Appel à communications | Historical Network Research 2024

Appel à communications pour le colloque Historical Networks Research 2024 qui se déroulera à l’Université de Lausanne du lundi 8 juillet au mercredi 10 juillet 2024.

Site de la conférence : https://historicalnetworkresearch.github.io/lausanne/

Télécharger l’appel à communications : PDF

Informations complémentaires

Etudier les réseaux historiques

Les phénomènes étudiés par les sciences historiques sont, par nature, des situations complexes : elles impliquent, par exemple, des relations personnelles entremêlées, des dynamiques collectives qui structurent l’espace social et culturel, ou encore des systèmes politiques et économiques qui opèrent à l’échelle locale et mondiale. La métaphore du réseau est fréquemment utilisée pour décrire cet enchevêtrement. Au cours des dernières décennies, cependant, les historiens ont commencé à réfléchir aux moyens de formaliser cette approche en s’appropriant les concepts et les outils de la théorie des graphes pour offrir une nouvelle perspective sur les archives. L’application de l’analyse formelle des réseaux à l’histoire est aujourd’hui un champ d’expérimentation et de recherche très fertile. Elle permet d’analyser les logiques géographiques des grands réseaux de circulation, de mettre en évidence les médiateurs dans des réseaux d’affiliation, de compiler des arbres généalogiques pour révéler leurs points de contact, d’étudier les occurrences et les cooccurrences de concepts dans des textes sériels, de montrer l’évolution des réseaux sociaux personnels, etc. Au gré de nombreux travaux empiriques, les spécificités que les disciplines historiques apportent à la science des réseaux apparaissent : une attention particulière à la modélisation de données souvent incomplètes et incertaines, la nécessité de prendre en compte la temporalité dans toute sa finesse, l’importance de trouver un langage qui permette d’interpréter les résultats mathématiques dans un récit qualitatif.

En 2009, à la suite d’un atelier consacré à l’application de l’analyse des réseaux sociaux à l’histoire, une petite communauté de pratique, la Historical Network Research Community, est créée. Elle a ensuite évolué en une série d’ateliers, puis en une conférence internationale, dont la présente édition est la 9e à ce jour, après des conférences à Hambourg, Gand, Lisbonne, Turku, Brno, Luxembourg et Mainz. L’année 2013 a vu la création de la Bibliographie collective HNR, un outil central de partage de la production scientifique de la communauté. En 2017, le premier numéro de JHNR, le Journal of Historical Network Research, est publié, permettant à chacune et chacun de partager ses recherches en Open Access. Parmi les autres ressources, on trouve une chaîne YouTube avec des conférences enregistrées et une newsletter.

Un focus sur la visualisation

La visualisation de réseaux est souvent la première chose que l’on voit, qu’il s’agisse d’un diagramme de sommets et d’arêtes illisible mais coloré, d’un sociogramme élaboré, d’une matrice austère ou d’une carte de flux raffinée. En raison de notre inconfort à fonder nos interprétations sur un objet apparemment construit sur des bases quelque peu subjectives, parce qu’elles sont très susceptibles d’être influencées par un biais graphique, nous reléguons souvent la visualisation à un rôle mineur dans nos approches exploratoires, préférant la froide (apparente) scientificité des métriques de graphes. Mais ce n’est pas parce que nous voyons des utilisations naïves de la visualisation de réseaux qu’elle ne peut pas être un outil très efficace pour comprendre, explorer et communiquer nos données de recherche. L’une des ambitions de la conférence est donc de questionner notre utilisation de la visualisation de réseaux en histoire, une préoccupation qui se reflétera notamment dans les ateliers et les keynotes.

À noter que la conférence HNR est ouverte à tous les sujets impliquant l’analyse de réseaux dans les disciplines historiques, l’accent thématique de cette édition 2024 n’a donc pas d’impact sur la sélection des contributions. Le seul effet sera qu’une image sera demandée pour chaque article (après la phase de révision, si elle n’est pas incluse dans le résumé soumis) afin de créer une galerie qui sera affichée pendant la conférence pour susciter la discussion sur nos pratiques de visualisation de réseaux.

Sujets

Pour notre conférence de 2024, nous accueillons des contributions traitant de n’importe quelle période historique et de n’importe quelle zone géographique. Les auteurs peuvent être historiens, linguistes, bibliothécaires, archéologues, historiens de l’art, informaticiens, sociologues mais aussi chercheurs d’autres disciplines travaillant avec des données historiques. Les sujets peuvent inclure, mais ne sont pas limités à :

  • Des applications de l’analyse des réseaux à l’histoire, l’histoire de l’art, l’histoire ancienne, l’histoire intellectuelle, l’histoire économique, l’histoire sociale, l’histoire des médias, l’histoire politique, l’histoire des religions, la biographie, l’histoire publique, la micro-histoire, l’histoire postcoloniale, l’histoire globale, l’archéologie, l’histoire littéraire, l’histoire culturelle, etc.
  • Des analyses de types de réseaux spécifiques, tels que les réseaux géospatiaux, les réseaux temporels et dynamiques, les réseaux bipartis, les réseaux multicouches, les réseaux multiplexes, etc.
  • Des contributions méthodologiques concernant l’applicabilité de l’analyse de réseaux à l’histoire, y compris, par exemple, la modélisation, les ontologies, les linked data, l’utilisation de métriques de graphes, l’analyse visuelle de réseaux, etc.
  • Des contributions pédagogiques, présentant des scénarios d’enseignement, des questions relatives à la littératie, des présentations de logiciels ou de fonctionnalités, des interfaces, etc.

