (France, 1940-1944) de Delphine Chedaleux

Couverture du livre.

L’ouvrage de Delphine Chedaleux Jeunes premiers et jeunes premières sur les écrans de l’Occupation (France, 1940-1944) vient de paraître aux Presses universitaires de Bordeaux. Préfacé par Pascal Ory, ce livre issu d’une thèse de doctorat reconsidère le cinéma français de l’Occupation à l’aune des représentations genrées de la jeunesse qu’il construit et véhicule pendant cette période troublée. Chercheuse FNS Senior, Delphine Chedaleux poursuit actuellement ses investigations dans le cadre de la Collaboration UNIL+Cinémathèque suisse au sein du projet FNS « Personnage et vedettariat au prisme du genre (gender) : étude de la fabrique des représentations cinématographiques (fonds Claude Autant-Lara, Cinémathèque suisse) ».

Résumé du livre : Cet ouvrage propose une exploration inédite du cinéma français pendant l’Occupation (220 films de fiction produits entre 1940 et 1944) au prisme de ses représentations de la jeunesse. À travers cinq études de cas (quatre jeunes premières – Marie Déa, Odette Joyeux, Micheline Presle, Madeleine Sologne – et un jeune premier – Jean Marais – ayant en commun de devenir des vedettes au cours de la période), l’ouvrage analyse la construction symbolique et culturelle des identités et des rapports de genre et de génération durant cette période. S’inspirant des théories et des méthodes issues des gender studies, des cultural studies, des star studies et de l’histoire culturelle, ce travail s’appuie sur l’analyse des films et de leur réception critique, ainsi que sur l’image des jeunes premiere-s dans la presse populaire de l’époque. La mise en perspective de ces représentations par rapport au contexte sociopolitique fortement bouleversé de l’Occupation révèle l’ambivalence constitutive des valeurs véhiculées par ces vedettes, travaillées par la tension entre une idéologie réactionnaire qui met en avant les femmes et les jeunes comme pivots du redressement national et un questionnement sur les places et les rôles dévolus aux femmes et aux hommes, aux jeunes et aux adultes, aux enfants et aux parents. Chacune de ces figures est en effet construite sur un tiraillement entre subversion et maintien de l’ordre (social, sexuel ou générationnel), contribuant tout autant à réaffirmer les frontières du genre et de l’âge qu’à les redéfinir. Les jeunes premier-e-s de l’Occupation séduisent ainsi un public large aux intérêts et aux sensibilités politiques divergents, à une époque où la répression politique et morale côtoie un certain relâchement des contraintes sociales et familiales.

Illustration : couverture du livre.

Référence : Delphine Chedaleux, Jeunes premiers et jeunes premières sur les écrans de l’Occupation (France, 1940-1944), Bordeaux, Presses universitaires de Bordeaux, 2016, 319 p.

Voir aussi la page des Presses universitaires de Bordeaux.

Nouveau projet FNS développé par la Section de cinéma en collaboration avec la Cinémathèque suisse : « Personnage et vedettariat au prisme du genre (gender) »

Affiche du <i>Diable au corps</i>, René Lefebvre, 1947. © Tous droits réservés/collection Cinémathèque suisse.

Élaboré par la Section d’histoire et esthétique du cinéma dans le cadre de la Collaboration UNIL+Cinémathèque suisse, le projet de recherche « Personnage et vedettariat au prisme du genre (gender) : étude de la fabrique des représentations cinématographiques (fonds Claude Autant-Lara, Cinémathèque suisse) » vient d’obtenir le soutien du Fonds national suisse de la recherche scientifique.

Ce projet dirigé par Alain Boillat et Charles-Antoine Courcoux sur une période de trois ans (2016-2019) vise à analyser, dans une perspective à la fois socio-historique, génétique et narratologique, les mécanismes de fabrication des représentations genrées dans la production cinématographique française des années 1940.

Prenant appui sur le fonds d’archives Claude Autant-Lara conservé par la Cinémathèque suisse, et déjà partiellement exploré par un autre projet FNS (« Discours du scénario : étude historique et génétique des adaptations cinématographiques de Stendhal »), l’équipe de ce projet constituée d’une post-doctorante, Delphine Chedaleux, et d’une doctorante, Jeanne Rohner, reconstituera les processus de construction des identités et des rapports de genre impliqués par des films d’Autant-Lara tels que Le Mariage de Chiffon, Le Diable au corps et Occupe-toi d’Amélie.

Illustration : Affiche du Diable au corps, René Lefebvre, 1947 (© Tous droits réservés/collection Cinémathèque suisse).

