Exposition | Flou. Une histoire photographique

Florence Henri, Composition (personnage et panier sur une plage), vers 1930-1935 © Archive Florence Henri / Martini & Ronchetti

Ce printemps, Photo Elysée retrace l’histoire du flou dans la photographie, de l’invention du procédé à l’époque contemporaine. Une exposition organisée par Pauline Martin, docteure ès Lettres de l’UNIL, et issue de sa thèse en histoire de l’art.

À découvrir du 3 mars au 21 mai 2023 à Lausanne.

Résultat d’une recherche menée sur plusieurs années, l’exposition retrace l’histoire du flou dans la photographie, de l’invention du procédé à l’époque contemporaine. Jalonnée de comparaisons avec la peinture et le cinéma, elle raconte – notamment par des œuvres clés – l’évolution de cette forme, ainsi que les valeurs qui lui sont associées selonles époques et les différentes pratiques photographiques.

Au fil des salles, près de 400 œuvres de plus de 180 artistes différent·e·s permettent de découvrir les multiples formes du flou au cours de l’histoire. Tirées des collections de Photo Elysée ou en prêt par de nombreuses institutions, parmi lesquelles le Centre Pompidou et le MoMA, ces œuvres dialoguent avec leurs descriptions historiques.

Partant de certaines peintures des 17e et 18e siècles – époque à laquelle le « flou » constitue une catégorie picturale très spécifique –, l’exposition se découpe en 12 sections historiques et thématiques, jusqu’à l’époque contemporaine où le flou devient un élément de l’esthétique photographique prépondérant.

Dans la photographie, le flou peut être produit de multiples façons: flou de mise au point, flou de bougé, flou réalisé par des filtres au moment de la prise de vue ou par des retouches pendant le tirage… L’exposition permet de saisir les enjeux que pose le flou dans différentes pratiques de la photographie, qu’il s’agisse de la photographie à but artistique, de celle produite par des amateurs, par des scientifiques ou à des fins de reportage.

D’Alfred Stieglitz à Gerhard Richter, en passant par Auguste Rodin, Man Ray, William Klein, Sarah Moon et Jan Groover, on pourra y percevoir la richesse du flou, qui évoque souvent un élément et son contraire, que ce soit dans son rapport au réel et à la mimésis, dans ses affinités bourgeoises et révolutionnaires, dans son rapport à l’amateurisme et à l’expertise, ou dans la virtuosité technique qu’il évoque ou au contraire le défaut primaire qu’il désigne.

« Tout à la fois élément essentiel du regard humain et manipulation technique donnant forme à la représentation, le flou constitue dès lors un magni- fique point d’accroche pour observer les conflits et les tensions qui se jouent dans la recherche d’une représentation que l’on souhaite, selon les époques et les techniques, fidèle à la vision humaine, ou au contraire idéalisée et mythifiée, sinon déréalisante, voire proche de l’invisible. » écrit Pauline Martin en ouverture du livre publié à l’occasion de l’exposition.

Une exposition commissariée par Pauline Martin, docteure ès Lettres en histoire de l’art et lauréate d’un prix de Faculté pour sa thèse intitulée Le Flou et la photographie. Histoire d’une rencontre et de ses enjeux face au réel. Une présentation de sa thèse est à découvrir sur la chaîne YouTube de la Faculté des lettres.

Flou. Une histoire photographique
Du 3 mars au 21 mai 2023
Photo Elysée
Musée cantonal pour la photographie
Place de la Gare 17 CH–1003 Lausanne
www.elysee.ch