Formats

Communications longues

Les communications longues consistent en une présentation de 20 minutes suivie de 10 minutes de discussion, et sont destinées à présenter une recherche approfondie. Un résumé de 500 à 1000 mots est requis, comprenant au moins 3 citations. Il doit contenir une description du sujet de la communication et des questions de recherche, un aperçu des données utilisées et des méthodes employées, une discussion des résultats et éventuellement des implications plus larges pour l’analyse de réseau appliquée à l’histoire.

Communications courtes

Les communications courtes consistent en une présentation de 10 minutes suivie de 5 minutes de discussion, et sont destinées à présenter des recherches en cours. Un résumé de 300 à 500 mots est requis, comprenant au moins 3 citations. Il doit contenir une brève description du sujet et des questions de recherche, un aperçu des données utilisées et des méthodes employées, une discussion des résultats ou des questions encore ouvertes à ce stade.

Instructions

Les résumés doivent être soumis via la plateforme de gestion de la conférence (https://hnr2024.sciencesconf.org/) avant le 31 janvier 2024.

L’auteur (ou l’auteur correspondant dans le cas d’articles à plusieurs auteurs) doit créer un compte sur la plateforme puis remplir le formulaire en recopiant le résumé en texte intégral dans le champ dédié (pas de PDF en pièce jointe).

Les contributions peuvent être rédigées en anglais ou en français.

Les citations doivent respecter le style du Chicago Manual of Style 17th Edition (auteur-date dans le texte, puis référence complète à la fin).

Inclure une image dans le résumé est encouragé pour permettre une discussion générale sur nos pratiques de visualisation de réseaux. Si, pour une raison quelconque, la version soumise n’en contient pas, les auteurs des articles acceptés seront invités à ajouter une image et une légende ultérieurement. Les résumés et les images seront ensuite publiés sur le site web de la conférence avant l’événement et archivés dans un recueil de résumés sur Zenodo.

Présence des auteurs à la conférence

S’il est possible de suivre la conférence en streaming, il s’agit néanmoins d’un événement en présentiel. En soumettant une proposition de communication, les auteurs sont conscient qu’au moins une personne devra être à Lausanne pour la présenter.

Dates importantes

31.01.2024 délai pour la soumission des contributions

29.02.2024 notification d’acceptation/de rejet

01.03.2024 ouverture de l’inscription

30.06.2024 fermeture de l’inscription

8-10.07.2024 conférence

31.08.2024 invitation d’une sélection d’articles pour le JHNR

— Comité scientifique —

  • Sebastian Ahnert, Assistant Professor (University of Cambridge, United Kingdom)
  • Laurent Beauguitte, Researcher in Geography (CNRS, Paris, France)
  • Song Chen, Associate Professor, Bucknell University (United States of America)
  • Luca De Benedictis, Professor of International Economics (University of Macerata and Luiss University, Rome, Italy)
  • Aline Deicke, Professor for Digital Humanities (Akademie der Wissenschaften und der Literatur, Mainz, Germany)
  • Lieve Donnellan, Lecturer in Classical Greek Archaeology (the University of Melbourne, Australia)
  • Marten Düring, Assistant Professor in Digital History (C2DH, University of Luxembourg)
  • Thomas Efer, Researcher and Lecturer in Computational Humanities (Leipzig University, Germany)
  • Stéphanie Ginalski, Senior Lecturer in Contemporary History (University of Lausanne, Switzerland)
  • Robert Gramsch-Stehfest, Professor of Medieval History (Friedrich Schiller University of Jena, Germany)
  • Martin Grandjean, Senior Researcher in Contemporary History (University of Lausanne, Switzerland)
  • Alix Heiniger, Assistant Professor in Contemporary History (University of Fribourg, Switzerland)
  • Henning Hillmann, Professor of Economic and Organizational Sociology (University of Mannheim, Germany)
  • Tobias Hodel, Assistant Professor in Digital Humanities (University of Bern, Switzerland)
  • Petter Holme, Professor of Network Science (Aalto University, Finland)
  • Aline Johner, Senior Researcher in Modern History (University of Lausanne, Switzerland)
  • Paul McLean, Professor of Sociology (Rutgers University, USA)
  • Emmanuel Mourlon-Druol, Professor of History of European Cooperation and Integration (European University Institute, Florence, Italy)
  • Lucas Rappo, Postdoc in History and Digital Humanities (Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne, Switzerland)
  • Christian Rollinger, Reader in Ancient history (Universität Trier, Germany)
  • Henrike Rudolph, Assistant Professor in East Asian Studies (Georg-August University Göttingen, Germany)
  • Zef Segal, Lecturer in Media Studies (College of Management, Israel)
  • Marcella Tambuscio, Researcher in Digital Humanities (ZIM, University of Graz, Austria)
  • Ingeborg van Vugt, Structured Data Engineer and Historian (KNAW Humanities Cluster, Amsterdam, The Netherlands)
  • Malte Vogl, Researcher in Network Science (Max Planck Institute of Geoanthropology, Jena, Germany),
  • Tobias Winnerling, Substitute Professor for Early Modern History/Programme Coordinator of the Department of Historical Studies (Heinrich Heine University, Düsseldorf, Germany)
  • Bernd Wurpts, Postdoc in Sociology (University of Lucerne, Switzerland)