Affection, protection, haine ou jalousie, les relations entre frères et sœurs sont riches et complexes. Depuis toujours. Ces liens avaient été longtemps négligés par les historiens de la parenté dans l’Antiquité. Une lacune en partie comblée par ce gros ouvrage collectif, né d’une rencontre internationale qui devait se tenir à l’UNIL et eut lieu finalement par zoom en novembre 2022. Édité par Anne Bielman Sánchez et Lara Dubosson-Sbriglione, focalisé sur l’Antiquité gréco-romaine, il couvre une période allant de la fin du IVe siècle av. J.-C. à la fin du IIe siècle apr. J.-C.
Quelques précisions d’abord. Il s’agit en effet de distinguer les frères et sœurs «germains» (père et mère en commun), des «consanguins» (seul le père est commun) et des «utérins» (seule la mère est commune). Ces études concernent par ailleurs surtout les élites sociales et les cercles du pouvoir, avec un accent sur «les quatre dossiers fraternels mixtes les plus connus»: Alexandre le Grand et ses sœurs, Octave/Auguste et Octavie, Caligula et ses trois sœurs, ainsi que le couple de souverains formé par Ptolémée II et Arsinoé II Philadelphe, la plus célèbre des unions consanguines.
Les mariages endogamiques étaient en effet pratiqués dans les monarchies hellénistiques alors dominées par de féroces rivalités autour du pouvoir. Or, comme l’écrivent Anne Bielman Sánchez et Lara Dubosson-Sbriglione dans la synthèse, «il existait un moyen aussi efficace que le meurtre pour neutraliser les sœurs: le mariage».
Dans la société romaine, en revanche, l’union entre un frère et une sœur était prohibée par la loi. Le mariage n’y joue pas moins un rôle clé dans les relations entre frères et sœurs. Il peut servir les intérêts politiques du frère, lui permettre de nouer des alliances ou de réduire les ambitions d’un rival. C’est ce que fit Octave en mariant sa sœur à Marc-Antoine pour le faire entrer dans la famille et ainsi mieux le surveiller.
La relation frère-sœur joue donc un rôle central dans les stratégies des élites sociales et dans les constructions dynastiques antiques. Chacune, néanmoins, reste unique, un microsystème qui fonctionne avec ses propres règles et ne peut être étudié indépendamment de son contexte familial et sociétal. / Mireille Descombes
Écrire, prier et dominer, quel curieux titre pour un hommage! Il l’est beaucoup moins si l’on prend en compte l’homme auquel il s’adresse et sa carrière prolifique. Entre 1998 et 2024, Bernard Andenmatten a enseigné l’histoire médiévale, la paléographie, la diplomatique et la codicologie à l’UNIL. Ses élèves et amis soulignent son humanité, son humour provocateur, sa fine plume et cette immense curiosité qui le fit voyager de l’histoire militaire à celle de la justice en passant par la nature et le climat, l’Orient méditerranéen et l’histoire de la mémoire. Entre autres! / MD
Écrire, prier et dominer, quel curieux titre pour un hommage! Il l’est beaucoup moins si l’on prend en compte l’homme auquel il s’adresse et sa carrière prolifique. Entre 1998 et 2024, Bernard Andenmatten a enseigné l’histoire médiévale, la paléographie, la diplomatique et la codicologie à l’UNIL. Ses élèves et amis soulignent son humanité, son humour provocateur, sa fine plume et cette immense curiosité qui le fit voyager de l’histoire militaire à celle de la justice en passant par la nature et le climat, l’Orient méditerranéen et l’histoire de la mémoire. Entre autres! / MD
Notice sur Labelettres, site de la Faculté des lettres
«Grand-maman perd un peu la tête, non? » De nos jours, la maladie d’Alzheimer et les troubles apparentés font partie de la vie. Mais qu’en sait-on vraiment? Cet ouvrage collectif, destiné aux soignants et aux personnes intéressées par la médecine en premier lieu, fait le point au sujet des progrès récents de la recherche, en neurosciences notamment, depuis le diagnostic jusqu’aux traitements possibles. Le dernier chapitre est consacré aux aspects sociaux et à la situation des proches aidants./ DS
Sous la dir. de Gilles Allali et Giovanni B. Frisoni. RMS Éditions (2024), 191 p.
Pendant la Guerre froide, en Amérique latine, plusieurs dictatures militaires ont employé l’arme de la disparition forcée pour terroriser leurs populations. Souvent restés impunis, ces crimes pèsent encore sur les sociétés, de nos jours. Trois chercheuses de l’Institut de psychologie ont rencontré des membres de 19 familles de disparus, afin de leur donner la parole. Quelles ont été les répercussions de ces meurtres sur leurs parcours de vie? (Lire également Des disparus pas comme les autres dans l’uniscope de novembre 2024 sur unil.ch/uniscope). / DS
Docteur de l’UNIL, Daniel Curnier nous invite à considérer la Terre comme un système, dans lequel interagissent les roches, l’eau, l’air et le vivant. De la formation des Alpes au cycle de l’eau ou du carbone, en passant par des considérations sur les limites planétaires, la transition démographique ou les questions de mobilité, cet ouvrage indispensable répond à toutes les questions. Cette somme de connaissances, issue des avancées les plus récentes de la recherche, est également mise en valeur grâce à de nombreuses illustrations et infographies. / DS
Que se passe-t-il quand la Suisse signe des traités internationaux, mais que leur mise en œuvre est de la compétence des cantons? C’est le cas par exemple dans certaines questions environnementales, ce que l’affaire de la condamnation de notre pays par la Cour européenne des droits de l’homme, en avril 2024, a fait ressurgir de manière enflammée. Sur la base de cas concrets, cet ouvrage traite de la valse à laquelle se livrent le fédéralisme et les obligations internationales. / DS
