La sauvegarde du patrimoine est, en Suisse, l’affaire des cantons. Certaines villes ont cependant jugé utile de se pencher de plus près sur la question en créant des structures municipales de conservation des objets et ensembles patrimoniaux. C’est le cas de Lausanne, qui s’est dotée d’un délégué à la protection du patrimoine bâti. Cette initiative s’inscrit dans une réflexion plus large sur la signification de la protection du patrimoine à l’échelle locale et soulève un certain nombre d’enjeux quant à notre rapport à l’histoire et au contexte dans la ville d’aujourd’hui.
Actualité
Fabienne Hoffmann, « Une typologie d’exception! Les vitraux à la rue du Sablon 14 (Morges) »
Si, dans la première décennie du XXe siècle, des villes comme Lausanne, Montreux ou La Chaux-de-Fonds ont vu les baies de leurs lieux publics, mais aussi de leurs maisons privées s’orner de nombreux vitraux colorés, les petites villes de l’arc lémanique ont connu aussi ce phénomène, quoique dans une moindre mesure, le boum de la construction étant là moins important que dans les capitales. Présentation d’un bel ensemble de vitraux qui égaye le premier étage d’une maison de rapport, construite en 1904-1905, pas loin de la gare de Morges, à la rue du Sablon 14.
« Un inventaire original: les monuments funéraires du canton de Vaud et de la Suisse romande »
Au début des années 2000, le patrimoine funéraire de la cathédrale de Lausanne a fait l’objet d’un inventaire mené par le séminaire d’histoire de l’art monumental régional, sous la direction du professeur Gaëtan Cassina. Le résultat de ce travail a été publié en 2006 sous le titre évocateur de Destins de pierre. Il a révélé à un public nombreux des monuments, du matériel archéologique et des pratiques funéraires allant du IXe au XIXe siècle; il a aussi démonté des mythes, découverts quelques mystères et, surtout, posé des pistes de recherche qui devaient inciter à continuer la recherche dans ce domaine peu exploité.
Ce fut chose faite dès 2007, date à laquelle un nouvel inventaire, complémentaire, fut entrepris sur l’entier du territoire vaudois par le même séminaire. Ce travail important – il concerne près de 150 monuments datant du Moyen Age à 1804 a été mené durant quatre semestres consécutifs par 50 étudiant.e.s dans plus d’une quarantaine de sites, dont les plus importants sont Aigle, Payerne, Romainmôtier et Vevey.
Bruno CORTHESY, « Historien de l’architecture, dites-vous? »
La profession d’historienne ou d’historien de l’architecture réunit de nombreuses personnes en Suisse romande et couvre des activités extrêmement variées, touchant aux différentes phases de préservation et de valorisation du patrimoine architectural. En effet, des historiens et des historiennes de l’architecture peuvent être sollicités autant pour établir des inventaires, réaliser des expertises ponctuelles, entreprendre des études approfondies, effectuer le suivi d’un chantier, ou diffuser le résultat de leurs recherches au travers d’un enseignement, de conférences, de visites guidées, d’expositions ou de publications.
La profession souffre cependant d’un profond déficit de connaissance et de reconnaissance. Si l’on conçoit aisément que le grand public ignore l’existence de ce métier qui relève de la sphère obscure des «spécialistes», l’on peut déplorer que les acteurs principaux du patrimoine, les propriétaires de bâtiments anciens, les architectes, voire même les services publics en charge de la conservation des monuments ne sachent souvent pas vers qui se tourner lorsqu’il s’agit de réunir des faits historiques nécessaires à la connaissance, à la préservation ou à la restauration d’un objet architectural. De fréquents échos en témoignent.