À Aubonne, les édifices dédiés à l’exercice du commerce et du pouvoir – anciennes halles, hôtel et maison de ville – affichent de longue date une certaine ambition, témoignent d’une constante recherche de qualité et permettent d’appréhender l’évolution d’une conscience urbaine de plus en plus affirmée. À l’apogée de ce mouvement, se trouve la maison de ville de 1803, à « l’ornement » de laquelle les autorités tiennent tant qu’elles y subordonnent les notions d’économie et même d’usage. D’autre part, il y a la filiation des hôtels de ville qui, de longue date, peuvent intégrer un marché au rez-de-chaussée, comme à Morges et Lausanne, ou encore, plus tardivement, à Yverdon (1770). L’harmonieux bâtiment d’Aubonne prolonge cette tradition à l’aube du XIXe siècle et annonce de nouvelles combinaisons de fonctions, comme l’élégante grenette-casino de Morges (1822-1827), ou le sobre marché couvert et habitation de Nyon (1828-1829).
- Denyse Raymond, « L’habitat dispersé des Hauts de Lavaux. Entre le vignoble et les bois du Jorat, une région et un patrimoine à ne pas oublier »
- Catherine Schmutz Nicod, « Établissements de la plaine de l’Orbe. Chronique d’une prison dans les champs »