Tout a l’air plutôt calme dans les locaux de l’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV) à Berne. Et pourtant: «La grippe aviaire a commencé ce matin en Allemagne». Nathalie Rochat, porte-parole de l’OSAV, est parée pour les appels téléphoniques et les mails qui ne vont pas tarder à déferler. Depuis que les offices vétérinaires et de la sécurité alimentaire ont fusionné début 2014 pour devenir l’OSAV, c’est désormais toute la chaîne alimentaire qui est représentée par un même organe: des textiles à la nourriture, en passant par les tatouages. «Aujourd’hui, au programme, il y a aussi les antibiotiques et la viande de cheval. La routine n’existe pas chez nous !» La communicatrice ponctue ses phrases de clins d’œil bienveillants, qu’adoucissent encore davantage des dessins de poissons et de tortues sur le mur en arrière-plan dans son bureau.
«J’ai grandi au zoo de Servion!» s’amuse celle qui a passé son enfance entourée d’animaux et se rêvait à l’origine vétérinaire. «Mais, un jour, j’ai eu le déclic: je ne verrais que des animaux malades.» La jeune femme s’oriente donc plutôt vers la biologie, qu’elle étudie à Lausanne et termine son cursus, en éthologie, à Zurich à la pointe du domaine. «J’étais la seule à bouger, c’était l’époque où Erasmus débutait et ils manquaient d’étudiants.» Elle bénéficie du coup d’une bourse pour traverser le Röstigraben. Ce qu’elle recommande vivement à tous les étudiants. «J’ai pédalé en allemand les six premiers mois, mais après c’était bon!» Un effort dont elle dit ressentir les effets positifs jusqu’à aujourd’hui dans sa carrière professionnelle.
Sa formation achevée, Nathalie Rochat se voit proposer un poste chez Pro Natura, où elle travaillait déjà en tant que monitrice durant ses études. «J’étais passionnée de faune sauvage mais dans mes expériences sur le terrain, il manquait la communication. Je voulais m’engager pour la protection des espèces, ce qui reste mon fil rouge jusqu’à aujourd’hui.»
Elle officiera durant dix ans en tant que responsable jeunesse, puis coordinatrice des campagnes chez Pro Natura. Elle y rencontre son ex-mari, donne naissance à trois enfants qu’elle veut «faire grandir de manière bilingue». Après huit ans à Bâle, la famille s’installe donc dans la région des Trois-Lacs et Nathalie Rochat cherche un autre poste. Elle tombe alors sur une annonce: responsable des relations publiques des radios de l’Arc jurassien, et se dit: «Qui ne tente rien n’a rien». Et obtient le poste. «Face à une journaliste de la maison. C’est l’allemand qui a fait le poids.» Trop modeste? Pourtant, cinq ans plus tard, alors qu’elle n’a pas postulé – «Ils m’ont bien eu!» – Nathalie Rochat est élue présidente des radios romandes. «C’était encore une fois grâce à l’allemand!» Vraiment? «Disons, à 80?%, mais il était évident que j’avais envie de m’engager et que j’avais l’esprit réseau.»
Et puis après quelques années, les animaux ont commencé à lui manquer… Elle tombe alors, par hasard, sur une annonce de l’OSAV. «Il restait deux jours pour postuler, je l’ai fait sur un coup de tête.» Nathalie Rochat dit croire à sa bonne étoile. Si elle n’aura finalement jamais effectué la thèse dont elle rêvait sur les ours, elle se retrouve dans un poste où elle concilie sa passion première et ses compétences de communicatrice.
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