Publication d’un article de Stéphane Tralongo dans la revue Décadrages : « L’œil électronique. Bolex et la “précision suisse” à l’épreuve de l’automatisation »

Photographie publicitaire Paillard présentant une caméra Bolex H16 Reflex équipée d’un compendium-parasoleil (détail).

Le numéro d’automne 2015 de la revue Décadrages. Cinéma, à travers champs accueille, au sein de sa rubrique « cinéma suisse », une première étude issue du projet de recherche FNS « Histoire des machines et archéologie des pratiques : Bolex et le cinéma amateur en Suisse », dirigé par Benoît Turquety (voir la section du projet sur ce site). La préparation de cette étude, à lire en ligne sur ce site, a été menée avec la collaboration des équipes de la Cinémathèque suisse et avec l’appui des partenaires du projet, qui ont notamment contribué à faire émerger appareils, films et archives administratives.

Résumé de l’article : Revenant au processus d’automatisation des caméras d’amateurs à la veille de l’avènement du format Super-8, cette étude se demande comment s’est négocié le passage des caméras de la tradition mécanique suisse dans la catégorie des « machines réflexes », en observant ce qui s’est joué dans l’incorporation, à la fin des années 1950, de cellules photo-électriques aux appareils de la marque Bolex. Outre les transformations techniques des appareils, les progrès de l’« automation » industrielle dans le mode de production des caméras et des projecteurs Bolex ont participé à la mise en crise des valeurs héritées de l’artisanat horloger jurassien, appelant des actions publicitaires qui ont cherché à préserver la conception d’une machine durable et ajustable, devenue une sorte de contre-modèle face aux objets techniques dont l’obsolescence et le remplacement étaient résolument préparés. Bien qu’elle ait intégré elle aussi des robots dans son parc de machines et des composants électroniques à ses appareils, l’entreprise Paillard a misé sur le rôle persuasif de la publicité, et notamment sur celui du cinéma avec un film promotionnel comme Message Hermès, pour rattacher sa production à la « précision suisse » et maintenir l’usage de cette notion en dépit des différences techniques provoquées par l’automatisation.

Illustration : Photographie publicitaire Paillard présentant une caméra Bolex H16 Reflex équipée d’un compendium-parasoleil (détail). Cette photographie a été utilisée en couverture de Cinéma pratique, n° 57, février 1965.

Référence : Stéphane Tralongo, « L’œil électronique. Bolex et la “précision suisse” à l’épreuve de l’automatisation », Décadrages. Cinéma, à travers champs, n° 31, automne 2015, pp. 105-125.

Voir aussi le site de la revue Décadrages.