Roots tourism has taken hold in Ghana, and is used as a motor for economic growth. But it is not without its controversies… – Clément Guntern, Valentin Hurni et Ryan Muza
Roots tourism refers to the mobility of the diaspora back to communities with which they have a perceived cultural identity through their family history in order to give homage to their ancestors, but also with the hope of appropriating certain elements of the local culture and finding a sense of belonging or identity[1]. This form of tourism originates from middle-class Americans, who began to search for their origins in the 1970s[2] . As part of the Afro-American diaspora search for identity, certain African nations have appropriated locations historically linked to the mid-Atlantic slave trade and use them as symbolic resources; this is the case with former slave forts in Ghana such as Elmina and Cape Coast. In fact, these forts represent a type of “specific asset”[3] which are not easily delocalised. Despite similar forts existing in other African nations[4], Ghana’s reputation and its historic implication in the slave trade enables it to capitalise on these assets and reinforce their uniqueness[5]. These forts are at the centre of many touristic activities offered in the country – in particular by the Ghanaian tourist board – such as guided tours and special events (commemorative rituals) aimed at Afro-American tourists[6], which serve to reinforce their symbolic capital.
Slave tourism, a root of Ghanaian tourism policy
For Ghana, tourism is perceived firstly as a tool for economic development[7]. The use of slave forts in order to create economic growth can generate tensions as the economic exploitation of these sites conflicts with their symbolic status; they are considered by some as sacred places, or places of cultural memory and identity[8]. The symbolic status of these forts leads to debate over admission fees, as there is a discrepancy between prices for locals and tourists, and there is even a debate over whether there should be an entry charge at all. Certain Afro-American visitors believe that they should not have to pay to enter the castle on account of their ‘ancestors’ suffering[9].
Further issues arise in the form of the historical representation of the forts. The Ghanaian Tourist Board faced the dilemma of which period of the forts’ history should be portrayed (the slave trade, colonial occupation, etc.), and to what degree[10]. The maintenance of the forts also poses a problem, as there is disaccord over whether certain elements, such as former slave dungeons, should be renovated or left alone. The argument for renovation comes mainly from the locals, who feel that the castles would be more attractive to tourists if renovated and would therefore generate more wealth, whereas many Afro-Americans want the forts to remain in their original state with deference to their ‘ancestors’[11].
It must be noted that Elmina and Cape Coast Castles offer many potential resources to Ghana. Tourism, as discussed above, is considered a tool for economic development, and both tangible and intangible cultural heritage can be development opportunities for the country, as well as a way of preserving, promoting and rebuilding national heritage.
Clément Guntern, Valentin Hurni et Ryan Muza
Question de recherche 1 :
Les forts de Cape Coast et d’Elmina au Ghana ont eu de multiples vies au cours de l’histoire. Après avoir été le théâtre du commerce d’esclaves, ils sont devenus aujourd’hui des lieux historiques que l’on peut visiter. Mais ce ne sont pas des lieux comme les autres; ce sont des lieux de mémoire (Nora, 1997). Nécessaires pour certaines minorités comme les Afro-américains, car, selon eux, l’histoire balaierait bien vite cette mémoire (ibid.). De l’autre côté, le gouvernement du Ghana a fait du tourisme un outil de développement économique (Mensah, 2015), en s’appuyant notamment sur l’histoire de l’esclavage et ses lieux de mémoires. En effet, la question de monétiser l’entrée pour un tel lieu est régulièrement évoquée alors que d’autres se plaignent de la marchandisation du fort et de ses alentours (Bruner, 1996). Deux dimensions cohabitent donc dans un même lieu: une exploitation économique et un lieu de mémoire, ce qui n’est pas sans poser des problèmes de cohabitation et de mise en valeur du lieu.
Ainsi plusieurs questions autour de cette problématique peuvent être posées: comment est-ce que les dimensions économiques s’articulent avec les dimensions historique et mémorielle des forts d’esclaves au Ghana ? Comment cohabitent ces deux fonctions dans un lieu de mémoire ?
Plusieurs méthodes peuvent être envisagées pour répondre à ces questions: l’observation participante lors de visites guidées, l’analyse de contenu présenté aux visiteurs, une analyse de photos prises sur place, des entretiens avec des responsables, des locaux ou des touristes ainsi que l’analyse du contenu présent dans le livre d’or du fort comme dans l’étude de Abaidoo & Takyiakwaa (2019).
Question de recherche 2 :
Le fort d’Elmina a tour à tour été en possession des puissances coloniales portugaise, hollandaise et britannique (Bruner, 1996; Mensah, 2015). De même, le site a connu plusieurs affectations au cours du temps: comptoir commercial, complexe dédié à la traite des esclaves, école, bâtiment ministériel, lieu d’assemblée régionale, académie de police (Bruner, 1996). Le fort de Cape Coast possède également une histoire marquée par des changements (Mensah, 2015; Owusu-Ansah, 2014). La question de recherche découlant de ces observations est la suivante: quel discours historique est privilégié dans ces forts ? Autrement dit, le discours est-il cantonné uniquement à la période de l’esclavage, ce pourquoi les forts sont principalement connus, ou englobe-t-il l’entièreté de l’histoire de ces forts ? Par le passé, il existait un débat autour de cette question (Bruner, 1996). Il serait intéressant de constater ce qu’il en est aujourd’hui. De plus, la participation active des populations africaines dans le commerce des esclaves (Bruner, 1996; Holsey, 2010) est-elle évoquée, au risque de créer des tensions entre locaux et touristes afro-américains, ou au contraire passée sous silence?
Pour répondre à ces interrogations, plusieurs méthodes et concepts peuvent être déployés: observation participante lors de visites guidées, observation, analyse de contenu (panneaux informatifs, brochures touristiques), analyse de photos prises, entretiens avec des responsables, des locaux et des touristes.
Clément Guntern, Valentin Hurni et Ryan Muza
[1] Cousin & Réau, 2016.
[2] Ibid.
[3] Traduction of the expression “actif spécifique” used in Colletis & Pecqueur, 1994.
[4] Mowatt & Chancellor, 2011.
[5] Mensah, 2015.
[6] Holsey, 2010.
[7] Bruner, 1996; Mensah, 2015; Mowatt & Chancellor, 2011; Owusu-Ansah, 2014.
[8] Bruner, 1996; Mensah, 2015.
[9] Abaidoo & Takyiakwaa, 2019.
[10] Bruner, 1996.
[11] Abaidoo & Takyiakwaa, 2019; Bruner, 1996.