Référence : Projet FNS « Personnage et vedettariat au prisme du genre (gender) : étude de la fabrique des représentations cinématographiques (fonds Claude Autant-Lara, Cinémathèque suisse) », sous la direction d’Alain Boillat et Charles-Antoine Courcoux, 2016-2019.

Colloque « Des ciné-clubs aux cinémathèques : l’institution du patrimoine cinématographique »

Affiche du bal d’inauguration de la Cinémathèque suisse, Lausanne, 1950. © Pierre Monnerat/Cinémathèque suisse.

Les 7 et 8 avril se déroulera dans la salle du Cinématographe le colloque « Des ciné-clubs aux cinémathèques : l’institution du patrimoine cinématographique », organisé par la Section d’histoire et esthétique du cinéma et la Cinémathèque suisse, dans le cadre du projet de recherche sous la direction de François Albera et soutenu par le Fonds national suisse de la recherche scientifique intitulé « Cinémathèque suisse : une histoire institutionnelle ».

La création des cinémathèques procède en effet en grande part du mouvement des ciné-clubs auxquels elles fournirent en retour films, informations ou documentation, contribuant à forger une histoire du cinéma et, au-delà, une culture visuelle auprès d’un large public. Les films présentés le jeudi 7 avril à 18h30, témoignent de l’importance des collections rassemblées à la Cinémathèque suisse et des efforts déployés pour faire découvrir des oeuvres toujours singulières.

Intervenants : Francois Albera ; Alessia Bottani ; Christophe Dupin ; Marie Frappat ; Christophe Gauthier ; Pierre-Emmanuel Jaques ; Adilson Mendes ; André Stufkens ; Thomas Tode ; Valérie Vignaux.
Avec la participation de Freddy Buache et de Frédéric Maire.

Le colloque aura lieu le jeudi 7 (9h30 – 17h30 ; projection à 18h30) et le vendredi 8 avril de 9h30 à 16h00.

Programme : Télécharger.

Extrait du bulletin de la Cinémathèque suisse : Télécharger.

Illustration : Affiche du bal d’inauguration de la Cinémathèque suisse, Lausanne, 1950. (© Pierre Monnerat/Cinémathèque suisse.)

Référence : Colloque « Des ciné-clubs aux cinémathèques : l’institution du patrimoine cinématographique », sous la direction de François Albera, Cinémathèque suisse, Lausanne, 7-8 avril 2016.

Colloque « Métiers et techniques du cinéma et de l’audiovisuel » (Universités Paris 3 et Paris 8)

Photo-cinéma magazine, n° 828, octobre 1970, p. 416.

Partant des questionnements qui se sont multipliés en réaction aux transformations de l’industrie cinématographique depuis l’adoption massive du numérique, le colloque « Métiers et techniques du cinéma et de l’audiovisuel : approches plurielles (objets, méthodes, limites) », organisé par Hélène Fleckinger, Kira Kitsopanidou et Sébastien Layerle, a proposé d’interroger plus particulièrement les procédures méthodologiques qui guident les recherches actuelles touchant aux métiers, aux appareils ou aux savoir-faire. Deux chercheurs contribuant aux projets scientifiques développés au sein de la Collaboration UNIL+Cinémathèque suisse ont pu partager à cette occasion les résultats de leurs travaux sur des objets encore marginaux de la réflexion sur le cinéma, les appareils dits « amateurs » d’une part, et les films « industriels » d’autre part. Ainsi, invité à exposer les travaux qu’il réalise à la Section d’histoire et esthétique du cinéma, Benoît Turquety a présenté le projet de recherche FNS qu’il dirige autour des appareils cinématographiques suisses Bolex, en réfléchissant notamment aux bénéfices que les études cinématographiques peuvent retirer d’un croisement avec les travaux relevant de l’histoire des techniques. Dans le cadre de son projet soutenu par l’UNIL, Stéphane Tralongo est revenu sur les problèmes de méthode que posent les investigations s’aventurant sur le territoire du film industriel, puis a proposé d’envisager en termes d’« utilité » l’histoire des formes filmiques produites dans le secteur de l’aéronautique.

Programme : télécharger.

Illustration : Photo-cinéma magazine, n° 828, octobre 1970, p. 416.

Référence : colloque « Métiers et techniques du cinéma et de l’audiovisuel : approches plurielles (objets, méthodes, limites) », sous la direction d’Hélène Fleckinger, Kira Kitsopanidou et Sébastien Layerle, Institut national d’histoire de l’art, Paris, 12-13 février 2016.

Voir aussi le site de l’Université Paris 3 et le site de l’Université Paris 8.