Dans le rêve éveillé, “je est un autre, l’autre c’est moi”

L’esprit est comme une machine à traverser le temps qui nous permet de voyager dans le passé et le futur. Grâce à l’imagination, on devient créateurs de notre destin, en changeant les événements vécus et en fabriquant de possibles développements pour l’avenir. Dans les rêves éveillés tout est possible, car notre psyché est vaste et profonde, comme un abyme. Abymes comprend deux parties très distinctes : Living gallery et La poétique de l’autre. Dans la première, nous sommes accueillis par la protagoniste (incarnée par Claire Deutsch) dans une salle de cinéma munie de chaises longues qui invitent à la détente.

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Du spectacle contre le spectaculaire

Le metteur en scène Martin Schick exprime dans ce spectacle, réalisé et joué avec Viviane Pavillon, son souci de trouver un contact plus direct avec le spectateur. Ou comment établir une relation possible entre spectacle et spectateur : « Spectacle, autrefois tu faisais du tout pour me plaire, maintenant tu es moche. Et tu le fais exprès ! » C’est l’histoire d’un spectacle de théâtre contemporain qui fait un pas vers le public, vers un public potentiellement plus large, lequel n’ose pas entrer dans une salle de théâtre par crainte de s’ennuyer et de ne rien comprendre.

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La reproductibilité du théâtre, entre répétition et différence

Les artistes de la contrefaçon est une expérimentation théâtrale qui se propose de copier et de reproduire à l’identique les scènes les plus imprégnées de pathos de la création contemporaine. On assiste donc à des extraits de Danzón de Pina Bausch et Scènes de la vie conjugale de Bergman, à une ingurgitation de lasagnes issue de J’ai acheté une pelle chez Ikea pour creuser ma tombe de Rodrigo Garcia ou encore à des scènes de Philippe Caubère et Krzysztof Warlikowski. Le plus intéressant, dans cette expérience, est moins l’effet de simulacre en lui-même que la réflexion sur le processus qui mène à la fabrication d’une scène de pathos.

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La fille qui joue avec son corps

De la pointe des cheveux jusqu’au bout des orteils, Eugénie Rebetez joue sur scène avec son corps, en laissant les gestes et les sons nous parler d’elle. Elle le dit en chantant : « Je suis la fille qui parle avec son corps et j’aime ouvrir ma gueule… chaque fois c’est comme si je jouais avec ma vie… N’est-ce important que pour moi ? Tout cela ne serait-il que mon rêve ?… Je me sens un petit peu nulle… Je suis ce que je suis… » Danseuse, chorégraphe, chanteuse et actrice comique, la talentueuse artiste aux multiples facettes mélange dans ses spectacles plusieurs formes d’expression théâtrale comme la danse, le mime, la pantomime, le chant et le clown.

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Les paradis artificiels

Un couple de prolétaires rock and roll qui s’adresse à un prêtre militant fanatique et corrompu pour sauver son âme ; un autre couple, plus aisé, qui pratique une spiritualité new age, mais vit de matérialisme et d’apparences. Nobody dies in dreamland montre l’égarement des hommes entre réalité et croyances. Dans une société scientifique comme la nôtre, basée sur la raison, il y a encore des choses que nous ne comprenons pas et qu’on ne peut pas contrôler. Souvent, face à son existence, l’homme se retrouve perdu sans savoir même les raisons de ce sentiment, comme les protagonistes de cette pièce.

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La magie du cabaret au théâtre

Les quatorze courts sketches de Cabaret abordent de façon amusante les problématiques liées aux rapports humains et à la société. Le tout est accompagné d’un piano joué en live et de moments de chanson. Bonne humeur assurée, non sans une réflexion sur les paradoxes de notre actualité. Après être entré dans le studio Claude Stratz à la Comédie de Genève, le spectateur se retrouve assis à une table de bistrot tout près de la scène, un verre de vin à la main, avec en fond musical un duo de piano qui l’invite à se détendre. Cette chaleureuse atmosphère fait tout de suite plonger dans l’esprit léger et vivant du spectacle. On a l’impression de se fondre avec la petite scène, réduite à une passerelle horizontale, sur laquelle vont défiler l’une après l’autre les quatorze scaynètes interprétées par Ahmed Belbachir,?Camille Figuereo,?Michel Kullmann et Brigitte Rosset. Mais la sensation de faire nous-mêmes partie de la scène, nous le public, est encore plus puissante pendant la représentation. Car c’est de chacun de nous que parle le spectacle.

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Le désert métaphysique de Winnie

La scène présente Winnie, l’héroïne de la pièce, encastrée jusqu’à la taille dans un mamelon de sable. A ses côtés, elle garde son sac contenant des objets. Derrière elle, caché par la colline de sable, il y a son taciturne mari Willi, lui aussi prisonnier de ce désert métaphysique. Chaque jour, Winnie se réveille à moitié enterrée dans le sable. Elle n’a aucun but particulier dans la vie. A part son vieux mari Willi, qui apparaît de temps en temps, elle est abandonnée à elle-même. Les activités de Winnie se réduisent à faire sa toilette et passer le temps en causant toute seule, en attendant que la journée finisse. Chaque jour, la même chose.

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