Par Laura Pallù
Une critique du spectacle :
Cabaret / de Hanokh Levin / mise en scène Nalini Menamkat / du 25 mars au 6 avril 2014 / La Comédie de Genève / plus d’infos
Les quatorze courts sketches de Cabaret abordent de façon amusante les problématiques liées aux rapports humains et à la société. Le tout est accompagné d’un piano joué en live et de moments de chanson. Bonne humeur assurée, non sans une réflexion sur les paradoxes de notre actualité.
Après être entré dans le studio Claude Stratz à la Comédie de Genève, le spectateur se retrouve assis à une table de bistrot tout près de la scène, un verre de vin à la main, avec en fond musical un duo de piano qui l’invite à se détendre. Cette chaleureuse atmosphère fait tout de suite plonger dans l’esprit léger et vivant du spectacle. On a l’impression de se fondre avec la petite scène, réduite à une passerelle horizontale, sur laquelle vont défiler l’une après l’autre les quatorze scaynètes interprétées par Ahmed Belbachir,?Camille Figuereo,?Michel Kullmann et Brigitte Rosset. Mais la sensation de faire nous-mêmes partie de la scène, nous le public, est encore plus puissante pendant la représentation. Car c’est de chacun de nous que parle le spectacle.
Cette adaptation française des sketches du dramaturge israélien Hanokh Levin satirise les imperfections de notre propre société et de nos propres défauts. Les personnages en sont des personnes médiocres, des « Messieurs tout le monde », lesquels doivent faire face aux petites difficultés de la vie de tous les jours. Surgissent les désillusions et les frustrations que tout homme rencontre dans les contradictions de la société et dans la complexité des rapports humains.
Pour l’interprétation française des cabarets d’Hanok Levin, la metteure en scène et scénographe Nalini Menamkat a choisi de mettre l’accent sur les thématiques les plus universelles et les plus adaptables à notre pays, en laissant de côté les dénonciations politiques qui caractérisent tout autant l’œuvre de l’écrivain israélien.
L’un des sujets communs à toutes les scaynètes retenues pour ce spectacle est le solipsisme dans lequel chacun de nous est irrémédiablement enfermé. En effet, les dialogues entre les comédiens jouent beaucoup sur les quiproquos et sur les malentendus, comme pour montrer à quel point les hommes ont souvent du mal à communiquer et à se comprendre entre eux. Apparaît aussi souvent la difficulté pour les hommes d’exprimer et de réaliser leurs propres désirs à cause des contraintes de la société et de ses mœurs. Mais la force de l’écriture d’Hanokh Levin est justement de savoir dévoiler les petites vérités cachées en chacun de nous.
Laissez-vous séduire par l’atmosphère magique du cabaret d’autrefois, dans ce spectacle qui parle de nous tous.